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qu'on fasse aussi Duc et Pair le Marquis de Beuuron1 et qu'on donne la suruiuance de ses charges à son fils; qu'on fasse Cheualier de l'Ordre le Comte de Roisi, et qu'on lui donne la Lieutenance de Roy au Bailliage de Caen; et qu'on mette en liberté le sieur de Trassi.

Monsieur le Duc de Beaufort demande le Gouuernement de Bretagne pour Monsieur de Vendosme, son père; son dédommagement des maisons et chasteaux qui lui ont été razez en Bretagne du temps du feu Roy; le paiement de tous les arrérages de ses pensions; le retour de Beaupuy et son rétablissement dans ses charges; et l'abolition de ceux qui ont aidé à le faire sauuer du Bois de Vincennes.

Monsieur le Duc d'Elbeuf demande Montreuil'; le paiement de tout ce qui est deu à Madame sa femme; cent mille francs pour le Comte de Rieux, son second

'Le marquis de Beuvron, en forçant à sortir du Vieux Palais de Rouen le marquis de Saint-Luc qui s'y était glissé pour tâcher de surprendre la ville, contribua puissamment à maintenir l'autorité du duc de Longueville dans la capitale de la Normandie.

2 << Le mesme iour (24 mars)........ la Cour délibéra sur la permission que Monsieur le Prince de Harcourt, fils aisné de M. le Duc d'Elbeuf, demandoit de leuer des troupes dans le Territoire de Montreuil sur la mer.... et fut ordonné que mondit sieur le Duc d'Elbeuf, Gouuerneur de la Prouince de Picardie dont cette ville dépend, donneroit ordre à la seureté de ladite Place, selon qu'il verroit en estre besoin. »

Le Courrier françois [830], 11° arrivée.

On peut voir les Remarques importantes.... sur les actions et la conduite de M. le duc d'Elbeuf, etc. [3267]. J'ai cité dans la Bibliographie des Mazarinades sous le titre de Triolets de Saint-Germain [3855], les fameux triolets intitulés M. d'Elbeuf et ses enfans.

Récit du duel déplorable entre messieurs les ducs de Beaufort et de Nemours, avec ce qui s'est passé dans le Luxembourg entre M. le Prince et le comte de Rieux [2992]. Le comte avait donné un soufflet au prince de Condé qui soutenait contre lui le prince de Tarente dans une question de préséance.

fils; et récompense des seruices du Comte de Lillebonne, son cadet.

Monsieur le Duc de Bouillon demande Sedan ou vne prompte récompense de ce qu'il vaut; qu'on oste le Gouuernement d'Auuergne au Duc de Chaune et qu'on le lui donne; qu'on reconnoisse pour princes de France luy et tous ceux de sa maison; qu'on rende le commandement de l'armée d'Allemagne à Monsieur le Mareschal de Turenne; qu'on donne audit Mareschal le Gouuernement de la haute et basse Alsace1; qu'on lui donne encore en propre les domaines de Thone et d'Haguenau, et tous les autres que le Roy possède en Alsace; et qu'on lui donne le Gouuernement de Philisbourg.

Monsieur le Mareschal de la Motte demande la récompense du Gouuernement de Bellegarde et ses estats et reuenus depuis six ans ; cent mille liures de la rançon du Marquis de Pouar; cinq cent mille liures pour la non iouissance pendant quatre ans du Duché de Cardone qu'il prétend lui appartenir; cent mille liures d'vn don que le feu Roy lui fit et dont il n'a pu rien toucher; toutes ses pensions, estats et appointemens pendant sa prison; et qu'on lui redonne son régiment de Caualerie.

Monsieur le Duc de la Trimouille demande le Comté de Roussillon en propre à cause des droits de sa trisaïeule; demande Amboise, Montrichard et Bléré qu'il dit lui appartenir, comme au seul héritier de la Maison d'Amboise; le Comté de Guines comme estant de l'ancien domaine de la Maison de la Trimouille; lettres de

Il est assez remarquable que Turenne ait reçu plus tard de Louis XIV le gouvernement de cette province.

L'abbé Henry de la Mothe Houdancourt, frère du maréchal, a publié en 1649 cinq pamphlets pour la défense du général de la Fronde. Voir Premier factum ou Défense, etc. [2849].

distraction du Comté de Laual, du présidial de Chasteau Gontier; et que le contrat de vente qu'il fit auec feu Monsieur le Cardinal de Richelieu de la Baronnie de l'Isle Bouchard soit rompu.

Monsieur le Marquis de Vitry' demande des lettres de Duc et le tabouret pour sa femme.

Monsieur le Duc de Luynes' demande le retour de Madame de Cheureuse; vingt deux mille escus et la réparation des dommages qu'il a soufferts en sa Maison de Lésigny3.

Monsieur le Comte de Fiesque' demande le tabouret pour sa femme.

Monsieur le Marquis de la Boulaye la suruiuance de la Charge de Colonel des Cent Suisses qu'a Monsieur le Duc de Bouillon".

