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nous pouures Monsieux du Parlement attin bian abalobez.

- Pas tant; car il auint encoze in petit de pain et de vin qu'an ne se doutet pas; et pis après, il ont leué des soudars por en faire venir tot leur sou.

- A tou hasards, i'auon poussible bian deux cens poinsons de vin tot peur d'auuarna, moé, mon frèze Cidras et mon frèze Marcoux. Ie vouras qu'il en tinsint chaque nan et qui ne leuinssint point de soudars; autrement tot est pardu, si le bon Dieu, la bonne Vierge Mazie, Monsieur Sainct Loup et Monsieur Sainct Ambrase, nos bons Patrons, ny boutte la main.

Mais ny auet pas moujan de les bouté d'écord auparauant qu'y s'enharnachissint pus auant dans ce trébouillement là. Que n'assembloint y tou leux bons émys?

Mourdié, c'est dommage que nos deffuncts bons parassians et vartuzeux personnages ne san en ce monde: Braze Vaillant, Iean Démouseux, Loup Faucheux, Thomas Ieunssin, Sidiac Vaillant, Dauid Gigot, Fiacre Sornicle, Bastian Poiulane, Iacob l'Auesque, Pasqué le Groux, Thomas Barbé, Gentian Iauoy, Fiacre Malesio, Toussaincts Panasse et tant d'autres hébilles gens qui sont

morts.

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Hé, où sont-y asteuze? Jarnidié, y ne lascherint pas ça d'emparla. Ils en viarint bien à bot, eux; ils en ont bian dabrouillé d'autres en leu temps, d'aussi plantuzeuse importation qu'eux.

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Par la morgoué, y faut y bouté ordre auant que cela sat pus auancé; autrement y nous fezint inne guairre qui nous reineret de fon en comble.

Quant i'y pensé, i'auon encoze bian pardu à la mort de l'Euocat Boudin. La morgoué, qu'il auat vne

belle loquence et eust bian débagoulé tot noustre fé. Ie l'eussins habillé d'vne belle Iaquette à ruejos d'orgues, les clezons à point luezans; et si i'en eussins esté quettes à bon marché; car ie m'assuze qui se fust contenté d'vn quart de vin.

Il en fauret d'abauché quéqu'autre.

Mordié, quand y sont vn petit sauan, y font trop les fiollans. Hé, y faudret prendre queuque fort Pourcuzeux qui sceut le tran tran des affezes; car n'y en a qui ont si bonne gueule.

Ouy, mais y n'auon point de Latein dans le corps. Ho, il n'en peut chaloué pou le Latein; car cela sent l'Estallian; et en n'en veut pas ouy parlé.

Pardié, si n'en me veut crézé, i'iray bian, moué, et fezay vne harlangue à la Roene, pourueu que sas accotté d'vne douzaine des pus appazans des Parrasses d'au long de nous.

En connas-tu bian quéqu'vn en chaque Parrasse? cela soulageret nos frais.

Aga, depez que ie n'allon pus au Corsaincts, ie ne quenasson pus personne de nos voisins.

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O bian, y ny a remède. Quand tot cela se feza à nos despens, ie n'en mouzon pas; et si ie fezon grand bian por tote la France et por noute Parrasse; i'y vauras desià estre. Ie diras à la Roéne : « Madamoiselle la Roéne, si vous voulez bouté le dafinement à tous ces trébouillemens illec, y faut que vous boutiez dehors de la France ce Margazin qu'en est cause, qui no baille tant de chesmement, et que vos remené nostre petit Roé dans son Louure et qu'ou si mandez Monsieur nostre Du et tous nos bons princes et nos bons Monsieurs du Parlement, et qu'a leus dizes à tretous : « Messieurs, ie ne me veux plus

mesler de rian que de prier Dieu. Faites les affaizes de mon Fils en sen Réaume, et la paix aussi auec mon Frèze, le Roé d'Espagne; et pis tous nos soudars et les siens iront contre le Teur. >>

Mordié, Garçon, que ta goulle pette bian! Iarnidié, que ie serin aize, et elle aussi; car après ça, ie leu diras tot ce qui fauret qui fissiens por rebouter tot en ordre; mais le principal seret d'apprendre bian le mettié à nostre petit Roé, per à celle fin qui ne laschit pas faize vn autre; car quand in maistre lasche faize sa breugne à son valet, cela ne va pas bian. Pren le par toué mesme. Tu dis la vésité; mais agatean, ceux-là qui sont auprès de ly, ne ly aprenron pas, por qu'il ayt tousiours affaize d'eux.

