ページの画像
PDF
ePub
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

EXTRAIT DU RAPPORT

FALT AU CONSEIL ROYAL DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE,
LE 23 NOVEMBRE 1830, SUR LES ÉTUDES DE VIRGILE.

L'ouvrage de M. Tissot est un commentaire, non pas philologique et minutieux, mais littéraire, dans le sens le plus complet du mot. Non-seulement l'auteur fait apprécier le grand art et les nombreuses beautés de Virgile, mais il le juge et le critique avec une sagacité pleine de sience et de goût. Si quelquefois ses remarques à cet égard sont susceptibles d'objection, on ne peut nier qu'il ne les appuye par des recherches très-étendues, des comparaisons très-piquantes. Poëtes grecs, poëtes latins du second siècle, poëtes modernes, grands orateurs français, M. Tissot met tout à contribution dans ses ingénieux parallèles. Cette forme de critique présente une lecture qui serait particulièrement utile aux élèves des classes supérieures des lettres. Ils y puiseront un goût passionné pour le beau en littérature. Ce sentiment anime l'élocution généralement noble et abondante de M. Tissot. Ce qu'il dit d'Homère, d'Euripide, du Dante, de Milton, de Bossuet, respire l'enthousiasme et s'élève à l'éloquence. On ajoutera que, sous le rapport moral, ce livre ne renferme rien que de pur et de généreux.

ÉTUDES

SUR VIRGILE,

COMPARE

AVEC TOUS LES POËTES ÉPIQUES ET DRAMATIQUES

DE

ANCIENS ET MODERNES;

PAR P. F. TISSOT,

SUCCESSEUR DE DELILLE AU COLLÉGE DE FRANCE,

LAVILLE

MEMBRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE.

DEUXIÈME ÉDITION.

[ocr errors]

LYON

*1995*

Ouvrage adopté par le Conseil royal
de l'Instruction publique,

[graphic]

TOME SECOND.

PARIS.

IMPRIMERIE ET LIBRAIRIE CLASSIQUES

DE JULES DELALAIN ET C.,
Fils et Successeur d'Auguste Delalain,

RUE DES MATHURINS ST-JACQUES, No 5, PRÈS LA SORBONNE.

M DCCC XLI.

Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois.

Tous les Exemplaires sont revétus de notre griffe.

[ocr errors]

SUR L'ÉNÉIDE

DE VIRGILE.

LIVRE SEPTIÈME.

Et toi, de mon héros nourrice bien aimée,
De nos bords, en mourant, tu fis la renommée,
O Caïète! et ton nom protége ton cercueil,
Que l'antique Hespérie honore avec orgueil.

Lorsque, par les honneurs qu'il se plaît à lui rendre, Son héroïque élève a satisfait sa cendre,

Il part, reprend sa route, et s'éloigne du port.
Pour lui, la mer, les vents et les cieux sont d'accord;
Et, pour guider son cours, la lune complaisante
Éclaire au loin les eaux de sa clarté tremblante.

Il vole, il voit déjà le trop fameux séjour
Où la belle Circé, fille du dieu du jour,
Modulant avec art sa voix mélodieuse,
Charme de ses doux chants son île insidieuse ;
Tantôt dans son palais, où des bois précieux
Prodiguent dans la nuit leurs parfums et leurs feux,
D'un tissu varié, doux charmes de ses veilles,
Ourdit d'un doigt léger les brillantes merveilles.
Là grondaient enfermés et de rage écumants,
Tous ces monstres créés par ses enchantements,
Qui, par elle privés de leurs formes humaines,
Ours, tigres, sangliers, lions, chargés de chaînes,
La nuit se débattaient, luttaient contre leurs fers,
Et d'affreux hurlements épouvantaient les airs.
Craignant ce sort affreux pour les enfants de Troie,
Le dieu des mers lui-même à l'instant leur envoie
Virgile. Études. II.

1

« 前へ次へ »