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crimes de fausse-monnoye, rongneures, billonnemens d'espèces d'or et d'argent et transport d'icelles hors du royaume depuis et compris l'an trente cinq, et que les lettres d'abolition ou remission de tels crimes ne seruiront à ceux qui les ont négotiées depuis ledit temps, que pour la peine instituée et la confiscation de corps, attendu qu'en l'expédition, distribution et entérinement de ces abolitions et rémissions il a esté mal vsé et indignement procédé, ayant esté expédiées en blanc sans connoissance de cause ny de personne et entérinées sans raison ny Iustice;

Que tous autres crimes commis depuis la guerre et qui sont demeurez impunis à cause d'icelle, seront recherchez pour estre le procez fait et parfait aux coupables, et iceux chastiez selon leurs démérites;

Que le pauure peuple sera soulagé réellement et effectiuement, ainsi qu'il est porté par la susdite dernière Déclaration du mois d'Octobre 1648, qu'il sera protégé et deffendu de toutes oppressions, que l'ordre en toutes choses sera remis et le règne de la Iustice plainement restabli dans toutes les prouinces du Royaume;

Et parceque toutes ces bonnes choses ne peuuent arriver tant que le Cardinal Mazarin commandera à cet Estat auec l'insolence et la tyrannie auec laquelle il se comporte, lequel après auoir peruerti toutes les bonnes règles d'vn légitime et raisonnable gouuernement par vne extrême ignorance et malice, et fait des voleries exhorbitantes des Trésors du Royaume, a enleué scandaleusement et périlleusement la sacrée personne du Roy et de Monsieur son frère, séduit les autres Princes du Sang et impudemment et faussement accusé des Membres de cet Auguste Corps du Parlement d'intelligence auec

les ennemis de l'Estat, à cause de quoy ayant esté par Arrest solemnel', déclaré Perturbateur du repos public et ennemy du Roy et de son Estat, il sera incessamment poursuivy iusques à ce qu'il soit mis entre les mains de la Iustice pour estre publiquement et exemplairement exécuté;

Que le Pape, les Républiques de Venise, de Gênes et de Lucques et autres Princes d'Italie seront requis et priez que recherches et saisies soient faites dans leurs Terres des biens meubles, pierreries et deniers qui y ont esté enuoyez par ledit Mazarin, pour estre restituez à la Couronne et au Royaume auquel ils ont esté volez;

Qu'il sera fait vne authentique Déclaration qu'aucun Estranger ne pourra iamais posséder Office ny Bénéfice dans le Royaume, sauf des charges de guerre seulement, pour ceux qui s'en seront rendus dignes;

Que les Cardinaux François qui sont maintenant et seront cy après, seront tenus de faire leur résidence ordinaire à Rome, remplir leurs places dans le Sacré Collège auquel ils auront esté admis, sauf pour les Princes de naissance auxquels sera permis de résider en France;

Que les Gouuernemens des Places et des Villes de dix lieues à la ronde de la bonne Ville de Paris seront à perpétuité à la nomination et prouision dudit Seigneur Parlement pour les faire tenir en son nom pour le bien et seruice de ladite Dame son Espouse, si mieux on n'ayme en faire démolir et raser toutes les fortifications;

Que la Lettre enuoyée par le Cardinal Mazarin sous le nom du Roy aux Prévost des marchands et Escheuins de Paris', sera déclarée calomnieuse, et tout le Parlement auec tous les Officiers qui le composent, reconnu

'Du 8 janvier 1649.

$ Du 6 janvier 1649.

et déclaré plein de fidélité, d'affection et de sagesse, comme il est ;

Que le Roy sera très humblement supplié de reuenir dans son Trosne et le plus asseuré siége de son Empire, qui est Paris, pour de là ordonner de la paix ou de la guerre, donner cellelà à ses sujets et porter cellecy chez ses Ennemis, s'il est conuenable;

Que le présent Mariage ne pourra iamais se dissoudre moyennant la grâce de Dieu et qu'aucune des parties ne pourra iamais prétendre et demander ny consentir à aucune séparation et désvnion pour quelque cause et occasion qui puisse estre ;

Car ainsi l'ont promis et iuré ledit Seigneur Parlement et ladite Dame Ville de Paris sur les Saincts Éuangiles deuant l'Église de Nostre Dame au mois de Ianvier l'an mil six cens quarante neuf; et ont signé.

Le passe-port et l'adieu de Mazarin en vers burlesques. [2730.]

(8 janvier 1649.)

Adieu donc, pauure Mazarin.
Adieu, mon pauure Tabarin.
Adieu, mon Conseiller supresme.
Adieu, destructeur de caresme.
Adieu, peste du Carnaual.

Adieu, beau mais meschant cheual.

Adieu, l'oncle aux Mazarinettes.

Adieu, père aux marionnettes.

Adieu, l'auteur des Théatins.

Adieu, maistre des Triuelins.

Adieu, grand faiseur de machines.
Adieu, cause de nos ruines.

Adieu, grand remueur de glands.
Adieu, le plus beau des galands.
Adieu, beuueur de limonades.
Adieu, l'inuenteur de pommades'.
Adieu, l'homme aux bonnes senteurs.

Adieu, l'ami des sénateurs.

Adieu, l'abbé à vingt chapitres.

Adieu, seigneur à mille titres.

Adieu, des Ministres le chef.

Adieu, gouvernail de la nef.
Adieu, timon de ma brouette.
Adieu, ma plaisante chouette.
Adieu, grand inuenteur du hoc.
Adieu, frère iadis d'vn froc2.
Adieu, la moustache collée.
Adieu, braue teste pelée.

Adieu, Calotte. Adieu, Bonnet.

Adieu, pièce de cabinet.
Adieu, bastisseur d'escuries.

Adieu, l'esprit à fourberies.

Adieu, gentil Sicilien.
Adieu, phorphante Italien.
Adieu, qui ne veux estre éuesque.
Adieu, l'homme à bibliothèque.

Adieu, tout, si ce n'est pédant.
Adieu donc, supresme Intendant
De l'éducation royale.

Adieu, teste à nulle autre égale.

Voyez la Lettre d'un religieux envoyée à monseigneur le prince de Condé, etc.

2 Michel Mazarini, cardinal de Sainte-Cécile, archevêque de Lyon, avait été jacobin.

Vraiment c'est bien vous faire grâce
Que de vous laisser quelque place,
Permettant qu'en autre pays
Vous disposiez de nos Louys.
J'ai souuent ce mot à la bouche;
Mais c'est leur perte qui me touche.
Pardonnez-le-moi, s'il vous plaist;
Et, sans iazer, venons au fait.
Ne serez-vous pas bien à plaindre,
Lorsque, n'ayant plus rien à craindre,
Dans quelque lieu de seureté,
Vous viurez dans la volupté
Et ferez de belles despenses
Soit en parfums, soit en essences,
Sans enuieux et sans ialoux,
Tenant singes sur vos genoux?
Car icy tousiours quelque affaire
De vos plaisirs vous vient distraire.
Tousiours courrier dessus courrier
Vous prie de l'expédier.

Quelque rencontre, quelque attaque,
Quelque bénéfice qui vaque,

Quelque aduis par vos espions

Des estrangères nations,

Quelque partie casuelle

Vous tiennent tousiours en ceruelle;

Et tenant cartes ou cornet,

Vous font entrer au cabinet.
Mais, direz-vous, i'aime la France;
Et les grands soins de la Régence
Me diuertissent seulement;

Car la Cour est mon élément.

Il est bien doux de voir des princes Et des gouuerneurs de prouinces,

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