ページの画像
PDF
ePub

distraction du Comté de Laual, du présidial de Chasteau Gontier; et que le contrat de vente qu'il fit auec feu Monsieur le Cardinal de Richelieu de la Baronnie de l'Isle Bouchard soit rompu.

Monsieur le Marquis de Vitry1 demande des lettres de Duc et le tabouret pour sa femme.

Monsieur le Duc de Luynes' demande le retour de Madame de Cheureuse; vingt deux mille escus et la réparation des dommages qu'il a soufferts en sa Maison de Lésigny3.

Monsieur le Comte de Fiesque' demande le tabouret pour sa femme.

Monsieur le Marquis de la Boulaye la suruiuance de la Charge de Colonel des Cent Suisses qu'a Monsieur le Duc de Bouillon".

1 Harangue faite à messieurs du clergé par M. le marquis de Vitry.... pour traiter auec eux du moyen de paruenir aux Estats généraux [1571].

2 K L'on a tire Cent hommes de chaque Colonnelle des Bourgeois de Paris pour composer vn Régiment, appellé le Régiment de Paris, qui à pour Mestre de Camp Monsieur le Duc de Luynes, pour estre prest aux occasions impréueues, etc. » Le Courrier françois [830], 6e arrivée.

On l'appelait le régiment des jansénistes. Voir plus loin le Courrier burlesque de la guerre de Paris.

* On peut voir plus haut sur les dommages de la maison de Lésigny la Lettre du père Michel.... à monseigneur le duc d'Angoulesme, etc.

* Il était de la compagnie du duc de Beaufort dans l'affaire du jardin Renard (la Soupe frondée [3704]). Il était l'un des présidents de l'assemblée de la noblesse en 1651 (Harangue faite par Monsieur le Comte de Fiesque.... à messieurs du clergé, etc. [1604]). Il a signé en 1652 les Articles et conditions dont Son Altesse Royale et Monsieur le Prince sont conuenus pour l'expulsion du Cardinal Mazarin, etc. [424]. Il était alors de la faction du prince de Condé.

* La Déclaration du roi portant abolition générale de ce qui s'est passé en la ville de Paris l'onziesme décembre dernier, 1649, etc. [921] le regarde. Il s'agit de la tentative d'assassinat faite sur le prince de Condé. L'Entrée de Monsieur le Marquis de la Boulaye dans la ville du Mans, etc. [1224]. • Son beau-père.

Monsieur le Comte de More' demande qu'on reuoie le procès du Mareschal de Marillac, oncle de sa femme; qu'on lui donne le Gouuernement de Verdun, la Lieutenance de Roy des trois Éueschés et deux cent mille liures qu'il dit luy estre deus.

Monsieur le Marquis d'Allui demande qu'à cause qu'il a eu dans sa Maison cent mille liures de reuenu en bénéfices de toute ancienneté, qu'on oste le Gouuernement de Foix à Monsieur de Treuille pour le luy donner, ou qu'on luy accorde la suruiuance de la Charge du Marquis de Sourdis, son père, à Orléans.

Monsieur le Marquis de Cugnac demande qu'on lui rende son régiment et qu'on le paie de tous les arrérages de ses pensions.

Monsieur de Mata demande sept mille escus pour les arrérages de sa pension.

Monsieur le Cheualier de Bruges demande de commander le régiment de caualerie de la Reyne et qu'on lui paie toutes ses pensions.

C'est contre lui que le prince de Condé a fait le triolet : « C'est un tigre affamé de sang, etc. »; et Bachaumont ces deux : « Je suis d'auis de batailler, etc. Buffle à manches de velours, etc. » Triolets de Saint-Germain [3855]. On lui attribue, en collaboration avec le président de Longueil, les Articles accordés entre Messieurs le Cardinal Mazarin, le Garde des sceaux Chateauneuf, etc. [402].

2 Il était de la cabale du duc de Beaufort. Saint-Julien lui a dédié le Courrier burlesque de la guerre de Paris, etc., qu'on trouvera plus loin.

Manuel du bon citoyen ou Bouclier de défense légitime contre les assauts de l'ennemi [2406]'.

(22 mars 1649.)

