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Autres Maltotiers qui ont entré indifféremment en toutes sortes d'affaires.

Guérin, du Faux bourg S. Honoré, entr'autres affaires, a esté au sol pour liure et a fait le traité du domaine auec Berault, Piry, Maillet et autres. Mignot, commis de Mauroy, Intendant, a fait plusieurs traitez.

Michaut, commis de Charron, Intendant, Item Le Royer, cy deuant commis du Controlle, Item auec de Billy, Guérin et Espinay, ses compagnons.

Imbert, cy deuant commis de des Noyers, Item L'Escuyer, qui demeure vers les grandes Escuries, qui estoit cy deuant Commédien.

Peraction et Amat sous-fermiers des Gabelles de Dauphiné, où ils font maintes griuelées.

Varin', entrepreneur de la monnoye au moulin, y a fait plusieurs falsifications et maluersations par le moyen desquelles il s'est puissamment enrichy. Chantefort, cy deuant commis de des Noyers, a si bien volé dans les fortifications qu'il a fait faire, qu'il est riche de plus de quatre à cinq cens mille escus.

Arnoul, autre commis dudit des Noyers.

Item, Ionglas, Thrésorier de France à Montpellier, par plusieurs traitez qu'il a faits en Languedoc; il demeure près le Palais Cardinal.

Momeret [Monnerot3], Brossamin et autres, leurs asso

1 Jean Varin, graveur et maître de la Monnaie.

« Je crois mesme que Varin,

Au lieu de battre sa monnoye,

A fait libelle contre moi. >>

Le Mazarin portant la hotte, etc. [2434].

* Daniel de Cosnac, archevêque d'Aix, raconte dans ses Mémoires,

ciez, ont fait tous les traitez qui ont causé les retranchemens des rentes des tailles et des gages, droits et reuenus des Officiers, du taillon et autres; ledit Monnerot demeure rue de Richelieu; et ledit Brossamin rue des Fossez Montmartre.

Bins, cy-deuant lacquais de Tubœuf, entr'autres traitez qu'il a faits, a entrepris auec vn nommé Boulay les estappes de la Généralité de Paris, dont ils n'ont rien payé ou fort peu de chose à tous les particuliers qui ont entrepris la fourniture desdites estappes; fauorisez par l'Intendant Nouueau de la Iustice en ladite Généralité moyennant vn pot-de-vin de vingt mille liures qu'ils luy ont donné, en considération duquel ledit Intendant leur accorda des conditions plus auantageuses sur le traité desdites fournitures d'estappes. Ledit Boulay demeure proche la porte Richelieu.

Marin, dit Rigny, a été généralement de toutes sortes de traitez, tant directement qu'indirectement, et par ses vsures illicites a gaigné plus de deux millions dont il est réputé riche, n'ayant eu que dix mille escus en mariage,

t. II, p. 29, une anecdote qui très-probablement se rapporte à Monnerot : « On n'a jamais vu, dit-il, dans un si petit endroit tant de diamants, de pierreries, d'or et de broderies que l'on en voyoit dans une grande bibliothèque des Récollets au milieu du port de Saint-Jean de Luz, où l'on avoit étalé tous les meubles et habits qui étoient préparés pour le roi et pour son équipage. Je m'y trouvai un jour que Sa Majesté vint ellemême voir ce spectacle dont elle fut ravie. Et M. de Roquelaure étant à la suite, le roi lui demanda qu'est-ce qu'il disoit de tout ce qui paroissoit dans ce lieu. M. de Roquelaure avec son accent gascon lui dit : « Par<< bleu, Sire, il me semble que Moncrot se marie.... » Je ne sais si cette raillerie fit quelque effet sur Sa Majesté; mais il est certain que dans la recherche qui fut faite quelques années après sur les partisans, Monerot fut un des plus exactement recherchés et qu'il mourut en prison, n'ayant voulu ou pu payer sa taxe. »

On peut bien croire que Daniel de Cosnac avait écrit Monerot.

sans aucun patrimoine de son chef. Il demeure près les petits Augustins Deschaussez.

Rambouillet et autres ont esté Fermiers des cinq grosses Fermes, dont les droits ont esté augmentez de leur temps du tiers; ensuite et par le moyen de quoy, de gueux et incommodés qu'ils estoient, ils possèdent des richesses immenses qui montent pour eux deux à plus de six millions de liures. Ils demeurent rue des Fossez Montmartre. Valleman [Tallemant] père et fils1, ont esté leurs associez, et outre ont fait plusieurs traitez, notamment contre les Controlleurs, Conseruateurs des Fermes et leurs Lieutenans, dont ils ont mangé les reuenus, sous prétextes tant pour remboursement, restablissement qu'augmentation de gages et droits, et ont eu pour commis et associez les nommez Mallet et Préuost.

