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Entered according to Act of Congres, in the year 1838, by Claudius Berard, in the office of the Southern District of New-York.

IMPRIMERIE DE J. GRANJA, NO. 49 LIBERTY-STREET.

LECONS FRANCAISES.

LE DESPOTE.

UN roi vertueux, dans un moment de colère allait faire

⚫périr un innocent, O roi, lui dit il, mon avec ma vie; mais le tien va commencer.

supplice va finir Le roi fit grâce.

LE SOMMEIL DU MÉCHANT.

JE me promenais avec mon ami, pendant la plus grande chaleur du jour, sous un berceau d'arbres élevés qui formaient une voûte de verdure impénétrable aux rayons du soleil; un ruisseau serpentait entre ces arbres, et entretenait la fraîcheur d'un gazon épais qui invitait à se reposer. Je vis le visir Karoun couché sur ce gazon: il dormait. Grand Dieu! disais-je, le souvenir des malheureux qu'il a faits ne trouble donc pas le sommeil de Karoun? Mon ami m'entendait, et me dit: Dieu accorde quelquefois le sommeil aux méchans, afin que les bons soient tranquilles.

HOSCHAS JOSEPH.

Un religieux était respecté dans Bagdad pour sa véritable vertu, et le peuple et les grands avaient confiance en ses prières. Hoschas Joseph, tyran de Bagdad, vint le trouver, et lui dit: Prie Dieu pour moi. O Dieu! dit le religieux en levant les mains au ciel, ôte de la terre Hoschas Joseph. Malheureux, tu me maudis, lui dit le tyran. Je demande au ciel, répondit le religieux, la plus grande grâce qu'il puisse accorder à toi et à ton peuple.

L'EXACTITUDE.

UN roi d'Arabie fit récompenser un de ses officiers avec magnificence, non pas que cet officier eût de grands talens, non pas qu'il eût rendu de grands services; mais il remplissait ses devoirs avec exactitude. L'exactitude dans les officiers du prince est la marque la plus ordinaire d'un empire bien gouverné.

LES COURTISANS.

NOURSHIVAN le juste, étant un jour à la chasse, voulut manger du gibier qu'il avait tué; mais il n'avait point de sel. Il en envoya chercher au village le plus voisin, en défendant de le prendre sans le payer. Quel mal arriverait-il, dit un de ses courtisans, si le roi ne payait pas un peu de sel? Nourshivan répondit: Si un roi cueille une pomme dans le jardin d'un de ses sujets, le lendemain les courtisans coupent les arbres.

LES DEUX FRÈRES.

Un

UN homme sans fortune avait deux fils: il mourut. L'aîné se rendit à la cour, il sut plaire, et il eut une charge auprès du prince. Le plus jeune cultiva un champ que son père leur avait laissé et vécut du travail de ses mains. jour l'aîné disait au cadet: Pourquoi n'apprends-tu pas à faire ta cour et à plaire? tu ne serais pas obligé de travailler ainsi pour vivre. Le cadet lui répondit: Pourquoi n'apprends-tu pas à travailler comme moi? tu ne serais pas obligé d'être esclave.

LA PRIÈRE.

UN Mollack, au milieu d'une mosquée, baisait fréquemment la terre et criait de tems en tems à haute voix: Grand Dieu, ne te souviendras-tu pas de ton serviteur qui ne t'a jamais oublié ? Un laboureur caché dans un coin du temple, disait à demi-voix: Grand Dieu, pardonne-moi mes fautes, et pour récompenser le peu de bien que j'ai pu faire, donne-moi la force d'en faire davantage.

L'ERREUR.

UN aveugle avait une femme qu'il aimait beaucoup, quoiqu'on lui eût dit qu'elle était fort laide. Un médecin offrit de lui rendre la vue; il ne voulut pas y consentir. Je perdrais, dit-il, l'amour que j'ai pour ma femme, et cet amour me rend heureux.

