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Berne, &c. mais, tout bien considéré, j'aime mieux abréger le grand voyage et réserver cette promenade (si nous avions envie de la faire) pour une saison plus tranquille. J'attends votre réponse dans une trentaine de jours; mais sans l'attendre je vous écrirai de Londres, pour continuer le fil de l'histoire, et peut-être pour vous charger de quelques achats de livres, qui se feront plus commodément à Basle qu'à Lausanne. Vous ne me donnez point de commissions. Cependant ce pays n'est pas sans industrie. Milord et Milady Sheffield vous embrassent très amicalement. Ce sera pour moį la perte la plus sensible.

N° CLXXVII.

EDWARD GIBBON, Esq, to the Right Honourable Lord SHEFFIELD.

Monday, August 18th, 1783. In the preparation of my journey I have not felt any circumstance more deeply than the kind concern of Lady Sheffield and the silent grief of Mrs. Porten. Yet the age of my friends makes a very essential difference. I can scarcely hope ever to see my aunt again; but I flatter myself, that in less than two years, my sister* will make me a visit, and that in less than four, I shall return it with a cheerful heart at Sheffield-place. Business advances; this morning my books were shipped for Rouen, and will reach Lausanne almost

* Meaning Lady Sheffield.

as soon as myself. On Thursday morning the bulk of the library moves from Bentinck-street to Downing-street. I shall escape from the noise to Hampton Court, and spend three or four days in taking leave. I want to know your precise motions, what day you arrive in town, whether you visit Lord ****** before the races, &c. I am now impatient to be gone, and shall only wait for a last interview with you. Your medley of judges, advocates, politicians, &c. is rather useful than pleasant. Town is a vast solitude. Adieu,

N° CLXXVIII.

EDWARD GIBBON, Esq. to the Right Honourable Lord SHEFFIELD.

Bentinck-street, Aug. 20th, 1783. I AM now concluding one of the most unpleasant days of my life. Will the day of our meeting again be accompanied with proportionable satisfaction? The business of preparation will serve to agitate and divert my thoughts; but I do not like your brooding over melancholy, ideas in your solitude, and I heartily wish that both you and my dear Lady S. would immediately go over and pass a week at Brighton. Such is our imperfect nature, that dissipation is a far more efficacious remedy than reflection. At all events, let me hear from you soon. I have passed the evening at home, without gaining any intelligence.

N° CLXXIX.

M. DEYVERDUN à M. GIBBON.

De Neuchâtel, le 20 Août, 1783.

par

IL Il y a long tems que je n'ai été aussi mécontent de moi que je le suis dans ce moment; j'ai fait l'événement une grande étourderie; j'ai manqué à ceux qui me quittent, et à celui qui vient me joindre; enfin je me suis très mal conduit. M. *** qui loge chez moi, me paroîssoit si disposé à quitter ma maison, quand je partis au printems, que ne doutant pas qu'il ne trouvât à s'arranger pendant tout l'été, je la regardois déjà d'avance comme vacante. Le plaisir extrême que j'avois à vous l'offrir, n'a pas peu contribué à soutenir cette illusion; enfin n'entendant parler cependant de rien, je lui ai écrit, après avoir reçu il y a six jours votre dernière, et il vient de me répondre qu'il n'a rien trouvé encore, mais qu'il n'épargnera ni soins ni dépenses, pour déloger, je ne lui ai au reste point marqué de quoi il étoit question; mais je l'ai prié de me dire à quelle époque il croyoit que ma maison pourroit être vacante. Je lui récrirai demain, car il me paroît qu'il est piqué, et tel que je le connois, malgré ce que je pourrai lui marquer, il sera fort empressé à décamper; mais malgré cela, il ne faut plus compter sur la maison entière pour votre arrivée.

Je vous demande mille pardons, mon cher ami, je me mets à votre merci; et en vérité si vous me voyiez en ce moment, vous auriez pitié de moi.

Que

Que nous reste-t-il à faire? car enfin il ne faut pas perdre la tête. J'ai un appartement de deux chambres sans lit, et deux petits cabinets, où vous pourriez être passablement, en attendant que la maison fût tout à fait libre; le tout est à plein pied de la terrasse; je me procurerois un logement au bout de mon jardin, et nous pourrions nous faire apporter à manger, chose pratiquée par nombre de Grands Seigneurs, entr'autres par Monseigneur le Margrave d'Anspach. 2. Ou bien louer un appartement garni que nous occuperons ensemble. Ou enfin 3. passer l'hyver dans quelle autre ville du Continent qu'il vous plaira choisir, ou j'irai vous joindre et vous porter mes excuses. Une réflexion que je fais dans ce moment-ci, et qui me console un peu, c'est que dans votre première lettre, votre résolution ne tenoit point à ma maison, ni même à l'idée de loger et vivre avec moi. Ce second article aura toujours lieu, s'il vous convient, et le premier ne sera que différé; ainsi appaisez-vous, mon cher ami, pardonnez-moi, et écrivez-moi tout de suite lequel de ces partis vous convient le mieux, pour que je m'y conforme; ou si vous en imaginez un nouveau, annoncez-le-moi. Une réflexion qui contribue encore à me consoler, c'est que pendant le tems que nous camperons ainsi en quelque manière, nous aurons le tems de bien voir autour de nous, et de nous arranger à notre aise, d'une manière stable et commode pour notre établissement. Encore une fois cependant, mon cher ami, mille pardons.

Milord Sheffield s'est montré plus raisonnable que je ne l'aurois cru; diantre! n'allez pas dire cela à sa seigneurie; mais dites-lui, je vous prie, combien me plait l'espoir d'avoir l'honneur de le connoître; je vois encore d'ici son beau parc et le charmant ruisseau. Son suffrage dans des circonstances qui doivent sans doute le prévenir contre moi, me fait le plus grand plaisir, parceque je le regarde comme une bien forte preuve que vous prenez un parti convenable à votre bonheur. commissions, je ne saurois trop que vous dire dans ce moment; comme vous avez une maison montée, voy ezs'il n'y auroit pas des choses anglaises auxquelles vous êtes accoutumé, et qui vous feroient plaisir, on en pourroit remplir une caisse. Un service de cette porcelaine de Bath, par exemple, nous conviendroit, ce me semble, assez.

Des

Une de mes craintes maintenant, c'est que cette lettre ne vous parvienne peut-être point avant votre départ; cela seroit très facheux. Toujours aurai-je soin de me trouver à Lausanne, au moins vers le milieu du mois prochain. Des couriers, comme celui que vous amenez, sont ordinairement de vrais domestiques de Grands Seigneurs, chers et importans; mais vous les connoîtrez en route. Ne soyez pas trop faché contre moi, du contretems que je vous annonce, et pensez qu'il y a enfin un appartement honnête de garçon, ma terrasse, món jardin et votre ami, qui ne peuvent vous manquer

Tout à vous,

D.

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