La succession de Vidal, dont la veufue demeure rue des Fossez Montmartre, peut bien estre mise en ce Catalogue, ledit du Vidal ayant fait plusieurs affaires et traittez auec le Roy, notamment en la Prouince de Languedoc, où il a esté Fermier de la Patente, auec les nommez Pellissier et Rose, et a laissé plus d'vn million de liures de bien.

Boudon, cy-deuant Procureur à Montpellier, s'estant ietté dans les traittez en ladite Prouince de Languedoc auec iceluy du Vidal et autres, a fait plusieurs affaires qui ont mesme causé de grandes séditions dans la Prouince, et s'est enrichy excessiuement. Il demeure rue des Bons Enfans, du costé des petits Champs.

La succession de Paget est d'autant plus recherchable qu'il a esté vn donneur d'auis fieffé, qui ne s'est enrichy

1 Tallemant jeune est nommé dans la Liste de messieurs les colonels de la ville de Paris, etc. [2307].

que par mauuaises voyes, ayant en dernier lieu donné l'aduis de la création des Greffiers des feuilles des rentes de l'Hostel de Ville, qui est vne inuention très préiudiciable au général et au particulier des rentiers, et tout fauorable aux payeurs, afin d'esloigner les payemens qu'ils doiuent faire; aussi ce traité, qui a esté fait par ledit Paget, n'a esté que pour donner lieu au nommé le Sage, son beau frère, qui luy preste son nom pour l'exercice des quatre Offices de Payeurs des rentes des huict millions de Tailles, de conseruer le fond du maniement desdits Offices, comme luy et tous les autres Payeurs des rentes font au préiudice des rentiers.

Memmin et Chauuin, oncle et neueu, demeurant en mesme maison rue des Fossez Montmartre, ont esté aussi de toutes sortes d'affaires. Peirat, demeurant en la mesme rue, a esté associé de de Mons, Picard, Tabouret, La Raillière et Vanel en toutes les affaires qu'ils ont faites, notamment aux taxes de confirmation d'hérédité et droit Royal, Chambre de Iustice, Offices et quatriennaux taxes d'aisez, a eu la iurisdiction, recouurement et maniement de la pluspart desdites affaires, auec vn nommé Rabouin, beau-frère dudit de Mons, lesquels ont ensemble exercé de grandes rigueurs contre les compris auxdites taxes, à l'effet de quoy ils ont fait agir vn nommé Chartier, cy-deuant lacquais dudit Peirat, auquel ledit Peirat, pour récompense de ses seruices, a fait espouser vne sienne bonne amie qu'il qualifie sa niepce.

Portier, Pordet, Riote ont fait plusieurs affaires trèspréiudiciables au public, entr'autres les Greffes et notifications, taxes d'aisez dans les Prouinces et autres de cette qualité; ledit Portier demeure rue Montmartre.

Bossuel, qui demeure en la mesme rue, est Fermier

des Gabelles de Lyonnois et Languedoc, auec les nommez Terrat, Chory, Lombart, Chalanges et autres, et ont consommé de taxes tous les Officiers desdites Gabelles pendant le temps de leur Bail, afin de profiter de leurs reuenus; outre plusieurs autres affaires qu'ils ont faites, notamment ledit Bossuel par la faueur du sieur Président Pérault1, son beau frère ou cousin, qui y prenoit intérest auec luy.

Bachelier, qui demeure derrière S. Leu, a aussi fait auec ledit Manerot [Monnerot] et Brossamin plusieurs affaires où il s'est extrêmement enrichy depuis dix ou douze ans en ça, qu'il fit vne notable banqueroute à Lyon; ce qui ne l'a point empesché, deux ans après, d'achepter vne charge de Payeur des rentes sur les huict millions de tailles, et ensuite vne autre de Receueur général des finances à Orléans.

De la Garde, qui demeure en la rue Montmartre, proche l'esgoust en l'Hostel de Bouillon, qu'il a acquis depuis peu, ayant quitté sa boutique de compagnon drappier pour se ietter dans la maltote, il y a si bien réussi par la faueur et protection de Tubœuf, en considération de la part qu'il luy donnoit dans ses entreprises, qu'il est en réputation de posséder plus d'vn million d'or.

La succession de la Bazinière ne doit pas estre exempte d'vne légitime recherche, sa naissance et la condition de lacquais où il a esté esleué, ne pouuant pas luy auoir donné les auantages d'vne si grande fortune que celle où il est mort.

'Le président Perrault, de la chambre des Comptes, était intendant du prince de Condé. On a de 1651 une Apologie pour monsieur le président Perrault [129].

2 Trésorier de l'Épargne, qui avait épousé la fameuse M1le de Che

merault.

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