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Les découvertes archéologiques du trimestre qui m'ont été signalées fe réduisent à une dent de Dinotherium trouvée au Laris, dans la molasse, par M. Blain, à des médailles romaines & à quelques hachettes gauloises. Deux de ces dernières ont été offertes à la Société par MM. Lacroix père & Delord, & trouvées dans la vallée de la Galaure. La troisième eft poffédée par le propriétaire de l'hôtel du Parc, à Valence. Elle a été découverte dans fon jardin.

Le Dinotherium, appelé par Cuvier Tapir gigantefque, devait égaler en taille les plus grands éléphants & le mastodonte d'Amérique. A en juger par comparaifon avec nos tapirs vivants, il avait au moins dix-huit pieds de longueur fur onze pieds de hauteur.

La dent que j'ai acquife au Laris reffemble à la fig. 9, planche 73, de Cuvier; une autre dent du même animal, trouvée à Crépol, rappelle la fig. 3 de la planche 74 du même auteur (1).

Comme compenfation aux faibles découvertes du trimestre, M. Allmer m'a fait une confidence archéologique qu'il me pardonnera, je l'espère, de rendre publique; elle intéreffe trop nos pays pour demeurer inédite, car le Diois compte jufqu'à cinq infcriptions en l'honneur de cette divinité.

« Je vois que M. Herzog claffe la déeffe Andarta au nombre des divinités orientales, qui, vers le II fiècle, firent une espèce d'irruption fur l'Occident. Malgré mon admiration fans bornes pour M. Herzog, je puis difficilement partager cette opinion, parce que la déeffe Andarta eft qualifiée d'Augusa, & qu'alors elle doit être une des divinités gauloifes auxquelles Augufte, dans fa réinstitution du culte laraire, accorda l'entrée du panthéon latin. Quelle que fût la tolérance des Romains pour les religions étrangères, la religion des Druides appelait de toute néceffité une réforme radicale. Une religion accompagnée de facrifices humains ne convenait ni à un peuple civilisé, ni à un peuple foumis à la domination romaine, & une religion qui entretenait des idées d'indépendance nationale par de grandes affemblées de nobles fe réuniffant dans les forêts, fous la présidence des Druides, pour délibérer de queftions politiques, devenait une religion factieuse, ne pouvant à aucun titre exifter dans la Gaule transformée en pays romain. Auguste, en fa qualité non-feulement de chef d'état, mais auffi de chef de la religion, comme pontifex maximus, eut à s'occuper de cette question.

» Il profcrivit le druidifme, & comme il ne pouvait nullement admettre que des divinités fanguinaires ou factieuses pussent venir prendre place dans les laraires publics, à côté de fon image, il eut à faire un triage des divinités du culte gaulois. Les divinités inacceptables furent abfolument proscrites; d'autres furent admifes, à la condition d'avoir à s'accommoder des rites latins & de fubftituer ou d'ajouter à leurs noms les noms des divinités du culte

(4) Recherches sur les ossements fossiles, etc., 4o édit., t. III, 2o part., p. 325, avec atlas.

latin avec lesquelles elles avaient quelque analogie; d'autres enfin jugées inoffensives furent tolérées fans modification de leurs noms. Je crois que c'est la marque de cette autorisation accordée par Auguste qu'il faut voir dans l'adjectif Auguftus ou Augufta, qui accompagne tantôt les noms de dieux ou de déeffes du culte latin abritant des divinités nationales, tantôt les noms gaulois de divinités topiques. La déeffse Andarta, appelée fur les infcriptions dea Andarta Augufta, ferait une de ces divinités topiques admises par Augufte, fans condition de changement de noms, à faire partie du culte public. Quant aux cas fréquents de noms de dieux topiques qu'on rencontre dans la Gaule non accompagnés de l'épithète d'Augufte, je suppose qu'il s'agit alors ou de dévotions privées ou de la négligence d'une indication qui n'était peut-être pas strictement obligatoire. Quoi qu'il en foit, cette opinion fur la valeur de l'épithète d'Augufte jointe au nom des divinités, est, en grande partie je crois, celle d'un favant de la plus haute autorité en épigraphie, & n'a peut-être encore jamais été produite dans aucun ouvrage imprimé.