Lettre d'vn Religieux enuoyée à Monseigneur le Prince de Condé, à Saint-Germain-en-Laye, contenant la vérité de la vie et moeurs du Cardinal Mazarin. Auec exhortation audit Seigneur Prince d'abandonner son party [1695]1.

1895

(18 janvier 1649.)

MONSEIGNEVR, les faueurs, et les insignes bienfaits par lesquels vous vous estes acquis les cœurs, les affections et les vœux de tous ceux de nostre Ordre, en quelque endroit qu'ils soient dans toutes les parties du monde, obligent à présent, par vn malheur inopiné,

'Naudé et Guy-Patin l'estiment à l'égal de la Lettre du chevalier Georges de Paris, qu'on trouvera plus loin. L'auteur est M. Brousse, curé de Saint-Roch.

I'vn de ses moindres religieux de mettre la main à la plume pour vous parler sur du papier, ne luy estant pas permis de le faire de bouche, comme il auoit cy-deuant accoustumé, lorsqu'il auoit l'honneur de trouuer l'accès libre auprès de vostre personne. Et ie prends cette liberté d'autant plus hardiment, que c'est en vn suiet où il y va de l'intérest de votre gloire, et de cette grande estime que vous vous êtes acquise par vostre générosité incomparable, pour la conseruation de laquelle nous voudrions sacrifier tout ce qu'il y a de bien, de crédit et de pouuoir dans toute nostre Congrégation. Car, Monseigneur, personne n'ignore que vous estes de trop illustre naissance, trop bon François, trop seruiteur du Roy, trop vigoureuse branche de la maison de Bourbon, trop sage dans votre conduite, et trop généreux dans vos actions, pour soustenir le party, où il semble d'abord que vous vous engagiez. Tout Paris a de la peine de croire (et sans doute, non seulement toute la France, mais toute l'Europe sera dans ce mesme sentiment) que vous veüilliez fauoriser de vostre protection, contre le bien du Roy et de l'Estat, vne personne que tout le monde sçait estre le Perturbateur du repos public, l'Ennemy, le Destructeur, la perte et la ruine de toute la France. Et chacun demeure d'accord, qu'il faut qu'il se soit seruy de quelque puissante magie pour vous charmer les oreilles, et siller les yeux, afin de vous empescher de voir l'excès de ses voleries, et d'entendre les plaintes de la misère publique, qui sont montées iusques au ciel, et ont attiré la miséricorde de Dieu sur eux, et prouoqué la Iustice à en faire la punition sur l'autheur de tant de maux. C'est dans cette déplorable conioncture que nous sommes contraints de reconnoistre,

par cette expérience funeste, que tout ce que nous auons enseigné iusques à présent avec tant de contention et d'opiniastreté, est notoirement faux; et d'auoüer que la grâce de Dieu est nécessaire à toutes les actions des hommes pour estre bonnes; qu'il ne la doit à personne, et ne la donne qu'à ceux qui luy plaist; et que la refusant aux meschans, il les abandonne dans la licence de leur vie, les aueugle dans leur conduite, et les laisse dans l'endurcissement pour y finir malheureusement, qui est le sceau et le dernier caractère de la réprobation. Car quel autre iugement peut-on faire du Cardinal Mazarin après tant de désordres causez, fomentez, et entretenus dans toute l'Europe, par ses brigues et par ses fourberies? Après auoir souleué les suiets contre leurs princes, et fait assassiner vn million d'ames dans la rage et la furie des rébellions? Après la persécution de plusieurs personnes de toutes conditions? après le violement de toute iustice, tant diuine qu'humaine? après le vol de toutes les finances? après auoir succé le sang du peuple iusques dans les moüelles? s'estre porté dans cet excez de hardiesse et d'insolence que d'entreprendre sur la personne du Roy? le faire comme son prisonnier? l'enleuer en pleine nuict, sans considérer le péril de sa vie dans la tendresse de son âge? le tirer de son Palais et du centre de la seureté de sa personne, pour le conduire où bon luy semblera, dans la créance qu'il a que Monsieur le Prince luy seruira de Bouclier, ou plustot de Préuost, d'archer, de concierge et de sergent? Peut-on s'imaginer vn plus grand aueuglement ? Et faut-il douter que Dieu voyant la mesure de ses crimes à son comble, n'ayt permis qu'il l'ayt surchargée de ce dernier attentat, qui seul mérite l'exécration du ciel et de la terre, afin

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