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BULLETIN

DU

Bouquiniste

Paraissant le 1er et le 15 de chaque mois.

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CHEZ AUG. AUBRY, LIBRAIRE, RUE DAUPHINE, 16.

Lieux d'abonnements:

FRANCE. Lyon, Aug. Brun, Richarme. Marseille, Boy. Nantes, Petitpas. Rouen, Lebrument. Angoulême, Chabot. Bordeaux, Sauvat. Dijon, Lamarche et Drouelle. Reims, Brissart-Binet. Chartres, Garnier. Troyes, Dufey-Robert. Metz, Lorette. Lille, Beghin, Leleu. ÉTRANGER. Bruxelles, Heussner. Berlin, Asher, Behr. Leipsig. Brockhaus. Francfort-sur-Mein, Baer. Tubingue, Fues. Londres, Barthés et Lowell, Genève, Cherbuliez.

1. Introduction à la vie dévote, par saint François de Sales, in-4o ou

in-fol.

2. Dante en italien. Édition de luxe, Bodoni, ou autre.

3. Les Euvres poétiques de Remy Belleau. Paris, Mamert-Patisson, 1578, ou G. Gilles, 1578 ou 1585.

4. Histoire de la noblesse du comtat Venaissin, etc., par l'abbé PithonCurt. Paris, 1743 et 1750, 4 vol. in-4.

5. Armorial de l'Empire français, par Simon.

6. Discours véritable de la réunion des Églises d'Alexandrie et de Russie à la sainte Eglise, traduit du latin de Baronius, par Marc Lescarbot. Paris, 1599, pet. in-8.

7. Les Généalogies des maîtres des requêtes du roi, par Blanchard. Paris, 1670, in-fol.

8. Catalogus testium veritatis cum præfatione Mathiæ Flaccii Illyrici Argentina, 1562.

ÉTAT DES VENTES

18-20 mai. Catalogue des livres de littérature, histoire, etc... de la bibliothèque de feu M. le baron Dudon (350 nos), dont la vente aura lieu à l'Hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle no 5 bis, au premier étage, à sept heures du soir. A. Aubry, libraire.

18-20 mai. -Catalogue d'une belle collection de lettres autographes (514 nos). Laverdet, expert.

18-23 mai.-Livres imprimés et manuscrits composant la bibliothèque de feu M. le comte A. Thibaudeau (783 nos). Potier, libraire.

1er-18 juin. Catalogue de la bibliothèque de feu M. Pressac, conservateur-adjoint de la bibliothèque de Poitiers (2,980 nos). François, libraire.

Fin mai. Catalogue de la bibliothèque de M. le général Auvray (art militaire, géographie, voyages, cartes, ouvrages d'histoire), dont la vente aura lieu à l'Hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle no 5, en distribution à la librairie d'Aug. Aubry.

DES LIVRES DÉCRIÉS.

30 TESTAMENT POLITIQUE DU CARDINAL DE RICHELIEU.

Suite.)}

. Quand son orgueil l'entraînait, Voltaire n'était pas embarrassé pour prendre un masque et jouer plusieurs rôles. Ici, personne n'embrassant sa défense, il prit le parti de se donner gain de cause à lui-même dans une pièce intitulée : Arbitrage entre M. de Voltaire et M. de Foncemagne1. Il y tournait toujours dans le même cercle, c'étaient les mêmes redites que dans les Doutes nouveaux, mais avec moins de déclamation à cause de l'apparente impartialité que le titre requérait.

Toutefois, le P. Griffet ayant publié, en 1755, d'après les manuscrits de Colbert, la suite du chapitre premier du Testament politique, intitulé Succincte narration de toutes les actions du Roi, pour les années 1639, 1640, 1641, avec des corrections de la propre main du cardinal 2, il fallait bien reconnaître qu'il avait écrit, ou qu'il s'était approprié ce chapitre. En conséquence, le prétendu arbitre donnait sur ce point raison à M. de Foncemagne; mais prenant parti pour Voltaire, dont il disait que les ouvrages avaient toujours eu pour objet la vérité et la vertu, il adjugeait le surplus de l'ouvrage à Bourzeis. Il triomphait surtout du passage de la section 7 du chapitre 10 du Testament politique, relatif au remboursement des rentes constituées sur la taille.

Suivant Richelieu, ces rentes qui se vendaient d'ordinaire au denier cinq ne devaient être considérées ni remboursées que sur ee pied, selon lequel leur propre jouissance en faisait le remboursement entier en sept années et demie.

Cela était parfaitement clair, à raison soit de la note de la page 166, soit de ce qui précédait. Mais Voltaire et M. de Foncemagne ne l'avaient pas compris, faute peut-être de s'être rappelé le vers de Boileau :

Cent francs au denier cinq, combien font-ils ? Vingt livres.

En effet, il s'agissait de rentes aliénées à vil prix, et qui, à la Bourse du temps, se vendaient au denier cinq, c'est-à-dire cinq fois leur montant. Et il était évident qu'en consacrant à leur rachat sept années et demie de leurs arrérages, on faisait face et à l'achat de ces rentes au

1 Brochure in-8° de 23 pages;,édit. Lequien, t. XXVII, p. 444.

Imprimée à la fin de l'histoire de Louis XIII, dans l'histoire du P. Daniel avec suite, donnée par le P. Griffet, Paris, 1755, 17 vol. in-4°, et Amsterdam, même année, 24 vol. in-12. V. aussi la Préface de l'Histoire de Louis XIII.

cours, et au service décroissant des arrérages pendant les sept années et demie.