Ie sçay bon gré à nos Prédicateurs de ne s'estre point encore ingérez d'animer le peuple à la iuste guerre où il s'est embarqué de lui mesme par vne légitime défensiue. Et de vérité il ne faloit pas de consultation ni d'exhortation, où il n'y auoit pas de doute. On me veut oster le pain et la vie; ie la conserue; ie la défends : cela est naturel. Les hommes et les bestes sont en possession de ce droict; il est escrit dans le cœur de tous les animaux auparauant le Décalogue et la Loi des douze Tables. Mais parcequ'il y a des esprits dénaturez qui voudroient étouffer la lumière de cette vérité, et qui se sont iettez dans vn abbrutissement pire que celui de Nabuchodonosor, par l'auersion qu'ils ont de Dieu et de toute humanité, il faut empescher que leur contagion et leur exemple n'en attire d'autres qui ne sont pas encore totalement corrompus. Car par malheur nous sommes d'vne légère et inconstante nation, qui fait toutes choses par mode et par singerie, sans considérer ce qui est utile, ce qui est honneste et conuenable. Patience, si cet abus se ter

1

Guy Patin veut que ce pamphlet soit réputé un des meilleurs. Naudé le classe parmi les pièces soutenues et raisonnées. Il loue surtout l'auteur « de n'auancer rien qui ne soit véritable. » Mailly au contraire signale le Manuel comme le plus affreux de tous les libelles.

Il y en a une suite qui est intitulée : Épilogue ou Dernier appareil du bon citoyen sur les misères publiques [1264]; mais comme elle n'est qu'un développement et une exagération des doctrine du pamphlétaire, je n'ai pas cru qu'il fût nécessaire de la donner.

minoit aux habits et s'il n'auoit lieu que parmy la ieunesse de l'Académie ou du Régiment des Gardes; mais bien nos vieillards mesmes, auxquels il siéroit de se tenir aux mœurs anciennes, se laissent emporter au torrent du temps présent, et changent leurs glands et leurs cordons de chapeau à l'appétit et à la mode des ieunes gens. Vn Barbier, vn Tailleur, vn maistre à danser vn peu entreprenans et inuentifs vont changer toute la face de la Cour en moins de huict iours, aussi facilement que Bellerose1 fera la Scène de son Théâtre. Depuis trois iours les femmes ont pris les manches de nos chemises; il se trouuera bientost quelque efféminé qui prendra celles des femmes ; et à l'instant tous les gentils en feront de mesme. Ces choses semblent de peu d'importance; mais elles font conséquence et argument pour les plus grandes. Vn Blasphémateur du Marais du Temple ou de chez la B......... n'a pas plustost inuenté vn nouueau reniement, qu'il se communique par tous les Berlands de la Ville et du fauxbourg Sainct Germain et retentit en la bouche de tous les laquais. Les bons compagnons en partent huict iours plus tost pour en faire part dans les Prouinces. Il n'y a qu'en France que cet abominable abus se pratique. Car en quel autre endroit de la terre est-il sorty de la bouche d'vn homme ce vilain refrain de débauche: Pour moy, par raison, ie butte à deuenir beste brutte? Cependant nous l'auons entendu chanter, et auons veu des Spirituelles qui trouuoient que c'estoit vne belle rencontre. Quel aueuglement et quelle fureur? Comme aussi de vouloir introduire parmy nous des abominations qui ne sont point du crû de nos Prouinces, qui sont contre le goust

'Il y a une Lettre de Belleroze à l'abbé de la Riuière [1902].

....

et le gré de nos tempéramens, et qui ne nous appartiennent non plus que les flammes du Mont Etna à celui de Montmartre? Cependant pour complaire à quelque coryphée de volupté déprauée, nous voyons que de vilaines gens s'entretiendront de ces saletez et en feront suiet de vanité, qui d'ailleurs n'en ont pas mesme la tentation; ce qui ne vient que de cette conformité et mode maudite, par laquelle nous adhérons aux mauuais exemples. Dieu souuerain, quelle grande reformation vous feriez dans cet Estat, si vous luy vouliez donner vn bon Roy? Nous n'aurions point affaire de Prédicateurs ny de Pasteurs; nous pourrions fermer le liure de vos Escritures et de vostre Euangile; nous nous sanctifierions sur le modèle et le patron d'vn pieux et sage Prince. Donnezle-nous tel, ô grand Dieu! esleuez cettuy-cy dans la discipline de vostre Loy; inspirez-luy la pitié et la iustice, et ne souffrez pas qu'il prenne le mauuais air d'vne pernicieuse éducation; chassez de bonne heure ce malheureux Démon qui possède sa Cour et sa personne; nous vous en prions au nom de nostre Seigneur Iésus Christ, vostre fils, et y ioignons les vœux de tout ce grand Royaume. Après auoir mis Dieu de nostre costé par vne humble, feruente et confiante inuocation, essayons de ramener et de conuertir ces consciences confisquées qui s'opposent au bien public, et qui ont renoncé à l'humanité, et qui, par vne orgueilleuse opiniastreté nous veulent asseruir et assuiettir contre l'espérance de liberté que la Prouidence nous promet. Mais est-il donc possible qu'il y aye des hommes qui veuillent estre esclaues de leur consentement? Régulièrement il n'y en doit point auoir; il y en a néantmoins; et nous auons veu dans les Loix Romaines que des hommes libres se sont vendus

« 前へ次へ »