Or, MADAME, le remède à tous ces inconuéniens est de choisir promptement les moindres; c'est à dire de ne point reietter les propositions très humbles de Messieurs les Députez, crainte que les peuples affamez ne perdent légitimement le respect qu'ils doiuent à Vostre Maiesté; et crainte aussi que ces réuolutions si merueilleuses et si préiudiciables à tant de Royaumes n'achèuent leur cours au préiudice du vostre, si vous ne luy donnez bien tost la paix, en mettant fin à toutes ces guerres tant domestiques qu'estrangères.
Lettre à Monsieur le Cardinal, burlesque [1813]'.
Monseigneur, Monsieur, ou sieur Iules, le serois des plus ridicules,
Si i'entreprenois auiourd'huy
De parler de vous comme autruy. Quoy qu'on permette ou qu'on ordonne, Jules, ie ne suis pas personne
A suivre vn sentiment commun,
Et railler de vous ny
le laisse agir la populace; Qui le voudra faire, le fasse.
le n'en dis mot; car aussi bien Ce procédé n'est pas chrestien. Et puis cinq cens lettres escrites, Qui ne sont rien que des redites,
'Naudé met cette lettre au-dessus des pièces burlesques de Scarron. L'auteur est l'abbé de Laffemas, fils d'Isaac de Laffemas.
Ne me laisseroient pas de quoy Faire quelque chose de moy. Ie ne ferois, à bien le dire, Que copier et que transcrire, Et n'aurois pas de ce costé, La gloire d'auoir inuenté. Donc, si ie produis quelque chose En ces Carmes que ie compose, Ce n'est que pour me diuertir, Ou, pour mieux parler, compatir A tous les maux où nostre France Se trouue depuis vostre absence; Car si nous vous tenions icy, Nous aurions nos iustes aussi 1. Hélas! depuis vostre sortie Toute la ioie est amortie. On n'entend plus parler de bal; Et dans le temps du carnaual, Les canons et les mousquetades Ont pris la place des aubades; Et l'on chante, que les Amours Sont effrayez par les tambours'. S'il nous auoit esté facile
De vous tenir en cette ville, Enuiron deuers ce bon temps, Nous aurions esté plus contens. Le bourgeois eust quitté le casque. On eut veu la canaille en masque Se reiouyr, et (comme on dit)
1 Les pièces d'or et d'argent à l'effigie de Louis XIII. On ne leur donne pas d'autre nom dans les Mazarinades. Un poëte du temps a écrit le Voyage des iustes en Italie, etc 4063].
"C'est la chanson qui court. N. D. T.
C'est la Plainte de l'Amour contre la guerre parisienne. Voyez plus haut les Diuerses pièces sur les colonnes et piliers des Maltotiers, etc.
Crier: il a chié au lit.
Mais, hélas! quoy qu'il en pust estre, Vous n'auez point voulu parestre, Ayant préféré Sainct Germain
A Paris que croyez sans pain;
Ce qui, pourtant, n'est qu'vne baye ; Car le Seigneur de La Boulayë Ce grand Gassion de Conuoy', Nous ameine touiours de quoy Nous garentir de la famine,
Soit bœufs, soit moutons, soit farine, Cochons, et d'autres bestiaux, Auoine, foin pour nos cheuaux, Enfin le gaillard ne sort guères Qu'auecque ses portes cochères, Il ne reuienne du danger
Pour nous donner de quoy manger. Mais tout cela, quoy qu'on en die, N'est pas pour faire longue vie; Et ie crains fort que le blocus Ne mette à sec tous nos escus; Car Blocus est vn capitaine Qui nous donne bien de la peine, Et qui, sans se mouuoir d'vn lieu, En peut bien faire iurer Dieu.
Nous fait souffrir par son absence. Vous deuriez estre, en ce besoin, Vn peu plus près, ou bien plus loin. Outre qu'en ce temps difficile Personne n'a ny croix ny pile;
Les riches sont bien empeschez.
Il y a de ce passage un curieux commentaire dans la Lettre ioviale au
marquis de La Boulaye. Voyez plus loin.
S'ils ont des biens, ils sont cachez; Les Marchands ferment leur boutique ; Les procureurs sont sans pratique ; Les Patissiers, pour le Douzain,. Au lieu de gasteaux font du pain; Les Vendeurs de vieille féraille, Les crieurs d'huistres à l'écaille, Les apprentifs et les plus gueux Ne sont pas les plus malheureux; Car, n'ayant aucun exercice, D'abord comm' en titre d'office, Eux et Messieurs les Crocheteurs, Se sont tous faits Colle-porteurs; Et, si tost que le iour commence, Crient sans mettre d'Éminence Voicy l'Arrest de Mazarin, Voicy l'Arrest de Mascarin, La Lettre du caualier George2, (Si le nom n'est vray, l'on le forge); Puis, voicy le Courier françois3 Arriué la septiesme fois;
Voicy la France mal régie"; Puis, vostre généalogie * ;
La Lettre au Prince de Condé Qui vous a si bien secondé;
Après, Maximes autentiques,
1 Arrêt de la cour de parlement...... par lequel il est ordonné le cardinal Mazarin vuidera le royaume, etc. [217].
2 Lettre du cheualier Georges de Paris à monseigneur le prince de Condé [2099]. Voyez plus haut.
3 Le Courrier françois apportant toutes sortes de nouuelles, etc. [830]. * Je ne l'ai jamais rencontrée.
Généalogie ou Extraction de la vie de Iules Mazarin, etc. [1478].
• Lettre d'vn religieux enuoyée à monseigneur le prince de Condé, etc. [1895]. Voyez plus haut.
que politiques,
Remonstrances du Parlement 2, Qui sont faites fort doctement; Item, la Lettre circulaire3, A qui vous seruez de matière; Lettre de consolation
A Madame de Chastillon"; Bref, tout au long de la iournée Chascun, comme vne ame damnée, S'en va criant par-cy par-là Et vers, et prose, et cœtera, Il n'importe pas sous quel titre, Car c'est vous seul que l'on chapitre; Et, sous d'autres noms, quelquefois On vous donne dessus les doits. De dire par quelle espérance D'honneur, de gain, ou de vengeance, Les bons et les mauuais Autheurs Donnent matière aux Imprimeurs, C'est ce que ie ne puis bien dire; Ie sçay bien qu'on en voit escrire Quelques vns par ressentiment, Et d'autres par émolument;
Et comme chacun veut repaistre, Le valet qui n'a plus de maistre, Ne voit point de plus prompt mestier, Que de débiter le cahier,
Ou bien, dans la faim qui le presse
Maximes morales et chrestiennes pour le repos des consciences dans les affaires présentes, etc. [2427].
2 Très-humble remontrance du parlement au roi et à la reine régente. [3814].
* Relation de ce qui s'est passé à Paris depuis l'enlèuement du roi iusqu'à présent, etc. [3117].
*Lettre de consolation enuoyée à Mme de Chastillon, etc. [1921].
« 前へ次へ » |