LES troupes de Cosroës furent vaincues le jour d'une éclipse du soleil: les Perses, adorateurs du feu, pensaient que ce phénomène annonçait de grands malheurs à l'empire, et cette idée leur ôta le courage. L'ignorance et l'erreur peuvent faire le bonheur d'un seul homme; mais elles font ordinairement le malheur des nations.

LE ZÈLE.

Je me souviens que dans ma jeunesse, après avoir passé quelque tems chez les Mollacks, j'en avais pris le caractère. Je vins revoir mon père, homme sage et vertueux. Pendant une nuit que j'étais couché dans sa chambre, au milieu de ma famille qui dormait profondément, je ne fermais pas l'œil, je lisais le koran, et souvent j'en récitais à haute voix quelques passages: Ma lecture éveilla mon père, je m'aperçus de son réveil, je lui dis: Voyez-vous comme vos enfans sont plongés dans le sommeil, sans songer à Dieu ? Mon fils, me dit-il, il vaudrait mieux dormir que de veiller pour remarquer les fautes de tes frères.

LE VIEILLARD.

QUE n'ose pas la haine? Une femme avait conçu une telle antipathie pour son beau-père, qu'elle ne pouvait souffrir de le voir manger dans les mêmes assiettes que le reste de la famille. Elle fit tant qu'elle obligea son mari de faire pour le pauvre vieillard un plat en bois.

Le mari, dans sa faiblesse coupable, oubliant donc ce qu'il devait à son vieux père, triste, souffrant et misérable, travaillait à ce vilain plat. Son fils entre en ce moment.

Que fais-tu là, papa ?-Un plat de bois, mon enfant.
Pour qui donc ?-Pour ton grand-père.

-Tiens, que c'est drôle !....Et quand mangera-t-il dedans?
-Mais tous les jours, mon ami.

-Ah! Ah! Et pourquoi donc mangera-t-il dans ce plat-là plutôt que moi, plutôt que maman, plutôt que toi ?-Parce que...., parce que........, parce que...., parce qu'il est vieux, lui. -Bon! je t'en ferai donc un, quand tu seras vieux, toi.

A ce mot, et le plat et l'outil tombent de la main du père ; son cœur se gonfle, la nature outragée se soulève avec effroi; des larmes mouillent ses yeux; il approche son fils de ses genoux tremblans:

-Non, mon enfant, non, tu ne m'en feras jamais; et Dieu me punisse, si j'achève celui-ci.

ALEXANDRE.

On demandait au grand Alexandre comment il avait pu se faire aimer des peuples qu'il avait soumis. Je n'ai jamais opprimé les vaincus, dit-il, et j'ai toujours respecté les opinions établies. O rois, imposez des services à vos sujets, demandez-leur une partie de leurs richesses, mais ne génez pas leurs opinions. Les conquérans peuvent disposer des biens et des emplois chez les nations vaincues, mais leur puissance ne peut s'étendre jusqu'à la pensée.

CYNÉGIRE.

CYNÉGIRE, Soldat Athénien, après avoir signalé son courage à la bataille de Marathon, poursuivit les ennemis jusque dans leurs vaisseaux. S'étant attaché à l'un d'eux de la main droite, elle lui fut coupée. Il reprit le vaisseau de la main gauche, qui fut coupée pareillement; alors il se saisit du vaisseau avec ses dents et y demeura attaché.

DAMON ET PYTHIAS.

DAMON et Pythias étaient liés par les nœuds d'une étroite amitié, et ils s'étaient juré l'un à l'autre une fidélité inviolable. Elle fut mise à une rude épreuve. L'un d'eux condamné à mort par Denys, tyran de Syracuse, demanda par grâce qu'il lui fut permis de faire un voyage dans sa patrie pour y régler ses affaires, avec promesse de revenir dans un cetain tems; et l'autre s'offrit généreusement pour caution.

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