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D'un autre côté, Catulle ne vécut pas jusqu'aux jeux séculaires d'Auguste, puisqu'il mourut avant Tibulle. Ovide, dans l'élégie qu'il fit exprès sur la mort de ce dernier, met Catulle parmi les poëtes, que son ami devoit rencontrer à sa descente dans les Champs Elysées :

“Si tamen a nobis aliquid nisi nomen et umbra
Restat: in Elysia Valle Tibullus erit.
Obvius huic venias hederâ juvenilia cinctus
Tempora, cum Calvo, docte Catulle, tuo."*

fixer vers l'an 708. Car quoiqu'en dise Bayle, on ne peut guères entendre ce passage que d'une pièce satyrique faite contre Mamurra: aussi bien le savant Dr. Middleton a-t-il embrassé cette opinion. Il est inutile de dire que Catulle n'auroit jamais osé composer cette épigramme contre César alors tout puissant. La clémence de César envers ses ennemis étoit assez connue; la façon même, dont les anciens parlent de la modération dont César usa envers le satyrique, semble supposer qu'il avoit alors la puissance en main, puisqu'auparavant sa clémence auroit eu peu de mérite. Tacite (1) qui en parle, la fait considérer sur le même pied que celle de Bibalculus. Or on ne peut pas douter qu'Auguste ne fut souverain alors.

Mais

Catullus, on the other hand, did not live to see the secular games celebrated by Augustus, since he died before Tibullus. Ovid, in an elegy written on the death of the latter, places Catullus among the poets whom his friend will meet with in the Elysian fields."

* Ovid. Eleg. L. iii. 9.

reasonings, we cannot regard it in any other light than that of a satire written against Mamurra; an opinion embraced by the learned Dr. Middleton. There is no weight in the observation, that Catullus would not have ventured to write this epigram against Cæsar in the plenitude of his power. Cæsar's clemency towards his enemies is well known; and the terms in which historians speak of his lenity shewn to this satirist implies that he was then possessed of power to punish him; otherwise his moderation would have been of little value. Tacitus (1) speaks of this affair as a parallel to that of Bibalculus, who satirised Augustur when the latter was certainly invested with sovereign dominion.

VOL. I,

(1) Annal. L. iv. c. 34.

K K

But

Mais dans quel tems Tibulle mourut-il? Une petite épigramme de Domitius Marius nous l'apprend le même jour, ou du moins la même année, que Virgile:

"Te quoque Virgilio comitem non æqua, Tibulle,

Mors juvenem Campos misit ad Elysios.' Or, personne n'ignore que Virgile mourut le 22 Septembre 734 †. Il est donc clair que Catulle, déjà mort dans ce tems-là, ne vit point les jeux séculaires qui ne se célébrèrent qu'en 736.

Avançons plus loin, et disons, que Catulle étoit déjà mort avant 721. Je me fonde sur le témoignage d'un historien contemporain, ami de Cicéron‡ et de Catulle lui même; en un mot de Cornelius Nepos. Il faut le développer ce témoignage. Dans la vie d'Atticus, que cet écrivain nous a laissée, parlant d'un certain L. Julius Calidius, à qui Atticus rendit de grands services, il ajoute pour le faire

mieux

But when did Tibullus die? A little epigram of Domitius Marius informs us, that he died the same day, or at least in the same year, with Virgil. Now it is well known that Virgil died the twenty-second of September seven hundred and thirty-four.t Catullus then could not see the secular games, which were not celebrated till seven hundred and thirty-six.

We may go farther, and affirm, that Catullus was dead before the year seven hundred and twenty-one. This is proved by a contemporary historian, the friend of Cicero and of Catullus;§ I mean Cornelius Nepos. In his Life of Atticus, speaking of a certain Julius Calidius, to whom Atticus had rendered very import

V. Tibull. Carm. L. iv. c. 15.

+ Donat. in Vit. Virgil.

Sueton. L. i. c. 55. Voss. de Hist. Latin. L. i. c. 24.

