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ness of my time, and the use of the French language,

être le modèle des sculpteurs cette tête est d'une beauté merveilleuse. Rien n'est plus naturelle que les contours, rien n'est plus gracieux que l'air, à la fois gai, tranquille et majestueux. C'est vraiment un visage humain, et quoiqu'il soit plutôt laid que beau, il est bon et intéressant. Je suis persuadé que la ressemblance étoit frappante. 12. Berenice. La coeffure de cette reine est en boucles frisées très-artistement, mais disposées avec une apparence de négligence. Si elle n'étoit pas plus belle qu'elle n'est représentée ici, on a peine à comprendre la passion de Titus. 13. Domitia. La manière dont ses cheveux sont ramassés sur le front en beaucoup de petites boucles détachées, leur donne assez, selon Cochin, l'air d'une éponge. Nous nous sommes arrêtés aux Douze Césars, division qui est occasionnée par Suétone plutôt que par la raison. Les six Césars auroient été plus naturels.

17]-Nous avons fait notre IX. visite à la Galerie. Voicí la suite des bustes que nous avons reprise. 14. Trajan. Buste facile et naturel. Je vois sur la physionomie un sourire moqueur assez singulier. La tête est extrêmement tournée de côté : mais en général je ne me rappelle pas un seul buste dont la tête soit laissée dans son attitude régulière. Les sculpteurs auront cru avec raison qu'un petit écart de la ligne droite tracée par la nature donnoit plus de grace et d'âme à leurs figures. 15. Hadrien. Ce buste est très beau. On voit, selon le témoignage des historiens, que ce prince a commencé le premier à laisser croître sa barbe. Il la coupoit cependant de tems en tems, et ne se piquoit point d'avoir cette longue barbe pendante, et bien nourrie, qui faisoit l'orgueil des philosophes de ce siècle. A l'égard des cheveux, les premiers empereurs les avoient portés courts, frisés avec fort peu de soin, et tombant sur le front. Sur le buste d'Othon on distingue très bien la perruque frisée en grosses boucles par devant dont ce prince fut l'inventeur. Tout ceci ne regarde que les empereurs. Sénèque, qui affichoit la philosophie, a beaucoup de cheveux, et de barbe. 16. Antinous. Le buste de ce mignon ¿'Hadrien est très beau. Le visage est très bien formé, d'un

mélange

language, prevented my acquiring any facility of speaking;

mélange de force et de douceur. Les épaules, la poitrine, et les mammelles, sont traitées avec beaucoup de mollesse. Le plus bel embonpoint ne détruit point ici les graces du contour. Ce buste, plus grand que nature, est entièrement antique, circonstance rare et presqu'unique. Tout au plus a-t-on la tête antique, souvent Il en a fallu restaurer une partie, et le nez a presque toujours été cassé. C'est à Antinous sculement que les yeux des bustes commencent à avoir des prunelles; encore les siens sont-ils à peine perceptibles. On ne sauroit concevoir jusqu'à quel point la prunelle rend la vie et l'expression à tout, et anime tous les traits. Il étoit juste qu'un pareil secours appuyât la sculpture quand elle touchoit au moment de sa décadence. 17. Antonin le Débonnaire. Il est plein de verité et d'expression, surtout la partie supérieure du visage, le front, et les yeux. Antonin ajouta à la barbe de petites moustaches frisées. 18. M. Aurèle. Il y en a trois. Celui qui le représente jeune, est le meilleur. On peut remarquer dans toute cette famille la même manière de sculpture; c'est-à-dire plus de beautés de détail, avec un ensemble moins frappant. 19. Annius Verus. C'est un jeune enfant, qui est vraiment un chef-d'œuvre. Un petit visage rond, où brillent toutes les graces de la joie, et de l'innocence. On ne peut se lasser de le regarder. 20. Un buste beaucoup plus grand que la nature. C'est un visage assez jeune, quoique très formé; fort beau, mais qui lève les yeux au ciel avec la plus belle et la plus forte expression, de la douleur et de l'indignation. On dit que c'est Alexandre prêt à expirer. Si la conjecture est un peu avérée on pourroit se flatter de posséder un morceau unique de la main de Lysippe, le seul sculpteur à qui Alexandre permettoit de le tailler en marbre. Il n'y a rien dans ce chef-d'œuvre de noblesse, de simplicité, et d'expression, qui démente le siècle d'Alexandre, ou l'idée qu'on peut se former de Lysippe. 21. Pertinax. Il me paroît beau. 22. Clodius Albinus. Il est d'albâtre; à ce mérite, et celui d'un bon travail, il ajoute celui de la plus grande rareté. Quand on se rappelle que son ombre de royauté,

à été

speaking; and I was a silent spectator in the con

versations

à été suivi d'un règne de vingt ans d'un enemi implacable et cruel, on conçoit bien les raisons de cette rareté. 23. Septime Sévère. Il est bon, mais j'aime mieux la manière que l'exécution de ce buste. 24. Geta. Celui qui le représente enfant, est fort joli, mais il y paroît plus formé que l'Annius Verus. 25. Caracalle. Bon, mais il me paroît un peu sec. C'est ici que la sculpture Romaine est tombée dans le même tems que l'architecture, avec qui elle a peut-être encore plus de rapports qu'avec la peinture. Je pense que ces derniers morceaux sont des artistes qui restoient encore du siècle d'or des Antonins, et qui ne formèrent point d'élèves dans le siècle de fer des Sévères, sous qui le gouvernement devint vraiment militaire, et despotique. Les bustes qui sont les moins mauvais dans la suite, sont, 26. Gallien, et 27. Eliogabale. Le total des bustes des corridors est de quatre vingt douze.

