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pas juste; car quoique je dise qu'il y a des fermentations froides dans les liquides, comme je l'ai prouvé, je n'ai jamais dit que cela arrivât quand ces liquides étoient dans la pureté qui leur est essentielle, comme lorsque l'eau et l'air sont parfaitement purs; mais bien quand il s'y trouve des corps étrangers, qui mettent obstacle au mouvement naturel et ordi naire que la matiere subtile entretient dans ces liquides, pour former leur liquidité. Les liquides ne peuvent done pas fermenter toujours ni en toute saison; puisqu'il n'y a pas toujours en eux des corps qui mettent obstacle au libre mouvement de la matiere subtile. Je n'ai garde de penser que la fermentation soit occasionnée par la matiere subtile, comme il paroît me l'attribuer. Je sçai bien que son mouvement est continuel; j'ai *die seulement que ce qui occasionnoit la fermentation des liquides, tels que le vin et le Cidre, c'étoient les parties grossieres et tartareuses, qui dans ces liquides, mettoient par occasion un obstacle au mouvement de la matiere subtile.

Comment M. de Soulaines entend-il que si dans les fermentations froides des liquides, l'effet de la matiere subtile étoit de pousser les parties les plus fines dans A vj les

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il faut néanmoins qu'elles soient toûjours poreuses, car si elles ne l'étoient pas, elles seroient alors exactement compactes et solides; dans ce cas, selon les loix constantes de la pesanteur respective des corps solides et des liquides, leur petit volume l'emporteroit de force, à raison de sa grande solidité, sur un égal volume de l'air qui est très-fluide; ainsi l'air n'auroit pas assez de force pour les enlever de la terre, et beaucoup moins encore pour les soutenir suspenduës dans sa masse; comme un morceau de bois très-dur et très solide ne peut pas aisément s'élever dans l'eau et y nâger, ainsi que fait sans peine un morceau de liege très-po eux, quoi qu'il soit d'un volume égal à celui de ce bois dur.

Or comme les particules terrestres qui s'élevent avec les vapeurs et qui retombent avec la pluye, ne sont pas si excessivement fines, puisqu'elles forment un limon sensible, rien n'empêche que leurs pores étant plus ouverts, ils ne puissent contenir de l'air; la facilité qu'elles ont à s'y élever et à s'y soutenir aussi aisément qu'elles font, est une preuve, non-seulement qu'elles sont poreuses, mais que penetrées de l'air, il les soutient d'autant plus aisément, que son

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