» Quant à fuppofer qu'Augufte aurait fondé une colonie pour en faire honneur à une divinité nationale, je ne faurais même en avoir l'idée, parce que Augufte, l'homme habile & fin par excellence, aurait été en cela toutà-fait au rebours de fa politique, & alors j'incline à croire comme tout le monde que dans le nom de Dea de la colonie de Die, il faut voir la déesse Livie. Je ne voudrais cependant pas foutenir qu'il n'y avait peut-être pas là, avant la création de la colonie, un vicus qui tenait fon nom de la déeffe Andarta; mais cela même fût-il vrai, ce ne ferait pas une raifon pour qu'Augufte en eût fait le nom de la colonie. Ce qu'on pourrait plutôt croire dans ce cas, c'est qu'il aurait profité de cette circonftance pour donner à la nouvelle ville le nom de la déesse Livie, afin d'absorber la déesse nationale dans la déeffe romaine, de même que nous le voyons abforber au profit de fa politique les affemblées nationales religieufes du culte druidique par les affemblées nationales du culte de Rome & d'Augufte, à l'autel du confluent de Lyon.

>> M. Valentin fait fans doute mieux que moi que quelques favants veulent que la déeffe Andarta foit la même qu'une déeffe de la Victoire que les peuples de la Grande-Bretagne adoraient fous le nom d'Avèpxotη. »

Ouvrages offerts à la Société :

Diftribution des récompenfes accordées aux fociétés favantes, le 27 avril 1867. (Envoi de S. Exc. M. le Ministre de l'instruction publique.)

Bulletin de la Société archéologique de Sens, t. IX. min, I vol. in-8.°

Sens, 1867, Duche

Bulletin de la Société des sciences naturelles & historiques de l'Ardèche, N. 1 (1861-62); N.o 2 (1863-64-65); N.o 3 (1866-67). — Privas, Roure fils, 3 liv. in-8.°

Mémoires de l'Académie impériale des fciences, arts & belles-lettres de Dijon. Année 1864, 2o férie, t. 12, année 1865, 2° férie, t. 13. - Dijon, 1865-66. Lamarche, 2 vol. in-8.°

Defcription de quelques petits bronzes romains inédits, par M. J. Roman, membre de la Société française de numifmatique & d'archéologie. 1866; Pillet fils aîné, broch. in-4° (hommage de l'auteur).

-

Paris,

Études fur quelques monnaies en or & en argent de l'époque mérovingienne, portant le nom de la ville de Troyes, par M. Julien Gréau, membre réfidant de la Société académique de l'Aube. -Troyes, 1867; Dufour-Bouquot, broch. in-4.° (hommage de l'auteur).

Hiftoire de Saint-Vallier, de fon abbaye, etc., par M. Albert Caize (hommage de l'auteur).

La Religion catholique & la Société, par l'abbé C.-U.-J. Chevalier, membre de plufieurs fociétés favantes. Befançon, 1867; Bonvallot, broch. grand in-8. (hommage de l'auteur).

Notice fur la citadelle de Romans', fuivie de lettres inédites d'Henri III & de La Valette, par M. Ulyffe Chevalier. Grenoble, 1867; Prudhomme, broch. in-8° (hommage de l'auteur).

Journal de Montélimar & de la Drôme, N.os parus pendant le trimestre. Bulletin menfuel de la Société des anciens élèves des Écoles impériale; d'arts & métiers fondée en 1846. N.o 39, mars 1867, broch. in-8.o

A. LACROIX.

1, 7,10,11 manquerel

le numéros 1, 7,10,11

TABLE ALPHABETIQUE

DES MATIÈRES DU 2e VOLUME.

