Des ducs et pairs, des mareschaux Et dire que mon Éminence Sçait mieux iouer qu'homme de France. : Mais parlons vn peu à loisir. Quoique vous ne le soyez pas 1, Car enfin nous sommes trop braues De quelque médiocrité, Ou du moins le droit qu'elle donne, Vos défauts et vostre naissance N'eussent pas tant choqué la France; 'L'auteur de la Lettre à monsieur le Cardinal, burlesque, dit: Quoy que ne soyez in sacris, N'ayant ordres donnez ny pris. Et d'vn accès de charité Mais à présent, mon cher Compère, Car il est certain que Paris Vn jour reuerra son Louys, Que vous n'auez pas espérance De transporter hors de la France, Ainsy que Pour vous fort bien, pour nous fort mal, Or le Roy reuenant en ville, Ie vous crois homme trop habile, Et pourtant ne l'estes pas trop, Au trot, au pas ou d'autre sorte; Iuste rime à Mazarini. C'est pourquoy, si vous estes sage, Si mieux n'aimez l'italien Que deuez aimer dauantage; Car il me souuient d'vn passage Par vostre teste vn peu falote, Par les singes que tant aimez Qui comme vous sont parfumez, Par les belles Mazarinettes, Par toutes les marrionnettes, Par la robe des Théatins, Par tout ce que vous trouuez bon, 'Guillaume Bautru, un des courtisans du cardinal; Charles Tubeuf, président à mortier au parlement de Paris; Lopès, marchand portugais, qui avait été fort avant dans la faveur de Richelieu, et Mazarin recevait familièrement. On peut voir son Historiette dans Tallemant des Réauv. que Par tout ce que dire ie n'oze, Par la perte de nos traffics, Par la discorde des deux frères', Raisons d'estat contre le ministère estranger [2962]'. (11 janvier 1649.) Vous me demandez ce qu'on pensoit de mon temps de la confiance que la Reine Mère, Marie de Médicis, auoit establie au Maréchal d'Ancre. Moy qui, sans m'intéresser beaucoup à ce qu'on faisoit à la Cour, i'ai tousiours trauaillé et pris soin pour m'instruire de ce qu'on y deuoit faire, ie vous aduoue que ie suis beaucoup empesché de quelle façon ie vous dois obéir. Mon aage ny mes occupations ne me permettent pas de composer vn volume sur cette matière; et pourtant ie scay bien qu'il y a suffisamment pour en faire vn; pour en faire vn; de sorte que ie Le prince de Condé et le prince de Conty. 2 C'est une des bonnes pièces, suivant Naudé. Elle se continue en quelque sorte dans l'Anathème et l'excommunication d'un ministre d'Estat estranger qui suit. vous satisferay sans doute imparfaitement. Cependant il ne faut pas consulter de faire ce que vous m'ordonnez; et tout ce que ie puis dire, est de vous escrire en abrégé les sentimens de nostre vieille Cour et d'y ioindre vn extrait des temps et des Histoires pour vous monstrer les Estrangers ne doiuent point estre admis au maniement des affaires publiques. que C'est vne maxime politique receue de tout temps, que les Estrangers introduisent les mœurs et les vices de leurs pays dans celuy qu'ils viennent habiter, qu'ils y corrompent toutes choses, et que de cette corruption naissent les vices, qui donnèrent autrefois suiet au prophète Ézechiel de s'écrier contre Hiérusalem : « Ta souche et ta génération est de la terre de Chanaan; ton père est Amorrhéen, et ta mère Céthéenne. » C'est pourquoy le Sage défend absolument d'admettre les Estrangers aux honneurs qui sont deus aux véritables Citoyens. transfère point aux Estrangers les honneurs qui te sont deubs, et ne commets point tes iours à l'homme cruel, de crainte que les Estrangers ne se fortifient de tes forces, et que les fruits de tes trauaux ne passent dans vne main estrangère. « Ne Ce mesme fondement a seruy au Philosophe dans sa Politique pour luy faire dire hardiment que le moyen de destruire vn Estat est d'y appeler des Estrangers. Ce qu'il fortifie par vne longue suite d'exemples, faisant voir que tous les Estats qui les ont receus, ont été renuersez par eux ou par les diuisions ausquelles ils ont donné naissance, parceque tout ce qui n'est pas de mesme nature que le reste, est vn principe de diuision, et toute diuision emporte auec soy la ruine de la chose diuisée. C'est pourquoy en toutes les Républiques bien policées, |