1

Harangue faite à messieurs du clergé par M. le marquis de Vitry.... pour traiter auec eux du moyen de paruenir aux Estats généraux [1571].

2

* « L'on a tiré Cent hommes de chaque Colonnelle des Bourgeois de Paris pour composer vn Régiment, appellé le Régiment de Paris, qui a pour Mestre de Camp Monsieur le Duc de Luynes, pour estre prest aux occasions impréueues, etc. » Le Courrier françois [830], 6e arrivée.

On l'appelait le régiment des jansénistes. Voir plus loin le Courrier burlesque de la guerre de Paris.

* On peut voir plus haut sur les dommages de la maison de Lésigny la Lettre du père Michel.... à monseigneur le duc d'Angoulesme, etc.

4 Il était de la compagnie du duc de Beaufort dans l'affaire du jardin Renard (la Soupe frondée [3704]). Il était l'un des présidents de l'assemblée de la noblesse en 1651 (Harangue faite par Monsieur le Comte de Fiesque.... à messieurs du clergé, etc. [1604]). Il a signé en 1652 les Articles et conditions dont Son Altesse Royale et Monsieur le Prince sont conuenus pour l'expulsion du Cardinal Mazarin, etc. [424]. Il était alors de la faction du prince de Condé.

* La Déclaration du roi portant abolition générale de ce qui s'est passé en la ville de Paris l'onziesme décembre dernier, 1649, etc. [921] le regarde. Il s'agit de la tentative d'assassinat faite sur le prince de Condé. L'Entrée de Monsieur le Marquis de la Boulaye dans la ville du Mans, etc. [1224]. • Son beau-père.

Monsieur le Comte de More' demande qu'on reuoie le procès du Mareschal de Marillac, oncle de sa femme; qu'on lui donne le Gouuernement de Verdun, la Lieutenance de Roy des trois Éueschés et deux cent mille liures qu'il dit luy estre deus.

Monsieur le Marquis d'Allui' demande qu'à cause qu'il a eu dans sa Maison cent mille liures de reuenu en bénéfices de toute ancienneté, qu'on oste le Gouuernement de Foix à Monsieur de Treuille pour le luy donner, ou qu'on luy accorde la suruiuance de la Charge du Marquis de Sourdis, son père, à Orléans.

Monsieur le Marquis de Cugnac demande qu'on lui rende son régiment et qu'on le paie de tous les arrérages de ses pensions.

Monsieur de Mata demande sept mille escus pour les arrérages de sa pension.

Monsieur le Cheualier de Bruges demande de commander le régiment de caualerie de la Reyne et qu'on lui paie toutes ses pensions.

1 C'est contre lui que le prince de Condé a fait le triolet : « C'est un tigre affamé de sang, etc. »; et Bachaumont ces deux : « Je suis d'auis de batailler, etc. Buffle à manches de velours, etc. » Triolets de Saint-Germain [3855]. On lui attribue, en collaboration avec le président de Longueil, les Articles accordés entre Messieurs le Cardinal Mazarin, le Garde des sceauz Chateauneuf, etc. [402].

2 Il était de la cabale du duc de Beaufort. Saint-Julien lui a dédié le Courrier burlesque de la guerre de Paris, etc., qu'on trouvera plus loin.

Manuel du bon citoyen ou Bouclier de défense légitime contre les assauts de l'ennemi [2406]'.

(22 mars 1649.)

Ie sçay bon gré à nos Prédicateurs de ne s'estre point encore ingérez d'animer le peuple à la iuste guerre où il s'est embarqué de lui mesme par vne légitime défensiue. Et de vérité il ne faloit pas de consultation ni d'exhortation, où il n'y auoit pas de doute. On me veut oster le pain et la vie; ie la conserue; ie la défends : cela est naturel. Les hommes et les bestes sont en possession de ce droict; il est escrit dans le cœur de tous les animaux auparauant le Décalogue et la Loi des douze Tables. Mais parcequ'il y a des esprits dénaturez qui voudroient étouffer la lumière de cette vérité, et qui se sont iettez dans vn abbrutissement pire que celui de Nabuchodonosor, par l'auersion qu'ils ont de Dieu et de toute humanité, il faut empescher que leur contagion et leur exemple n'en attire d'autres qui ne sont pas encore totalement corrompus. Car par malheur nous sommes d'vne légère et inconstante nation, qui fait toutes choses par mode et par singerie, sans considérer ce qui est utile, ce qui est honneste et conuenable. Patience, si cet abus se ter

1

Guy Patin veut que ce pamphlet soit réputé un des meilleurs. Naudé le classe parmi les pièces soutenues et raisonnées. Il loue surtout l'auteur « de n'auancer rien qui ne soit véritable. » Mailly au contraire signale le Manuel comme le plus affreux de tous les libelles.

Il y en a une suite qui est intitulée : Épilogue ou Dernier appareil du bon citoyen sur les misères publiques [1264]; mais comme elle n'est qu'un développement et une exagération des doctrine du pamphlétaire, je n'ai pas cru qu'il fût nécessaire de la donner.

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