Florence, Juillet 29.]-Toute la nation dîna chez M. Mann. Après dîner nous allâmes voir une course de chevaux. Le Gran Diavolo a remporté le prix. C'est un vieux Anglois qui a vingtdeux à vingt trois ans, à qui on n'est point encore en état de dire solve senescentem equum. Ses victoires, qui sont presqu' aussi fréquentes que ses combats, ont engagé un prince à offrir dernièrement 1000 sequins à son maître le Chevalier Alessandri, qui les a refusés.

31.]-bord Palmerston et L. ont dîné avec nous. C'est un singulier contraste que ces deux jeunes gens. L'un, posé, tranquille, un peu froid, possède des qualités du cœur, et de l'esprit, qui le font estimer partout, et l'on voit qu'il a mis l'attention la plus sérieuse à les cultiver. L. est en tout d'une impétuosité, qui ne connoit point de bornes; d'une vanité qui lui fait rechercher sans l'obtenir l'applaudissement de ceux pour qui son orgueil ne lui inspire que du mépris; et d'une ambition folle qui ne sert qu'à le rendre ridicule, sans être accompagnée de cette constance qui peut seule la faire réussir; un air de philosophie sans beaucoup de logique, et une affectation de savoir, soutenue par une lecture vague et superficielle. Voilà cette homme extraordinaire qui

s'attire

versations of our envoy, Sir Horace Mann, whose most serious business was that of entertaining the English at his hospitable table.* After leaving Florence, I compared the solitude of Pisa with

the

s'attire partout la haine, ou la pitié. Je lui trouve cependant un fonds de génie naturel très au-dessus de son rival. Mais ici il sera tout aussi difficile de retrancher qu'à ajouter. Je vois qu'il me goute beaucoup; peu-à-peu sans le savoir nous nous sommes trouvés extrêmement liés. Avec lui il n'y a point de milieu entre une déclaration de guerre, et l'alliance la plus intime.

JOURNAL, Florence, Août 9me, 1764.]-Cocchi à dîné avec nous. Nous avons beaucoup causé, mais je ne lui trouve pas le génie qu'on lui attribue, c'est peut-être parceque les nôtres ne sont pas analogues. J'entrevois de l'extravagance dans ses idées, de l'affectation dans ses manières. Il se plaint à tout moment de sa pauvreté. Il connoit peu la véritable dignité d'un homme de lettres. S'il a beaucoup de science, elle est bornée à la physique. Il m'a demandé si Lord Spenser ne pouvoit pas faire des évêques, et m'a fait un conte de Lord Lyttelton (dont il ne peut souffrir le fils) où il étoit question des Parlemens de Campagne. Le soir nous avons suivi le Chevalier Mann à trois assemblées chez la Comtesse de Gallo, chez la Marquise Gerini, et chez le Duc Strozzi. Cette succession rapide peut seule m'empêcher de m'ennuyer. Je ne parle point la langue du pays. J'ignore leurs jeux. Les femmes sont occupées de leurs Cicisbées, et les hommes paroissent d'une indifference extrême.

Florence, Août 16.]-J'avois oublié de marquer vers le milieu de Juillet, que le Cardinal Stuart a' passé à Florence pour aller à Pise. C'est dans le Palais Corsini qu'il a logé. Nous l'avons vu un instant à la Galerie, où il ne s'est arrêté qu'une demie-heure. C'est un homme d'une petite mine, et qui a l'air beaucoup plus vieux qu'il ne l'est en effet. On le dit bon homme, mais exces. sivement bigot, et sous le gouvernement des Jésuites. Un certain

Abbé

the industry of Lucca and Leghorn, and continued my journey through Sienna to Rome, where I arrived

Abbé Nicolini, fameux bel esprit, et tyran de la Crusca et bavard impitoyable, lui a fait son cour, et l'a accompagné partout avec autant de soin qu'il avoit suivi le Duc de York. Il est fallu de fort peu que ces deux Sosics ne se soient rencontrés aux Bains de Pise.

17.]-Les deux MM. Damer, fils de Lord Milton, et petits-fils du Duc de Dorset, sont arrivés. Ils sont tous les deux fort jeunes, mais sans gouverneur. C'est une mode qui commence à passer. Le gouverneur est toujours à charge, et rarement utile; et quant à la dépense il lui seroit difficile d'épargner à son élève le quart de ses propres honoraires.

18.]-Nous sommes allés avec l'Abbé Pilori pour voir la Bibliothèque Magliabecchiana, trésor amassé par ce fameux bibliothécaire des grands Ducs, qu'ils ont depuis rendu publique. Elle consiste en 40 à 50 mille volumes, rassemblés dans un assez beau vase. Il est singulier qu'un particulier d'une fortune des plus médiocres ait pu rassembler un trésor digne des plus grands princes. Mais que ne pouvoit une vie très longue dont tous les momens n'avoient qu'un objet unique? Magliabecchi étoit, pour parler ainsi, la Mémoire personalisée: un esprit qui ne pouvoit jamais travailler de lui-même, mais qui auroit été un Indice parlant des plus utiles à un homme de génie, occupé de quelque branche de littérature. J'ai vu dans cette bibliothèque une preuve combien la vie entière de cet homme étoit consacrée aux sciences. C'est son commerce épistolaire qui remplit centaines de volumes. On y lit les noms les plus célèbres de l'Europe, et le nombre entier des correspondans monte à plus de trois mille deux cens. Je sens qu'ils n'ont pas été contemporains, mais il y a encore de quoi remplir tous les instans d'une vie ordinaire. Les Réponses de Magliabecchi sont en très petit nombre. On comprend facilement qu'il n'en pouvoit pas conserver beaucoup de copies; mais on ne soutient point une telle correspondance sans en remplir exactement les devoirs. Peut-être qu'un habile homme pourroit

VOL. I.

faire

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