PROLOGUE. Je demande pardon au public français d'oser me représenter devant lui, et, ce qui est pis, avec un livre daté de l'étranger. Je supplie mes compatriotes, avant de siffler l'auteur et son œuvre, de vouloir bien entendre, sur l'un et sur l'autre, quelques mots d'explication. Et d'abord, en ce qui touche la personne de l'écrivain. La France, depuis une dizaine d'années, a commencé une vie nouvelle ; je n'avais pas besoin de venir en Belgique pour l'apprendre. Les idées auxquelles, jusque vers la fin de la seconde république, elle semblait attachée, aujourd'hui elle ne les comprend plus, et s'en soucie peu. Les hommes qui lui servaient de guidons, qui, par leur génie et par la diversité même de leurs opi 1 |