Car pourtant sans le Partisant Nous serions tous morts à présent, De rue en rue, de porte en porte, La production de leur ceruelle. Le voyage des Iustes en Italie et autres lieux [4063]'. Avant la paix de Saint Germain. Où diable allez-vous nos Iustes, Pour arriver à Rome au giste, Si l'on vous met en phantaisie Rome en attend de vous la satisfaction, Car n'estant que sang et que larmes, 'On sait que les premiers louis furent frappés en 1640 et 1641 sous le règne de Louis XIII dont ils prirent le surnom de Iustes. Quoy, pas vn de vous ne m'écoute ! Et suiuant tousiours vostre route, Tout commerce entre nous sera donc interdit! Vn lieu où vous sçauez qu'ils sont fort en crédit. Non, non, vous n'estes point capables Mais gardez-vous aussi d'vn acte indécent (sic), Les Iustes à la fin ne perdent l'Innocent?. Adieu; ie n'ay plus d'espérance De vous reuoir iamais en France. Et ie pense qu'à la pareille, Vous qu'on vient de voler, à présent vous volez. 1 Le l'entends desià que l'Italie Se mocque de nostre folie, De laisser prendre par vn Iule D'ailleurs elle se formalise, Qu'estant au pays de l'Eglise, Vous soyez pris au corps par des banquiers actifs; Qu'vn Cardinal vous mette au change; Car c'est liurer le Iuste vne autre fois aux Iuifs. pape était Innocent X: et les frondeurs accusaient Mazarin d'aspirer au souverain pontificat. le crois pourtant qu'vne partie Et que lule à d'aucuns donne part au gasteau. D'auoir vingt mille escus de rente Il est vray que la médisance Mais, malgré les mauuais offices, On sçait que, s'il les vend, il en fait bon marché. Toutesfois ses humeurs discrettes, Le portent à tenir secrètes Les libéralitez qu'il départ aux humains. Mais courage! si la disette Du Iuste que l'on met en pochette, Qui réparent cette disgrace; Car Messieurs de la Cour nous sont tous reuenus. Ces fascheuses harpies Le grand Maistre et le Cardinal, Après auoir pris nos coppies, Ont enleué l'original. 1Le maréchal de La Meilleraye, grand maître de l'artillerie et surintendant des finances. Discours sur la députation du parlement à monsieur le prince de Condé [1147] '. (16 avril 1649.) l'auois eu de la peine à adiouster foy à la nouuelle qu'on m'auoit escrite de Paris, que le Parlement auoit député vers Monsieur le Prince pour lui tesmoigner la ioye que la Compagnie auoit de son retour et l'asseurer en mesme temps de ses soubmissions et de ses respects; mais cette nouuelle m'ayant esté depuis confirmée, i̇’auoue que i'ay esté saisi d'estonnement et d'indignation tout ensemble d'apprendre que cette Compagnie autresfois si Auguste et si Généreuse se soit abbaissée à vne si prodigieuse lâcheté. Car sans parler qu'il n'y a point d'exemple dans les Registres que le Parlement de Paris ayt iamais fait en vne pareille occasion des semblables complimens vers des Princes du Sang, qui sont suiets du Roy aussi bien que Nous, qui sont sousmis aux mesmes loix qui nous lient, et n'ont autre aduantage que d'estre les premiers Gentils Hommes du Royaume, on ne pouuoit point d'ailleurs tirer en exemple la Députation qui auoit esté faite vers 1 Ce pamphlet est de Paul Portail, conseiller au parlement de Paris, et de la cabale du coadjuteur. Un avocat au conseil privé, Bernard de Bautru, fut accusé, non pas de l'avoir écrit, mais de l'avoir fait imprimer. Il fut en conséquence successivement traduit devant le Châtelet et devant le parlement, chambre de la Tournelle. La peine qui était requise contre lui, n'était rien moins que la mort, par la loi de famosis libellis, par l'édit de Mantes, par l'ordonnance de Moulins et par l'édit de pacification de Henri III, 1577; mais il fut acquitté devant les deux juridictions. Voir le Factum pour M. Bernard de Bautru, etc. [1366]. |