Catull. Carm. i.

ant

mieux connoître, quem post Lucretii Catullique mortem, multo elegantissimum poetam, nostram tulisse ætatem vere videor posse contendere.* Catulle étoit donc mort lorsque Nepos écrivit ce passage. Mais ne pourroit on pas fixer le tems de sa composition? très facilement: de vingt deux chapitres qui composent cette vie d'Atticus dixhuit furent publiés de son vivant. Hactenus Attico vivo hæc a nobis edita sunt.† Le passage, où il est parlé de la mort de Catulle, se trouve dans le douzième chapitre; d'où il s'ensuit que Catulle mourut avant Atticus. Mais celui-ci finit sa vie sous le consulat de Cn. Domitius et de C. Sosius. Si l'on vouloit pousser l'exactitude encore plus loin, et qu'on eût envie de déterminer l'année précise de la mort de notre poëte, on ne se tromperoit pas de beaucoup en prenant l'année moyenne entre A. U. C. 706 et 721; ce qui nous donnera

714,

ant services, he distinguishes him, " as the most elegant poet of that age, since the death of Lucretius and Catullus."* The latter, therefore, was dead before Nepos wrote this passage; of which it is not difficult to fix the date. Nepos' Life of Atticus consists of twenty-two chapters; the first eighteen of which were, as he tells us, written while the subject of them still lived. The passage mentioning the death of Catullus is in the twelfth chapter; from whence it follows, that Atticus survived Catullus. But Atticus died during the consulship of Cn. Domitius and C. Sosius. Did we wish to ascertain still more accurately the precise year of Catullus' death, we should not be much mistaken in fixing it at the middle term between the years of Rome seven hundred and six, and seven hundred and twenty-one; this will give us the year

* Cornel, Nepos, in Vit. Attici, c. 12.

+ Idem, c. 18. KK 2

+ Idem, c. 21.

seven

714, époque qui quadre fort bien avec tout ce que nous en savons d'ailleurs.

Le seul argument de Scaliger, qui pourroit embarrasser, est celui qu'il tire du poëme séculaire que Catulle doit avoir composé. La conjecture de Vossius qu'on célébra des jeux au commencement du VII siècle de Rome n'est pas soutenable. Je doute que celle de Bayle vaille mieux. Le commencement de ce siècle étoit marqué par tant de désordres, on negligeoit tellement les anciennes cérémonies,* qu'il n'y pas d'apparence qu'on ait conçu le dessein de célébrer de pareils jeux, ni que le peuple s'y attendit. Mais quel besoin de supposer que ce poëme avoit été composé pour les séculaires? N'est il pas bien plus naturel de le croire destiné pour la fête de Diane qui se célébroit tous les ans au mois d'Août? Bentley avoit déjà fait cette conjecture.

seven hundred and fourteen; which very well agrees with all other particulars known concerning him.

The only argument adduced by Scaliger, that can occasion any difficulty, is, that Catullus composed the secular poem. Vossius" conjecture, that the secular games were celebrated at the commencement of the seventh century of Rome, is altogether unwarranted: that of Bayle, I fear, rests not on much better authority. The beginning of that century was deformed by so many disorders, and by such a marked neglect of ancient ceremonies,* that there is not any probability that such games should then have been either exhibited or expected. But it is not necessary to suppose that Catullus' poem was written for the secular games. It might have been intended merely for Diana's festival, which was cele brated yearly in the month of August; as Bentley conjectured.

Sueton. L. ii. c. $7.

conjecture.* On peut la confirmer par la comparaison du poëme séculaire d'Horace avec ce morceau de Catulle. Dans celui-ci les garçons et les filles ne font qu'un choeur pour s'addresser en commun à Diane:

Au lieu

"Dianæ sumus in fide

Puellæ et pueri integri."+

que dans Horace les garçons s'addressent à Apollon, les filles à Diane :

"Supplices audí pueros, Apollo,

Siderum Regina bicornis audi,
Luna puellas."+

Cette distinction leur avoit été même ordonnée par l'oracle qui leur enjoignit la célébration de ces jeux.§

Je m'arrête: en voilà bien assez pour une fois. Je dois sentir que vos momens sont précieux, èt il faut au moins vous disposer à ne pas trouver mauvaise la liberté que j'ai prise, en n'en abusant pas.

J'ai

*This is confirmed by comparing this poem with Horace's Carmen Seculare. In the former, both the boys and girls form but one chorus, which addresses itself to Diana.t In Horace, the boys address themselves to Apollo, and the girls to Diana. This distinction had been established by the oracle who commanded the celebration of the games.§

But I have done. This is enough for one letter. Your time is precious, and I would not offend you by carrying too far the

Bentl. in Præfat. Edit. Horatian.

+ Catull. Carm. xxxiv. ver. 1.

Horat. Carm. Secular. ver. 34.

SV. Dissertat. Cl. Turretin. de Ludis Secular. p. 6.

KK 3

liberty

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