auroiť mieux jugé, et aussi favorablement que de celui d'Auxerre, si l'Ordonnance de Bacchus eut rapporté les témoignages assurez de ceux qui se sont particulierement appliquez à connoître le sol propre à la Vigne, comme sont les Auteurs, don't s'est servi mon ami dans sa Lettre déja citée. Peut-on ne pas être frappé de celui de Virgile, et après lui, de ce qu'en à écriť récemment le fameux P. Vaniere? On auroit souhaitté une réponse exacte sur les citations de ces célébres Auteurs, au lieu des propos vagues qui sont enchassez dans l'Ordonnance Bacchique, sur la moienne, la superieure et la basse region de l'air; discours qui sentent trop le Copernic, et qui conviendroient mieux dans un Traité d'Astronomie qu'au sujet dont il est icy question. L'Auteur de l'Ordonnance s'evapore ensuite en digressions inutiles, telles que les lui fournit son rêve, ou son voyage chimérique; il dit qu'un certain soir du mois de Février que les vapeurs du vin ne Iui montoient pas trop à la tête; il parcourut bien du païs, &c. mais ce voyage ne seroit-il pas plutôt produit par une trop longue diette, dont les effets sont bien plus dangereux que les vapeurs baçchiques; les abstinences et les jeûnes ne Diiij val vallent rien pour les Gens de Lettres ; ils doivent en craindre les suites. Nous en voyons des exemples funestes. Je pourrois bien dire icy quelque chose du Langage de ces deux Villes; j'ai séjourné plusieurs années en l'une et en l'autre ; je ne me suis pas apperçu que les Bourgeois de l'une et de l'autre Ville fissent des fautes notables en parlant.Quant au petit peuple, ce n'est pas seulement à Joigny/qu'on remarque, avec notre Critique, qu'il parle mal; on en pourroit dire autant d'Auxerre, où le bas peuple use de termes assez risibles, jusqu'à appeller une Hotte, un Benatron; il vous semblera sans doute, être transporté dans la Lousianne, parmi les Sauvages, à entendre ce mot barbare, sans parler de plusieurs autres aussi hétéroclites; ensorte qu'il y auroit pour le moins autant à plaisanter sur le Patois des Artisans et des Manœuvres d'Auxerre, que sur celui de Joigny. On ne répondra rien à la Note prise du P. Labbe, et imprimée dans le Mercure d'Aoust, pag. 1930. Dolosi Senonenses, &c. Il me semble qu'on ne peut l'appliquer à Joigny, sans faire beaucoup de violence à la Topographie, en comprenant cette Ville dans les environs de Sens. Cependant Joigny est à 6 lieuës d'Auxerre, et à 7 de Sens. i Sens. C'est donc à M" de Sens à la réfuter. Une autre Note fort hazardée, sur l'Ordonnance en question, est que les Vins d'Auxerre se sont vendus jusqu'à 140 liv. et ceux de Joigny, 80 liv. le plus haut prix. Je ne veux pas m'exposer à encourir la peine portée dans cette Ordonnance. Je ne veux pas, dis-je, contester sur ce prix ainsi fixé par le Voyageur Bacchique, mais un fait certain et bien connu, Rien me servira de réponse; c'est que le meilleur Vin s'est vendu à Auxerre, une bonne partie de l'année 18 deniers la pinte. Le moindre Vin de Joigny au contraire, ne s'y est jamais vendu moins de 3 ou 4 sols, et toute déduction faite des droits des Aydes, qui sont plus forts à Joigny qu'à Auxerre, le Vin s'est toujours vendu le double à Joigny. On ne doit jamais disputer contre des faits. On conviendra bien que les Vins de Joigny ne se gardent pas autant que des gros Vins ou des Rappez; il suffit que nos Vins se conservent bons pendant 2 et 3 ans, pour qu'on puisse les transporter par tout où l'on voudra; on pourroit même leur donner 2 et 3 ans de plus de garde, en les faisant cuver. davantage ; mais les Experts en Vins fins, prétendent que cetre Dv façon L 0 façon ôte la qualité au Vin. On ne peut, au reste, reprocher aux Bourgeois de Joigny de droguer leur Vin, il est toujours naturel et sans aucun mélange; il est vrai qu'il a la qualité de se marier; qualité que quelques Marchands de Vin, bons connoisseurs, sçavent tres - bien mettre en usage. Admirons, en finissant, l'Auteur de l'ordonnance, de s'approprier, comme il fait, sans scrupule, les Païs voisins, en comprenant dans le Territoire d'Auxerre tous les Vignobles de dix lieuës à la ronde; il s'égare même jusques dans les Vignes de Dijon; mais cela n'a pas besoin de réfutation. Comme je me persuade M.que vous êtes parfaitement neutre dans la que relle qui est entre ces deux Villes, je me flatte aussi que vous voudrez bien faire inserer cette Lettre dans le même Livre, où je sçai qu'on n'affecte aucune partialité, pour désabuser le Public des impressions qu'auroit pû faire l'Ordonnance de Bacchus, sur l'esprit de ceux qui ne connoissent pas assez l'excellence des Vins de Joigny. Je suis, &c. Le 12 Decembre 1731.. Bouts C Ent fois, et jour et nuit Licas croit d'être Mort , Son triste et court sommeil lui présente la Biere: Toujours dans le naufrage, et jamais dans le Port Il acheve icy bas sa pénible Cariere. La noire inquiétude est son funeste Sort, Il remplit à regret sa vuide Gibeciere, Il se plaint, il gémit, quand tout le monde Dort. Licas, veux-tu guérir? va consulter Moliere, Bannis de ton esprit la Parque à l'œil Hagard. Qui s'attriste toujours ne devient pas Vieillard. Ami, n'use donc plus de plaintive Apostrophe.. Le Prince et le Berger mangent au même Plat, Cha Dvj |