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A ses bons suiects si mortelles,
Car c'est en purs termes de droit
Tout ce que le maieur pourroit,
Ne tenant lieu que de tutrice
Et de simple administratrice
Qui ne peut rien sans nullité
Changer durant minorité 1.

Or, ce faisant, la bonne Reyne

Sans doute le fonds aliène

Au Roy, nostre maistre, son fils,
Qu'on sçait estre au rang des pupils,
Et qui est dans son indigence

Secouru de nostre finance;

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Et

par tel édit on nous met,

Nous dont l'argent soustient la France,
Dans le danger de la potence.

Nos seigneurs, ce considéré,

Il vous plaise de vostre gré
Nous receuoir par ces présentes
Appellans de telles patentes
Tout comme d'abus bien constant,
Qu'aussy de iuge incompétent,
Mais d'incompétence notoire,
Ainsy qu'en auons bon mémoire;
Et de tel enregistrement
Comme fait précipitément,
Sans pièce vue, à la volée,

Sans parties ouyes ou appelées,

'C'est une thèse que les partisans des princes ont fortement soutenue et longuement développée en 1651 et 1652.

Sur des défauts mal obtenus
Et dires de nouueaux venus
De peu d'aage et d'expérience
Dans les matières de finance
Qui ne peuuent encor sçauoir
Combien il fait bon en auoir
A titre de pensionnaire

Ou bien en quelqu'autre manière;
Tant y a que nous soustenons
Que nos moyens d'appel sont bons,
Et soit au fonds, soit en la forme
Y a vice en telle réforme :
En la forme, bas iusticiers
Ne sont iuges de financiers.
Or Parlement (c'est vostre grâce)
A seulement iustice basse ;
Et si chastier il nous faut,

Ce doibt estre chambre d'en haut.
Au fond, voler prince et patrie
N'est pas vn crime qu'on chastie ;
On le souffre, pour faire court,
Aux Prouinces comme à la Cour;
Et loing de le punir en France,
Au contraire on le récompense.
Encor d'autres moyens auons
Que, bien conseillez, réseruons,
Puisque celuicy l'on dédaigne,
Aux assises d'vn autre règne
Où connoistra postérité
Qu'en ce trop viste on a esté
Et qu'on fit Chambre de Iustice
Pour manger nouueau pain d'espice
Et non point pour aucuns subiects
Utiles à prince et subiects,
Ainsy comme chacun conte

Qui est pourtant vn grand méconte.
Donc sur nostre appel droit faisant,
Faut, Nos Seigneurs, dès à présent
Déclarer cette belle bulle

Vitieuse, abusiue et nulle
Pour les cas touchés cydessus
Et bien d'autres qui ne sont sceus ;
Du moins nous donner surséances
Ou plustost de bonnes deffenses,
Faisant sur peine d'attentat
Demeurer choses en estat.

Que si, par vn coup qui nous outre,
Nonobstant l'appel, on passe outre,
Sans nullement y déférer,

Affin de nous désespérer,

Non plus que Requeste Ciuile,
De chicane dernier azyle,
Ou propositions d'erreur,
Voyes de droit et de douceur,
Du moins ayant esgard aux offres
Que faisons de vuider nos coffres
De la finance qu'auons pris,
Vertu de légions d'édits,

Plains de cire de mainte sorte

Mais non pas pourtant assez forte,
Ayant, pour durer longuement,
Besoin du sceau du Parlement,
Et de ces plumes souueraines
Qui rendent patentes certaines
Et sans quoy n'y a seureté
D'aduancer à sa Maiesté,
Donnez vne ordonnance prompte
Que parties viendront à compte.
Si deuons, voulons en ce cas
Payer comptant les reliquas;

Que Iustice qui nous lanterne,
Contre seule bourse décerne
Veniat ou prise de corps,

Si bien que corde en soit dehors.
Assez ce nous est d'infortune
De donner tout nostre pécune
Sans estre encor, comme Iobetz,
Pendans d'oreilles de gibetz.

Et vous, Nos Seigneurs des Enquestes,
Qui grondez comme des tempestes,
Songez, sans ruer plus grands coups,
Que sommes hommes comme vous;
Que vostre corps qui si haut clame,
Cesse de chanter nostre gamme,
Suiuant l'exemple du Seigneur
Qui ne veut la mort du pécheur.
Ayez compassion de toute
La famille de Maletoute.

Aucuns de vous bien piaffants

Ont l'honneur d'estre ses enfants.

Du ciel n'attirez la colère

En faisant mourir vostre mère;
Et, sans délibérer, sauuez

La vie à qui vous la deuez.

Pour vostre sang fermez la bouche;
Et qu'autre intérest ne vous touche.
Faisant ainsi, vous ferez bien;
Et mieux encor n'en faisant rien.

Contract de mariage dv Parlement avec la ville de Paris [783] 1.

(8 janvier 1649.)

Av nom de Dieu le Créateur; A tous présens et à venir: Furent présens en leurs Augustes représentations, Illustre et sage Seigneur le Parlement de Paris, tant en son nom que stipulant pour l'Ordre, la Police et la Justice et pour toutes les Loix, Ordonnances, Coutumes, Pratiques et Maximes de la France, d'vne part; et Puissante et bonne Dame la Ville de Paris, aussi tant en son nom que stipulante pour tous ses Bourgeois et Habitans dans l'enclos de ses Murailles, de ses Fauxbourgs et Banlieue, et généralement pour tous les bons François, d'autre : Lesquelles parties volontairement, en la présence et par l'induction de très hauts et puissants Princes et Princesses, le deuoir, l'amour, la raison et la nécessité, Reconnurent et confessèrent auoir fait entre Elles de bonne foy les Traicté, promesses et conuentions de Mariage et d'vnion qui ensuiuent : C'est à sçauoir que ledit Seigneur Parlement prend ladite Dame Ville de Paris pour sa femme et légitime Espouse, comme pareillement ladite Dame prend ledit Seigneur Parlement de Paris pour son mary et légitime Espoux, pour estre lesdits Seigneur et Dame Parlement et Ville de Paris ioints et vnis perpétuellement et indissolublement, s'entr'aymer et s'entr'ayder

'Naudé classe ce pamphlet parmi les pièces soutenues et raisonnées. Mazarin croyait que le coadjuteur (cardinal de Retz) y avait eu quelque part. On trouvera plus loin une réponse au Contract de mariage dans le Bandeau levé de dessus les yeux des Parisiens, etc.

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