Requeste présentée à Monseigneur le Prince par les vignerons de son gouuernement de Bourgogne, en vers burlesques [3501]. (3 juin 1649.) Vous supplient très humblement Nous vous appellerons Altesse Et tous les autres plus beaux mots Que Bacchus, fasché contre vous, Alors qu'il mange, le matin, Qu'aussy nostre main libérale Luy payoit tousiours promptement Où Sainct Pierre a sa chaire mise; Et faisoit des actes pieux; Qu'il ne vuidoit point leur besace; Qu'il aymoit la dame Fricace Qu'il payoit tousiours le salaire Qu'en son temps on voyoit nos filles, Qui seroit plustost leur époux; IL VOUS PLAISE, braue Seigneur, Prendre le conseil des vieillars; Qui ne sont propres qu'à la danse Le Branle-Mazarin dansé au souper de quelques vns de ce parti là chez monsieur Renard où monsieur de Beaufort donna le bal [605]'. (18 juin 1649.) L'affront en est encore vne fois demeuré aux Perturbateurs du repos public. Ie les nomme ainsi puisqu'au milieu du calme et de la paix ils recueillent par leurs insolences et leurs discours iniurieux vne querelle où ils n'ont eu et n'auront iamais que de la confusion. Monsieur de Beaufort, ce Démon Tutélaire de Paris, ce Père du peuple, inaccessible aux offres aduantageuses, inesbranlable dans les périls et modéré dans les victoires; ce Prince, dis ie, qui a despouillé d'honneur les brouillons de l'Estat, en donnant du pain à Paris, vient de soustenir l'honneur de Paris en ostant le pain et quelque chose auec à ces brouillons. Mais ie voudrois bien demander à ces Messieurs là en 'C'est le pamphlet qu'Omer Talon et Mailly citent sous le titre inexact de le Branle des Mazarins, dans la maison de Renard et fait par M. le duc de Beaufort. Il y a sur le même sujet la Relation de ce qui s'est passé aux Tuileries entre M. le duc Beaufort, etc. [3123], la Nappe renuersée chez Renard, etc. [2525], la Soupe frondée [3704], le Grand Gersay battu, etc. [1510], la Déroute des cabalistes au iardin de Renard, etc. [1048], le Combat généreux de Mgr le duc de Beaufort, etc. [714]. quoy consiste l'honneur et la vertu, et quels Généraux sont dignes de mespris, ou ceux de Paris, ou ceux de Sainct Germain. Si nous raisonnons en Chrestiens sur ce fondement que la Charité est la Reyne des vertus, et le niueau sur lequel tournent toutes les bonnes actions, nous trouuerons que les Généraux de Paris en protégeant l'innocent et le foible, en donnant du pain à des millions de personnes, en deffendant les Autels et les Vierges contre l'insolence du soldat, méritent bien plus d'honneur et de louange que ceux de l'autre party, qui ont commis toutes les inhumanitez et toutes les barbaries. Si nous passons des vertus Chrestiennes aux Morales, y auoit il rien de plus lasche parmy les Payens que d'abandonner la Patrie à l'esclauage et à la Tyrannie? y auoit il rien de plus honteux que de préférer son intérest particulier au bien public? et rien de plus infâme que de renoncer à sa conscience et à sa raison pour suiure aueuglément les passions d'autruy? Mais pour iuger de la cause par les effects, qu'ont fait ces généraux de Sainct Germain ? Ils ont exposé l'authorité Royale; ils ont conceu vne montagne et n'ont accouché que d'vne souris; ils ont pris Charenton et Brie; ils ont forcé les cabanes des pauures villageois et les Vierges désarmées', et ont perdu tant d'honneur, qu'il ne leur en reste que ce que nous leur en auons voulu laisser. Les Généraux de Paris ont sauué l'authorité Royale, protégé les Autels et la Iustice, soustenu auec de mauuaises troupes tous les efforts d'vne armée Royale, et 'On peut voir plus haut la Lettre du père Michel, etc. |