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Vous êtes d'ailleurs bien plus à portée de connoître les véritables détails de sa conduite à Lyons, et de juger jusqu'à quel point l'honnêteté et la prudence vous permettent de vous intéresser pour lui. Je me contenterai donc de vous assurer que malgré l'acharnement de ses ennemis les procédés de le Texier depuis son arrivée en Angleterre lui ont acquis l'estime et l'amitié des personnes les plus respectables; qu'il fait paroître des sentimens et même de la sagesse, et qu'il s'est appliqué avec succès à l'étude de l'anglois, au travail et à la traduction. Sa situation devient tous les jours plus triste, et s'il n'a commis que des indiscrétions il me semble qu'il en a été puni suffisament. A propos de traduction, la paresse de mon ami Deyverdun nous a sauvé, à mon grand regret, de ses gerinanismes. Il a renoncé à l'entreprise, et un mot de votre part pourroit déterminer M. Suard à se prêter à mes vues que j'ai déjà pris la liberté de lui proposer. Malgré votre prévention favorable je ne saurois jamais me résoudre à mettre moi-même mon ouvrage en Anglo-François. On ne sait jamais qu'une langue à la fois, et même en vous écrivant, je sens combien ma pensée se courbe sous le poids de ces entraves étrangères. La composition du second volume m'offre une occupation plus intéressante pour moi, je n'ose pas ajouter, et pour le public.

Ne seroit-il pas tems, Madame, de nous renvoyer nos bonnes gens Milord et Milady Lucan? Etes vous contente de M. Fox? Daignez m'écrire

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avec une confiance dont je n'abuserai jamais et soyez persuadée de mon devouement le plus inaltérable.

N° XCVIII.

M. LECLERC DE SEPTCHENES à M. GIBBON. 'Rue de Grammont, ce 28 Décembre, 1776.

MONSIEUR,

Je suis pénétré de tout ce que vous me marquez d'obligeant. Vous avez la bonté de m'encourager; que ne ferois-je point pour mériter votre approbation? Votre ouvrage a ici le plus grand succès; et quoiqu'il ait perdu un grand nombre de ses beautés, on n'en est pas moins frappé de la grandeur et de la majesté du plan. Le public semble désirer que je continue; je suis occupé maintenant à la seconde partie; et je crois pouvoir vous assurer qu'elle ne tardera pas beaucoup à paroître. Depuis trois semaines j'ai traduit jusqu'au paragraphe de la page 267 qui a pour titre Second Expedition of the Goths. Je me croirois trop heureux, si vous vouliez avoir la complaisance d'examiner mon travail au lieu de vous envoyer les feuilles au sortir de la presse, comme vous me le demandez. Je vous ferai tenir mon manuscrit, si vous voulez me le permettre, avant de le livrer à l'impression; vous serez bien plus libre de faire les changemens qui vous paraîtront nécessaires. J'ai déjà reçu les observations que vous m'aviez annoncées: elles m'ont éclairé sur une infinité de fautes considérables. Vous ne devez pás douter qu'elles ne me soient fort utiles par la suite. Je vois avec la plus grande peine

combien

combien mon premier volume a été mal exécuté. Obligé d'aller à Fontainebleau pendant qu'on l'imprimoit, il ne m'a pas été possible de corriger moimême les épreuves; et fallut-il sacrifier tous les exemplaires qui ont été tirés, je donnerai certainement une autre édition, où je profiterai de vos remarques. Soyez bien persuadé, Monsieur, que je ne négligerai rien de ce qui peut vous intéresser. J'aurois dû commencer par vous demander excuse de mon étourderie; je m'étois figuré que comme membre du parlement vous ne payez aucun port. Mon intention n'étoit surement pas de vous occasioner des frais si considérables. Je ne prévois pas pouvoir retourner de sitôt à Londres. D'ailleurs votre ouvrage me retient dans ce moment-ci à Paris. Dois-je espérer que vous exécuterez le projet que vous m'annoncez? Je serois bien flatté d'avoir l'honneur de vous connoître, et de pouvoir vous assurer des sentimens d'estime et de considé ration avec lesquels je suis,

Monsieur,

Votre très humble et très obéissant Serviteur, LECLERC DE SEPTCHENES.

M. de Foncemagne de l'Académie Française m'a chargé de le rappeller à votre souvenir, et de vous dire qu'il n'a point oublié le présent que vous lui avez fait il y a quelques années de votre ouvrage sur l'Etude de la Littérature.

N

N° XCIX.

EDWARD GIBBON, Esq. to J. B. HOLROYD, Esq. Bentinck-street, Jan. 18th, 1777.

As I presume, my Lady does not make a practice of tumbling down stairs every day after dinner, by this time the colours must have faded, and the high places (I mean the temples) are reduced to a proper level. But what, in the name of the great prince, is the meaning of her declining the Urban expedition? Is it the spontaneous result of her own proud spirit? or does it proceed from the secret machinations of her domestic tyrant? At all events, I expect you will both remember your engagement of next Saturday in Bentinck-street, with Donna Catherina, the Mountaineer,* &c. Things go on very prosperously in America. Howe is himself in the Jerseys, and will push at least as far as the Delaware River. The continental (perhaps now the rebel) army is in a great measure dis persed, and Washington, who wishes to cover Philadelphia, has not more than six or seven thousand men with him. Clinton designs to conquer Rhode Island in his way home. But, what I think of much greater consequence, a province made its submission, and desired to be reinstated in the peace of the King. It is indeed only poor little Georgia; and the application was made to Governor Tonyn of Florida. Some disgust at a violent step of the Congress, who removed the President of their Provincial Assembly, a leading and popular man,

*The Hon. General Simon Fraser.

CO

co-operated with the fear of the Indians, who began to amuse themselves with the exercise of scalping on their Back Settlements. Town fills, and we are mighty agreeable. Last year, on the Queen's birth-day, Sir G. Warren had his diamond star cut off his coat; this day the same accident happened to him again, with another star worth seven hundred pounds. He had better compound by the year. Adieu.

N° C.

Madame NECKER à M. GIBBON.

Janvier 23, 1777.

VOTRE entretien, Monsieur, a toujours été un grand plaisir de ma vie, car vous réunissez l'intérêt pour les petites choses, l'enthousiasme pour les grandes, l'abondance des idées, à l'attention pour celles des autres, et une légère causticité, ame de la conversation, à l'indulgence du moment, la sureté du caractère, et le courage de l'amitié. Si donc j'ai tardé à vous répondre, ce n'est pas que j'ignore le prix de votre correspondance, je le sçavois avant d'avoir lu vos lettres; mais combien elles me l'ont mieux appris encore! ah! ne dites jamais que votre pensée se courbe sous le poids de les entraves étrangères, ou si cela est, vous dansez avec vos fers; c'est à vous à nous apprendre à parler, après nous avoir appris à penser; et cette gradation est assez dans la nature.

Je suis livrée à un genre de vie étranger à mes goûts, et qui remplit tous mes momens, sans me permettre

VOL. II.

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