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Svr la Conférence de Ruel en mars, vers burlesques du sieur S. [3734]'.

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(11 mars 1649.)

MA foy, nous en auons dans l'aile.
Les Frondeurs nous la baillent belle.
Male peste de l'Vnion!

Le Bled ne vient plus qu'en charrette.

Confession, communion,

Nous allons mourir de disette.

Qu'en dites vous, troupe Frondeuse;
Moitié chauue, moitié morueuse?
Où sont donc tous vos gens de main?
Auec vos quatre cens mille hommes
A peine trouuons nous du pain,
Pauures affamez que nous sommes.

Dans toute la France on s'estonne

Que vostre intention si bonne
Vous succède si pauurement.
On y trouue beaucoup à mordre.
Six semaines de Réglement
Font pis que vingt ans de désordre.

Dès les premières Barricades,
Sans recommencer les Frondades,
Il falloit mieux prendre son temps;
Et non pas comme des iocrisses,
En soudrilles et Capitans

Despenser toutes vos espices.

'Je ne vois pas de difficulté à ce que le sieur S. soit Scarron

Tandis que le Prince nous bloque,
Et prend bicoque sur bicoque
Et la Riuière haut et bas,

Nous ne nous occupons qu'à faire,
Au lieu de sièges et combats,
Des chansons sur lère lanlère.

Nos Chefs et nos braues cohortes
N'ont pas plustost passé les portes
Qu'ils les repassent vistement.
Nous mettons nos gens en bataille.
Le Polonois et l'Allemand
Croquent cependant la volaille.

Vsons bien de la Conférence. Remettons la Paix dans la France, Où tout est, vous m'entendez bien. Finissons la guerre Ciuile;

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Maximes morales et chrestiennes pour le repos des consciences dans les affaires présentes, seruir d'instruction aux curés, aux conpour fesseurs, aux prédicateurs, dressées et enuoyées de Saint Germain en Laye par vn théologien, fidèle officier du Roi, à Messieurs du Parlement [2427]'.

(15 mars 1649.)

I.

La première maxime chrestienne qu'il faut poser dans cette conioncture, qui est comme la base et le fondement de toutes les autres, et sans laquelle aucun ne se peut dire véritable chrestien, est l'honneur, la réuérence et le respect que l'on doit au Roy; car l'authorité royale estant d'institution diuine, quoique plusieurs Roys ne soient que de celle des hommes, ce caractère de la maiesté de Dieu qu'ils portent auec tant d'esclat, exige nécessairement de leurs subiets des respects conformes à cette grandeur; et cette loy d'obligation d'honneur enuers les Souuerains passe par proportion dans toute sorte d'inférieurs à l'endroit de tous ceux qui leur sont préposez; et ainsi les Magistrats sont vénérables par le caractère de la puissance de Dieu qu'ils exercent sous l'authorité du Roy, quand d'ailleurs ils ne le seroient pas par le défaut de leur conduite particulière.

'Naudé range ce pamphlet parmi les pièces soutenues et raisonnées ; et il n'a pas tort.

II.

De cette première maxime vient la seconde qui est l'obéyssance que l'on doit au Roy, non pas aueugle comme on voudroit le persuader faussement, mais conforme aux lois de Dieu, aux règles de l'Éuangile et de l'Église Catholique, Apostolique et Romaine; car comme les Roys sont les Lieutenans de Dieu pour la conduite temporelle des hommes, c'est de luy et non pas d'eux mesmes qu'ils doiuent prendre les Loix et les Ordonnances nécessaires pour leur conseruation; et comme l'âme est plus précieuse que le corps, et l'intérest du salut préférable à celui de la fortune, les maximes de nostre Religion doiuent estre les règles de la Politique; si bien que, tant que les Roys commandent des choses qui ne choquent point le salut, les subiets sont tenus d'obéyr; mais dès lors qu'ils passent les bornes, Sainct Pierre nous apprend la response que nous deuons faire : qu'il n'y a point d'apparence de rendre de l'obéyssance aux hommes au préiudice de celle que nous deuons à Dieu.

III.

les

Cette obéyssance et les respects n'obligent point les peuples à l'endroit du conseil des Ministres et des Fauoris; car c'est vne théologie inconnue de l'Antiquité qu'on nous a voulu faire passer depuis quelques années par artifices du défunct Cardinal de Richelieu, de déclarer crimes de lèze maiesté les fautes commises à l'endroict des Fauoris et des Ministres qu'on appelle d'Estat. Nous ne trouuons pas cette maxime dans l'Éuangile; nul des Conciles ne l'a establie; aucun des Pères ne l'a enseignée. Ce n'est que l'effect d'vn faste par trop or

gueilleux. Autrement il faudroit dire qu'il y auroit plusieurs Roys dans vn Royaume, si les mesmes deuoirs qu'on rend au Souuerain, estoient rendus à leurs Ministres.

IV.

Ces mesmes deuoirs n'obligent point par égale obligation enuers les personnes préposées à la Régence de l'Estat durant la minorité des Roys; car encore que les Régents ou Régentes soient d'vne condition plus releuée et dans vn estat plus sublime que celuy des Ministres, ils sont tousiours néanmoins dans vn ordre extresmement inférieur à celui de la dignité Royale; et tout ce qu'on leur doit dans cette qualité, n'est que la déférence que deuroit rendre vn seruiteur à celui qui seroit le tuteur de son maistre. C'est pourquoy ie remarqueray en passant le zèle indiscret, ou, pour mieux dire, ignorant, de quelques vns qui, au commencement de cette Régence, auoient fait adiouter dans l'oraison que l'on fait pour le Roy, après ces paroles: Pro rege nostro Ludouico, ces autres: Et pro Anná Reginá nostrá; car le Royaume de France ne tombe point en quenouille; et sa Souueraineté ne se partage point en deux auec vn pouuoir égal.

V.

Delà vient que les Régents et Régentes ny tout leur Conseil, Ministres et Fauoris, n'estant pas souuerains, ne peuuent point, durant leur Régence et la minorité des Roys, faire aucun changement ny establissement qui ait force de Loy; car la puissance de faire des Loix est vn effect de l'authorité absolue qui réside dans la seule personne du Prince, et incommunicable à qui que ce soit; de manière que les Régents n'estant que tuteurs, à pro

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