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but I do assure you, that the thinking friends of Government are by no means sanguine. I take the opportunity of eating turtle with Garrick at Hampton. Adieu.

N° LXXXVIII.

EDWARD GIBBON, Esq. to J. HOLROYD, Esq. Saturday, three-quarters past Eleven, 1776.

For the present I am so deeply engaged, that you must renounce the hasty apparition at Sheffield-place; but if you should be very impatient, I will try (after the meeting) to run down, between the Friday and Monday, and bring you the last editions of things. At present nought but expectation. The attack on me is begun; an anony\mous eighteen-penny pamphlet, which will get the author more glory in the next world than in this. The heavy troops, Watson and another, are on their march. Adieu.

N° LXXXIX.

Extract of a Letter from Mr. WALLACE to Mr. STRAHAN, dated Edinburgh, August 30th, 1776. ALAS for David Hume!* His friends have sustained a great loss in his death. He was interred yesterday, at a place he lately purchased in the burying-ground on the Calton.

* Mr. Hume died at Edinburgh, August 25th, 1776.

"For

"For who, to dumb forgetfulness a prey,` This pleasing anxious being e'er resign'd, Left the warm precincts of the cheerful day, Nor cast one longing, lingering look behind?" A monument on that airy elevated cemetery, which, on account of a magnificent terrace now carried round the hill, is greatly frequented, will be extremely conspicuous, and must often call his name to remembrance. It has been remarked, that the same day on which Lucretius died, gave birth to Virgil; and amidst their late severe loss, philosophy and literature will probably find themselves not wholly disconsolate, on reflecting that the same year in which they were deprived of Hume, Gibbon arose; his superior in some respects. This gentleman's History of the Decline of the Roman Empire appears to me, in point of composition, incomparably the finest production in English, without any exception. I hardly thought the language capable of arriving at his correctness, perspicuity, and strength.

N° XC.

EDWARD GIBBON, Esq. to J. B. HOLROYD, Esq.

1776.

I HOPE you bark and growl at my silence; growl and bark. This is not a time for correspondence. Parliament, visits, dinners, suppers, and an hour or two stolen with difficulty for the Decline, leave but very little leisure. I send you the Gazette, and have scarcely any thing to add, except that about five hundred of them have deserted to us,

and

and that the New York incendiaries were immediately, and very justifiably, destined to the cord. Lord George Germaine, with whom I had a long conversation last night, was in high spirits, and hopes to reconquer Germany in America. On the side of Canada, he only fears Carleton's slowness, but entertains great expectations that the light troops and Indians, under Sir William Johnson, who are sent from Oswego down the. Mohawk River to Albany, will oblige the Provincials to give up the defence of the Lakes, for fear of being cut off. The report of a foreign war subsides. House of Commons dull, and opposition talk of suspending hostilities from despair.

An anonymous pamphlet and Dr. Watson out against me; (in my opinion,) the former feeble, and very illiberal; the latter uncommonly genteel. At last I have had a letter from Deyverdun; wretched excuses; nothing done; vexatious enough. Tomorrow I write to Suard, a very skilful translator of Paris, who was here in the spring with the Neckers, to get him (if not too late) to undertake it. Adieu.

N° XCI.

MADAME NECKER à M. GIBBON.

30 Septembre, 1776.

A MON retour de Londres, Monsieur, toutes les marques d'amitié que vous m'avez données m'ont été sans cesse présentes; mais je voulois vous lire, et j'espérois de vous voir; vous ne venez point, je

vais donc exprimer bien foiblement l'impression que j'ai ressentie. Vous avez répandu sur une

immense érudition la plus profonde et la plus fine connoissance des hommes et de l'humanité, des nations et des individus de tous les rangs; vous avez réuni le philosophe et l'homme sensible; et cette histoire ignorée pendant plusieurs siècles deviendra, je n'en doute point, la plus connue et la plus citée. Carinus vous devra la célébrité de " Néron, et Decie ou Gordien celle du vertueux Titus. Vous avez montré que les hommes extraordinaires ont existé dans tous les tems, et que la nature, qui n'avoit d'abord refusé qu'un Tacite à Aurélien ou Zénobie, n'a pu se résoudre à laisser son ouvrage imparfait; si vous avez moins de précision que cet historien, en revanche vous avez cent fois plus d'idées, et de variétés dans les idées. On voit qu'il a été le modèle et peut-être la source de votre ouvrage, mais c'est une source qui s'est grossie de tous les torrents de pensées qui ont coulé dans tous les siècles, et vous avez montré ce qu'une imagination féconde et sensible peut encore ajouter à la profondeur et à l'étendue de l'esprit. Les seuls philosophes lisent Tacite, vous serez lu de tout le monde; nous apprendrons à penser en croyant ne nous exercer qu'à voir et à sentir, et malgré vous, Monsieur, dans le nombre de vos lecteurs, vous compterez autant de femmes que d'hommes; j'ai dit malgré vous, car vous les avez maltraitées; à vous. entendre toutes leurs vertus sont factices; étoit-ce vous, Monsieur, qui deviez en parler ainsi?

Vous désirez et vous méritez la plus grande célébrité,

VOL. II.

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célébrité, l'élan de votre ouvrage le prouve: mais l'aigle ne dédaigne pas de prendre un point d'appui sur la terre pour s'élever dans les airs; ce point d'appui ce n'est pas à Londres qu'il faut le chercher; vous êtes trop occupés de vos affaires; les femmes n'y parlent point, et dans tous les pays où elles ne sont pas le centre de la conversation la renommée n'a qu'une voix et qu'une oreille. C'est à Paris qu'il est agréable d'être un grand homme, car c'est là seulement qu'on cherche à plaire par la vivacité de la conversation et qu'on fait passer ses sentimens dans l'ame des autres par l'art perfectionné de l'exagération. Si nous n'avions fait usage de cet art rendriez vous justice même à Voltaire? et depuis que nous apprenons l'anglois nous avons augmenté jusques chez vous la célébrité de vos propres auteurs, et cet éclat de Shakespear à qui le doit-il? à la puissance d'un acteur sublime qui s'emparoit tous les jours pendant trois heures du cœur et des oreilles des Anglois, et qui faisoit sur eux l'effet de la conversation chez nous. Je sçais que votre ouvrage a fait un bruit prodigieux, et cependant je ne vous donne pas encore trois ans de guerre en Amérique pour que ce bruit ne se fasse plus entendre que dans le lointain. Votre politique, cette montagne qui écrase tout, étouffe même les géants et ne laisse paroître de tems en tems que ceux qui, comme vous, soulèvent ce poids immense par des torrents de flammes: livrez nous donc votre ouvrage, mais point de germanismes. Monsieur Deyverdun a beaucoup d'esprit et vous verrez malgré cela qu'il fera plusieurs plis aux feuilles de rose. Vous qui avez transporté

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