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dans la communauté, et conduit à un éclat entre les jeunes maîtres et les anciens bacheliers. 146 Les premiers recourent à l'autorité de l'Académie et lui soumettent le jugement de leurs griefs; elle y procède en forme et termine l'affaire par un réglement. 147 Mais la cabale, trop ennemie de la règle pour souffrir un corps qui ose vouloir l'y assujettir, 149 S'en détache de nouveau par des assemblées séparées. Plusieurs chefs de contravention portent le mal à son dernier période,

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Et notamment une assemblée illicite, marquée au coin de la scission la plus complète, 151 Contre laquelle et tout ce qui s'y fait plusieurs maîtres même protestent en bonne forme, 152 Qui de plus est cassée et annulée dans une assemblée générale, avec interdiction, etc. 153 Qu'elle pousse contre deux de ses chefs jusqu'à entière déchéance, saufamende et réparation. 153 A quoi l'un des deux se soumet; l'autre persiste dans sa révolte.

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154 L'Académie contrainte de recourir à la justice. pour retirer ses lettres patentes des mains du nommé Millot, l'un des boute-feux de la cabale, Laquelle se montre inépuisable à semer le trouble et la désunion, Et entre autres, en repratiquant la grande pluralité des suffrages, pour en abuser à toute outrance, Ce qui fait déserter l'Académie, et la menace d'une chute prochaine.

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Le secrétaire, pour la retarder, propose d'établir des conférences réglées. Elles sont agréées unanimement. Quoiqu'elles ne produisent qu'une partie de l'effet qu'on s'en étoit promis, l'Académie les suit avec ferveur, ainsi que les exercices de son école. 159 Exemples de sévérité pour maintenir la discipline de celle-ci, soutenus par l'autorité du magistrat,

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Qui lui donne d'autres marques encore de son

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estime. La maîtrise s'en irrite de plus en plus, et la position devient également odieuse aux deux partis. L'Académie, pour ne point rompre la première, soupire après quelque événement qui puisse l'en délivrer.

161 Cet événement est amené par M. Ratabon, en énonçant l'idée de se placer à la tête de l'Académie. 162 M. Errard, sa créature, l'y fortifie, et M. Le Brun, en y donnant les mains, la retourne d'une façon très avantageuse pour la compagnie. 163 Et, ayant mis M. Testelin dans le secret, ils minutent ensemble le plan d'un nouveau corps de statuts, Auquel M. Ratabon lui-même met la dernière main et obtient plusieurs nouvelles grâces pour l'Académie. 166 Ayant ensuite rallié tous les académiciens, 167 On les assemble chez M. le chancelier, où M. Ra

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tabon se montre à eux tous pour la première fois, et leur explique le nouvel arrangement, 168

Que M. le chancelier examine et discute ensuite lui-même, 169 Et veut que l'officier chargé du sceau de l'Académie ait la qualité de chancelier. Il se démet ensuite du protectorat pour le faire passer au cardinal Mazarin, et accepte la place de viceprotecteur. 170 L'assemblée s'engage à garder un secret inviolable sur tout ce qui se passe, et tient son engagement. 171 Les titres de cette restauration, mis au net, 172 Sont expédiés par M. de La Vrillière avec toute la politesse possible. M. le cardinal Mazarin accepte la place de protecteur de l'Académie, et lui promet toute sorte d'aide et de faveur. 173 Elle se trouve en avoir besoin à un moment de là, auprès de M. le garde des sceaux Molé, et s'en sert habilement, En sorte qu'il scelle les lettres gratis. Il y attache cependant sous le contre-scel celles de 1648 et l'acte de la jonction.

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Députation vers M. le cardinal Mazarin pour le remercier des premiers effets de sa protection et lui présenter deux tableaux.

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Et elle en présente un à M. le chancelier. Espèce de don gratuit pour subvenir à l'enregistrement des nouvelles lettres,

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Que le parlement ordonne tout d'une voix, 179 Et toutefois avec une légère clause de modification.

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La diligence de l'Académie en cette occasion lui

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sauve l'opposition et les autres chicanes de la jurande. L'on se résout à faire la promulgation de ces arrangements par un acte d'apparat. Dispositions en consequence et décoration du lieu de l'assemblée générale.

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Arrivée de M. Ratabon avec les officiers du corps académique, et séance de l'assemblée. 182 Il en fait l'ouverture par un discours qui en explique le sujet.

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Le secrétaire fait ensuite la lecture des titres nouveaux, etc. 184 Les statuts, par lesquels il termine la lecture, choquent extrêmement les factieux de la jurande, qui se retirent tumultueusement avec leurs adhérents, ce qui rompt l'assemblée. Ayant tenté vainement, en l'assemblée suivante, de les ramener, l'on passe outre à la confirmation des chefs précédemment désignés et à l'élection des officiers qualifiés par les nouveaux

statuts.

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187 Après avoir confirmé les choix de vice-protecteur et directeur, elle élit donc un chancelier, quatre recteurs, douze professeurs, un secrétaire, un trésorier et un huissier. 187 L'excellence des sujets élus relève la réputation de l'Académie, et irrite d'autant plus la cabale des jurés, qui ne respire plus que chicane et que procès. 188 Pour en engager un, elle fait enlever les meubles et ustensiles de la chambre commune de la jonction, même des effets appartenant en propre à

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l'Académie; celle-ci se contente de constater le fait par une plainte. Les jurés et leurs fauteurs se tournent ensuite contre les plus gens de bien de leur communauté, sincèrement occupés à éviter la rupture. 190 Ceux-là, pour se la procurer, et néanmoins l'imputer à l'Académie, ont recours à une ruse, le succès de laquelle leur paraît immanquable,

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Et sur laquelle ils en entent une seconde, mais qui, toutes deux, ne servent qu'à les éconduire mieux et sans retour,

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Par une séparation de fait, dont ils demeurent

seuls chargés.

TOME II.

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TROISIÈME ÉPOQUE.

Première restauration de l'Académie, au moyen des statuts de 1654, etc., et ce qui s'y est passé jusqu'à la grande restauration de 1663.

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L'Académie travaille à se mettre en possession du logement à elle accordé au collége royal, mais les obstacles qu'elle y rencontre l'obligent à s'en détacher. M. Sarrazin offre de céder à l'Académie celui qu'il occupe aux galeries du Louvre, moyennant 2,000 liv., qu'il prétend avoir dépensées pour s'y établir.

D'où tirer ces 2,000 liv.

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