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et déclaré plein de fidélité, d'affection et de sagesse, comme il est ;

Que le Roy sera très humblement supplié de reuenir dans son Trosne et le plus asseuré siége de son Empire, qui est Paris, pour de là ordonner de la paix ou de la guerre, donner cellelà à ses sujets et porter cellecy chez ses Ennemis, s'il est conuenable;

Que le présent Mariage ne pourra iamais se dissoudre moyennant la grâce de Dieu et qu'aucune des parties ne pourra iamais prétendre et demander ny consentir à aucune séparation et désvnion pour quelque cause et occasion qui puisse estre ;

Car ainsi l'ont promis et iuré ledit Seigneur Parlement et ladite Dame Ville de Paris sur les Saincts Éuangiles deuant l'Église de Nostre Dame au mois de Ianvier l'an mil six cens quarante neuf; et ont signé.

Le passe-port et l'adieu de Mazarin en vers burlesques. [2730.]

(8 janvier 1649.)

Adieu donc, pauure Mazarin.
Adieu, mon pauure Tabarin.
Adieu, mon Conseiller supresme.
Adieu, destructeur de caresme.
Adieu, peste du Carnaual.

Adieu, beau mais meschant cheual.

Adieu, l'oncle aux Mazarinettes.

Adieu, père aux marionnettes.
Adieu, l'auteur des Théatins.

Adieu, maistre des Triuelins.

Adieu, grand faiseur de machines.
Adieu, cause de nos ruines.

Adieu, grand remueur de glands.
Adieu, le plus beau des galands.
Adieu, beuueur de limonades.
Adieu, l'inuenteur de pommades *.
Adieu, l'homme aux bonnes senteurs.
Adieu, l'ami des sénateurs.

Adieu, l'abbé à vingt chapitres.

Adieu, seigneur à mille titres.

Adieu, des Ministres le chef.
Adieu, gouvernail de la nef.
Adieu, timon de ma brouette.
Adieu, ma plaisante chouette.
Adieu, grand inuenteur du hoc.
Adieu, frère iadis d'vn froc 2.
Adieu, la moustache collée.
Adieu, braue teste pelée.
Adieu, Calotte. Adieu, Bonnet.

Adieu, pièce de cabinet.
Adieu, bastisseur d'escuries.

Adieu, l'esprit à fourberies.

Adieu, gentil Sicilien.
Adieu, phorphante Italien.

Adieu, qui ne veux estre éuesque.
Adieu, l'homme à bibliothèque.

Adieu, tout, si ce n'est pédant.
Adieu donc, supresme Intendant
De l'éducation royale.

Adieu, teste à nulle autre égale.

* Voyez la Lettre d'un religieux envoyée à monseigneur le prince de Condé, etc.

Michel Mazarini, cardinal de Sainte-Cécile, archevêque de Lyon, avait été jacobin.

Vraiment c'est bien vous faire grâce
Que de vous laisser quelque place,
Permettant qu'en autre pays
Vous disposiez de nos Louys.

J'ai souuent ce mot à la bouche;
Mais c'est leur perte qui me touche.
Pardonnez-le-moi, s'il vous plaist;
Et, sans iazer, venons au fait.
Ne serez-vous pas bien à plaindre,
Lorsque, n'ayant plus rien à craindre,
Dans quelque lieu de seureté,
Vous viurez dans la volupté
Et ferez de belles despenses
Soit en parfums, soit en essences,
Sans enuieux et sans ialoux,
Tenant singes sur vos genoux?
Car icy tousiours quelque affaire
De vos plaisirs vous vient distraire.
Tousiours courrier dessus courrier
Vous prie de l'expédier.

Quelque rencontre, quelque attaque,

Quelque bénéfice qui vaque,

Quelque aduis par vos espions

Des estrangères nations,

Quelque partie casuelle

Vous tiennent tousiours en ceruelle;
Et tenant cartes ou cornet,

Vous font entrer au cabinet.
Mais, direz-vous, i̇'aime la France;
Et les grands soins de la Régence
Me diuertissent seulement;
Car la Cour est mon élément.
Il est bien doux de voir des princes
Et des gouuerneurs de prouinces,

Des ducs et pairs, des mareschaux

Louer mon hostel à cheuaux

Et dire que mon Éminence

Sçait mieux iouer qu'homme de France.
Ie l'auoue : c'est grand plaisir ;
Mais parlons vn peu à loisir.
Respondez-moi, Messire Iule,
Qui passez pour parent d'Iule,
Parce que nous sommes tous venus,
Nous et luy, de dame Vénus,
Si cette gloire vous agrée
D'auoir l'autorité sacrée,

Quoique vous ne le soyez pas 1,
Que regarder de haut en bas,
Nous commander à la baguette
Soit ce que vostre cœur souhaite,
Donnant pensions et breuets
Iusqu'au moindre de vos laquais,
Ce n'est vn ergo nécessaire
Qu'aussi cela nous doiue plaire;
Et c'est assez qu'en bons François
Nous obéyssions à nos Rois;

Car enfin nous sommes trop braues
Pour deuoir estre vos esclaues.

Si vous vous fussiez contenté

De quelque médiocrité,

Si, sans usurper la couronne

Ou du moins le droit qu'elle donne,
Vous eussiez, en homme d'Estat,

Serui nostre bon potentat,

Vos défauts et vostre naissance

N'eussent pas tant choqué la France;

'L'auteur de la Lettre à monsieur le Cardinal, burlesque, dit :

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Pour vous fort bien, pour nous fort mal.

Or le Roy reuenant en ville,

Ie vous crois homme trop habile,

Et pourtant ne l'estes pas trop,
Pour y reuenir au galop,

Au trot, au pas ou d'autre sorte;
Car eussiez-vous meilleure escorte
Que n'auiez dans vn autre temps
Allant au palais d'Orléans,
Ie vous iure par ce Burlesque
Qu'vne meschante soldatesque
Iure tous les iours par sa foy
De vous couper
ie ne sais quoy
Qu'on coupa iadis à vn autre

Dans vn pays fort voisin du vostre
Et qui mesme estoit, ce dit-on,
Vn peu de meilleure maison.
Les femmes sont encore en vie
Qui de vous traitter ont enuie
Comme Conchino Conchini,
Iuste rime à Mazarini.

C'est pourquoy, si vous estes sage,
Allez faire vn petit voyage

Jusqu'au climat sicilien,

Si mieux n'aimez l'italien

Que deuez aimer dauantage;

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