2 ANNÉE.

BIBLIOGRAPHIE.- Essai historique sur l'abbaye de Saint-Barnard et sur la ville de Romans, par M. GIRAUD, 2e partie, par M***, page 169.

CHRONIQUE, par M. A. LACROIX, 108, 225, 344, 448.

COMPTES-RENDUS des 5e, 6e, 7e et 8e séances, 106, 217, 342, 450.
Dauphiné (le) en 1698, 3e, 4e et 5e articles, par M. BRUN-DURAND,
29, 120, 349.

DEUX ÉDIFICES Modernes a Valence, par M. l'abbé Jouve, 78.
DOUANE DE LYON ET DE VALENCE, par M. FAYARD, 58.

ESSAI HISTORIQUE SUR LA BARONNIE DE CLÉRIEU et sur les fiefS QUI
EN ONT DÉPENDU, 2e et 3e articles, par M. Anatole DE GALLIER,
16, 253.

ÉTIENNE DE VESC, par M. l'abbé ROBIN, 74.

ÉTUDES HISTORIQUES SUR L'ABBAYE DE BODON, A SAINT-MAY, 4e et 5e
articles, par M. l'abbé ISNARD, 5, 229.

INSCRIPTION (L') DU CLOCHER DE SAINT-DONAT, par M. l'abbé Cyprien
PERROSSIER, 281.

OBSERVATIONS DE M. DE SAINT-ANDÉOL SUR CETTE INSCRIPTION, 401.
JEAN DE LA CROIX, 446.

Journal du siége DE LA MURE, par Guillaume DU RIVAIL, 1er et 2e
articles, 333, 422.

LINGUISTIQUE (LA) AU SERVICE DE L'HISTOIRE, 2e et 3e articles, par
M. J. A. BELLON, 48, 142.

NOTICE HISTORIQUE sur le couvent des Cordeliers DE ROMANS, 1er et 2e articles, par M. Ulysse CHEVALIER, 149, 378.

NOTICE HISTORIQUE SUR LE PONT DE ROMANS, par M. Ulysse CHEVALIER, 308.

NOTICE HISTORIQUE SUR SAINT-PAUL-LES-ROMANS, 3e, 4e et 5e articles, par M. A. LACROIX, 41, 134, 272.

RECHERCHES SUR LES ÉTABLISSEMENTS DE BIENFAISANCE DE LA VILLE de VALENCE, 1er et 2 articles, par M. Dupré de Loire, 299, 365. RÉFLEXIONS SUR L'ALÉSIA DE SAvoie et sur le chapitre X, tome II, DE L'Histoire de Jules César, par M. V. DE SAINT-GENIS, 82. STATISTIQUE Du prix du pain, par M. A. LACROIX, 179. STATISTIQUE ECCLÉSIASTIQUE: Pouillé du diocèse de Vienne, 3e et 4e articles, par M. l'abbé CHEVALIER, 158, 391.

TABLEAU DES Membres de la soCIÉTÉ, 113.

TAUROBOLE DE TAIN

Observations de M. ALLMER, 204.

Réponse de M. ROBERT, 210.

Nouvelles observations critiques de M.
ALLMER motivées par la réponse de
M. ROBERT, 435.

Lettre de M. ROBERT, 445.

TEMPÉRATURE (LA) A VALENCE, EN 1866, par M. Gédéon BRESSON, 193.

UNE MACHINE A BATTRE AU XVIIE SIÈCLE, 202.

UNE VILLE INCONNUE DÉCOUVERTE Sur le territoire de Saint-Maurice, par M. M. A. BOISSON, 188.

UN OPPIDUM GAULOIS, A PLAN-DE-BAIX, par M. DE SAINT-GENIS, 410. VENTIA, par M. COURBASSIER, 199.

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