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A la Riuière auint cas fort nouueau,

Et très fâcheux quand on luy dit : «< tout beau,
Vous n'estes pas encor du consistoire ; »
Car pour sa teste vn Capelan doit croire,
Qu'vn chapeau rouge est vn trop lourd fardeau.
Vn prince veut en affubler sa peau;

D'y résister vous passeriez pour veau;
Et comme vn asne on vous meneroit boire
A la riuière

Quoy vous ranger dans le sacré troupeau,
Vous dont le père et le gris de bureau
Dedans Montfort gauloit et pomme et poire!
Rentrez chez vous, pédant à robe noire;
Ou l'on renuoye et l'homme et le chapeau
A la riuière.

A trompeur, trompeur et demy, Seigneur Iules. Puisque vous auiez trouué vne bonne place en France et que les peuples estoient accoutumez d'auoir vn Cardinal, vous vous y deuiez tenir et ne rien entreprendre. Ie vais dresser vn petit discours pour vous faire voir vos fautes, afin de vous donner moyen de faire vne bonne confession générale; car on dit que ce que vous auez de plus court, est la mémoire. Ressouuenez-vous du Proverbe de votre pays,

Ché ben sta, no si moue.

C'est assez vous dire vos fautes; mais prenez garde à vous; car les Arrests de la Cour du Parlement sont d'vn grand poids; et très-difficile de les éuiter. Quoyque mon style soit de très-bas pris, néanmoins ie vous diray ce petit passage d'Horace :

Raro antecedentem scelestum
Deseruit pede pœna claudo.

Monsieur, vostre seruiteur et bon amy,

Les Triolets du temps, selon les visions d'vn petit fils du grand Nostradamus, faits pour la consolation des bons François et dédiés au Parlement [3359]'.

(4 mars 1649.)

Parisiens, ne resuez pas tant.
La défense est tousiours permise.
En ce malheureux accident,
Parisiens, ne resuez pas tant.
Ça, ça, vite; il faut de l'argent.
Donnons tout, iusqu'à la chemise.
Parisiens, ne resuez pas tant.
La défense est tousiours permise.

Suiuons nostre illustre Pasteur2.
On ne peut après luy mal faire.
C'est vn maistre prédicateur.
Suiuons nostre illustre Pasteur,
Cet autre Paul, ce grand Docteur
Que toute l'Eglise réuère.
Suiuons nostre illustre Pasteur.
On ne peut après luy mal faire.

le veux moi mesme aller aux coups,
Moi qui ne suis qu'homme d'estude.

• On les attribue à Jean Duval, auteur du Parlement burlesque de Pontoise [2701].

2 Jean François Paul de Gondy, archevêque de Corinthe et coadjuteur de Paris.

Pour donner bon exemple à tous,
le veux moi mesme aller aux coups.
S'il faut mourir, ie m'y résous,
Encor que la mort soit bien rude.
le veux moi mesme aller aux coups,
Moi qui ne suis qu'homme d'estude.

Qu'ils prient bien, nos ennemis,
S'ils ont la piété dans l'âme.
Ce saint deuoir leur est permis.

Qu'ils prient bien, nos ennemis,

Sainct Germain, Sainct Cloud, Sainct Denys;

Nous auons pour nous Nostre Dame.

Qu'ils prient bien, nos ennemis,

S'ils ont la piété dans l'âme.

Nos greniers sont remplis de blé.
Qu'on en fasse de la farine.
Le peuple a tort d'estre troublé.
Nos greniers sont remplis de blé.
On ne sçauroit estre accablé,
D'vn an entier, de la famine.
Nos greniers sont remplis de blé.
Qu'on en fasse de la farine.

Les cabarets sont tous ouuerts.
Chascun y boit; chascun y mange.
On y trouue des vins diuers.
Les cabarets sont tous ouuerts.
Et c'est là que i'ai fait ces vers
Qui sentent la saulce à l'orange.
Les cabarets sont tous ouuerts.
Chascun y boit; chascun y mange.

Fourbisseurs, ne vous lassez pas.
Armuriers, trauaillez sans cesse.
C'est pour armer tous nos soldats.
Fourbisseurs, ne vous lassez pas.
Il faut couper iambes et bras
A ceux qui nous tiennent Gonesse.
Fourbisseurs, ne vous lassez pas.
Armuriers, trauaillez sans cesse.

Puisque c'est à nous les canons
Auec les boulets et la poudre,
Bourgeois, si mes conseils sont bons,
Puisque c'est à nous les canons,
Pour immortaliser vos noms,
Allez partout porter la foudre,
Puisque c'est à nous les canons
Auec les boulets et la poudre.

Aux armes! ils sont aux fauxbours! Laquais, mon pot et ma cuirasse. Qu'on fasse battre les tambours. Aux armes! ils sont aux fauxbours! Allons auec vn prompt secours Contre cette meschante race.

Aux armes! ils sont aux fauxbours!
Laquais, mon pot et ma cuirasse.

Ne vous précipitez pas tant,
Caualier de portes cochères.
Vostre cheual est bien pesant.
Ne vous précipitez pas tant.
Gardez d'vn mauuais accident

Qui pourroit gaster nos affaires.
Ne vous précipitez pas tant,
Caualier de portes cochères.

Allons, puisque i'ai pris mon pot,
Allons, qu'on s'auance et qu'on tuẻ.
Allons, auec ordre au grand trot;
Allons, puisque l'ai pris mon pot.
Allons frapper sans dire mot.
Allons, la visière abattue.

Allons, puisque i'ai pris mon pot.
Allons, qu'on s'auance et qu'on tue.

Hélas! que de malheureux corps Dont la rage a fait vn parterre! Que de blessés et que de morts! Hélas! que de malheureux corps! Les foibles ont souffert des forts. Voilà les beaux fruits de la guerre. Hélas! que de malheureux corps Dont la rage a fait vn parterre!

François qui combattez dehors,
Pourquoi causer tant de misères?
Songez en faisant vos efforts,
François qui combattez dehors,
Que vous auez dans ce grand corps
Vos femmes, filles, sœurs et mères.
François qui combattez dehors,
Pourquoi causer tant de misères?

Si vous auez vos mesmes cœurs
En cette funeste auenture,
François, cruels persécuteurs,
Si vous auez vos mesmes cœurs,
Gardez y parmi vos rigueurs
Vn sentiment pour la nature,

Si vous auez vos mesmes cœurs
En cette funeste auenture.

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