Et Richelieu expliquait cette mesure, ce qu'il voulait qu'une caisse d'amortissement établie cent cinquante ans plus tôt effectuât, en disant à la page précédente : « Le troisième moyen pour la diminution « des charges de l'État consiste à rembourser celles qui ne sont pas « nécessaires au même prix qu'elles se débitent entre les particuliers,» Ainsi, ailleurs, il comptait huit années et demie d'arrérages pour ce qui devait être remboursé sur le pied du denier six, et douze pour ce dont il convenait de tenir compte au denier huit.

Tout cela, au lieu d'être absurde, était parfaitement raisonnable, et exactement combiné. Plus tard même nous serons conduits à trouver de la profondeur à ce chapitre. Et s'il y avait quelque part, nous ne nous permettrons pas de dire, ineptie, mais étourderie, c'est quand Voltaire disait: Et que signifie remboursé qu'au denier six? Six pour cent sont-ils moins que cinq pour cent? autant de paroles, autant d'inepties 1!

En résumé, voici comment Voltaire, cette intelligence si brillante, et en même temps si lucide et si pleine de raison quand elle était sereine et désintéressée, raisonnait si la passion l'emportait. Une fois dans la mauvaise voie, une fois entraîné par son aveugle irritabilité, il n'était plus qu'un enfant en colère.

Cette colère, il la garda toute sa vie contre le Testament politique; car, en 1776, il écrivait encore : « Il y avait de la démence et de l'im« bécillité à croire cette rapsodie écrite par un ministre 2.

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Et comme l'influence du génie est immense, ce livre est resté, pour un grand nombré, une rapsodie.

Nous avons donc à démontrer, après lé curieux exposé de cette polémique, que c'était, au contraire, un écrit puissamment empreint de l'esprit du grand cardinal; et d'abord que c'était son œuvre.

Aujourd'hui il n'est plus permis de dire que le Testament `politique n'est point de Richelieu. Son neveu, le premier dục de Richelieu, le certifiait à Huet. C'était dans la famille une tradition constante; en effet, c'était d'elle, ou d'un secrétaire intime, que venaient les trois principaux manuscrits, manuscrits tous trois identiques; le premier, légué en 1675 par la première duchesse d'Aiguillon à Mme de Vigean, semblait être celui qui avait servi à l'édition de Hollande, et qu'en 1750 possédait M. de Trudaine; le second avait été déposé, de l'ordre du roi, par la seconde duchesse d'Aiguillon, le 2 mai 1705, au dépôt des affaires étrangères, avec les mémoires et les autres papiers du cardinal. Le volume portait sur le dos: Testament politique du cardinal de Richelieu; et on lisait au haut du premier feuillet blanc : Du dépôt des

Arbitrage, p. 21.

↑ Mélanges littéraires, édition de Lequien, t. XLVII, p. 436. 9617E 1

affaires étrangères, avec les manuscrits originaux du ministère du cardinal de Richelieu. Enfin, dès 1662, Michel Le Masle, prieur des Roches, l'un des plus intimes confidents de ce ministre, en léguait une troisième copie avec sa bibliothèque à la maison de Sorbonne. Puis, dernier complément de ces preuves matérielles, Melot, vers 1755, découvrait, dans les manuscrits de Colbert, la suite du premier chapitre, intitulé Succincte narration, corrigée de la main de Richelieu, suite publiée, ainsi qu'on l'a dit, par le P. Griffet, à la suite de son Histoire de Louis XIII.

D'un autre côté l'existence du Testament politique, avant la mort du cardinal, était attestée par ce passage des Mémoires de Montchal : « Le « lundi de Pâques (1641), le cardinal lui avait dit qu'il voulait sup« primer la régale... que, quand Dieu l'appellerait, il avait dressé un « mémoire comme Auguste, contenu dans un livre qu'il lui montrait, de « ce qu'il conseillait au roi de faire pour le bien de son État, rationale « imperii; et que la suppression de la régale y était avec les autres avis.>> Enfin l'épître au roi, placée en tète de ce livre, constatait l'existence des grands mémoires du ministre, c'est-à-dire ce que personne ne savait en 1688, Aubery peut-être excepté. « J'estimai, disait Richelieu,

que les glorieux succès (de Votre Majesté) m'obligeaient de lui faire « son histoire..... J'en réduisis une partie en ordre et mis le cours de « quelques années quasi en l'état auquel je prétendais la mettre au « jour..... étant réduit à cette extrémité de ne pouvoir faire en ce sujet • ce que je désirais avec passion pour la gloire de votre personne,.. « j'ai cru que je ne pouvais me dispenser de laisser à Votre Majesté quelques mémoires de ce que j'estime le plus important pour le ◄ gouvernement de ce royaume, je commencerai cet ouvrage en met«tant sous ses yeux un tableau raccourci de ses grandes actions < passées. >>

En vérité, cette corrélation des Mémoires au Testament, lequel n'était qu'un extrait raisonné des premiers, arrangé pour le roi, était la plus convaincante de toutes les preuves.

Et, dès lors, peu importait la circonstance, d'ailleurs inexplicable, qu'Aubery ne l'ait pas connu, Aubery qui avait écrit la vie du cardinal sur les mémoires que lui donnait sa nièce.

Nous ne croyons point, toutefois, que ce ministre ait offert ou légué le Testament politique à Louis XIII, ou que ce prince l'ait jamais connu: d'une part, quand la main de la mort s'appesantit sur le cardinal, ce n'était point encore une œuvre complétement achevée; et, de l'autre, la fin du roi semblait trop prochaine, pour que le premier pût lui léguer des projets de longue haleine, pût espérer de se survivre auprès de lui P par cet écrit.

2

Nous n'allons pas non plus jusqu'à soutenir que la rédaction maté

Préface de Marin, en tête de l'édition de 1764.

V. la note de M. Avenel, Lettres du cardinal de Richelieu, t. I, p. 748.

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