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génieufe qui regne dans ce petit morceau de poéfie. Nous ne croyons pas qu'il foit encore néceffaire de prévenir nos lecteurs qu'en rendant compte des ouvrages des nations étrangeres, nous ne nous propofons que de faire connoître la tournure de leur efprit, & que nous fommes fort éloignés de partager leurs intérêts & leurs paffions.

Il eft victorieux! Mon Héros eft victorieux!... O vous! larmes de joie, n'étouffez point mes chants de louange!... Ondes de mon fleuve, racontez à toutes les mers la défaite du Dragon!

Ici où la mer Baltique borde le rivage de hautes dunes, pour mettre à l'abri Colberg, ma ville, j'étois affife; & tranfportée de joie je chantois aux Tritons attentifs une hymne en l'honneur de mon ami.

"Son bras victorieux vient de ter» raffer le monftre farouche que le Riphée couvert de neige a vomi fur » mon rivage; abandonnée des Dieux, j'allois devenir fa proie ».

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Je vis un dragon s'élancer du fond des abîmes azurés : il avoit cinquante gueules ouvertes qui vomiffoient la

flamme; foible & tremblante, j'étois étendue fur le rivage.

Quand tout-à-coup Perfée defcendit de fa retraite, il déploya fon fer glorieux; pendant trois fois neuf jours il tint la mort arrêtée dans la mer.

O! quels torrens de flammes l'hydre lança contre fa vie !... Enfin mes accens plaintifs trouverent l'oreille des Dieux; ils firent tomber des armes là où mon Héros combattoit.

Il couvrit fa tête du cafque de Pluton; il fut porté fur les ailes d'Hermes; il faifit de fa main droite la lance de la terrible Minerve, & le monftre fut précipité dans les flots.

Sans ceffe mes lèvres feront retentis fes louanges; tant que dans le bras de ce port on verra flotter les voiles enAlées par les vents, je célébrerai mon

Héros.

Et quand il viendra lui - même saluer mon rivage, je répandrai des coquillages fur fon chemin car mon : fleuve eft pauvre; il ne roule ni l'ambre, ni des fables d'or.

Et toi, mon Barde, toi qui jadis devant les portes de ta ville maternelle balbutiois des chansons; ah! fi celle

qui t'a vu naître a encore ton amour: Chante mon favori, chante mon libérateur, fur ce luth que tu viens de monter, & fur lequel tu chantes le combat des Dieux avec les Titans.

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DANNEMAR K.'

RECHERCHES sur l'économie politi

que , par M. Otto Didericti Lüthen. A Soroë , 1760.

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E recueil estimable eft composé de dix morceaux dont les sujets

: présentent tous quelque chose d'intéressant à la curiosité du lecteur. La maniere donc ils sont traités offre des vues profondes, de la hardiesse dans les pensées & de l'étendue dans les idées. En examinant cette question, que le nombre des habitans fait le bonheur des Etats. Notre Auteur obferve qu'il feroit faux de dire que le bonheur des hommes en général est en raison de leur nombre & de leur multiplication; car s'ils venoient à furpaffer ce que le produit de la terre & & l'eau du globe que nous habitons en peut nourrir, ils s'affameroient réciproquement & peut-être viendroient-ils à se dévorer: mais la Providence, continue l'auteur, a remédié aux désordres

qui pourroient naître de la trop grande multiplication de l'efpece humaine; & parmi les moyens dont elle s'eft fervie, il compte l'invention de la poudre, la conquête de l'Amérique & l'accroiffement des maladies. Il faut avouer que tous ces moyens font en effet trèsdeftructeurs, & qu'il n'en eft point de plus puiffans pour diminuer l'efpece humaine.

On fe plaint, dit l'auteur, dans la plupart des Etats que la population tombe, que le nombre des hommes. diminue. Cette obfervation n'eft pas toujours jufte on ne manque pas d'hommes; mais on manque de citoyens utiles. Il y a des conditions qui font furchargées par un trop grand nombre d'hommes. Qu'on diminue celui des bourgeois oififs, des marchands en détail, des gens de plume & d'étude. Qu'on les diftribue dans des claffes plus utiles au bien du vernement, dans les manufactures, las navigation & l'agriculture. L'auteur prétend que ces deux dernieres branches du commerce ne manquent pas en Danemarck de bras propres à les cultiver. Il prouve que la navigation

gou

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