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France généralement et ceulx du Daulphiné, se soubztrairoient de leur obédience. Car ainsi l'avoient conclud lesdiz prélas qui au concile avoient esté, comme il apparoit par lectres seellées de leurs sceaux que ceulx de ladicte Université avoient pardevers eulx. Et pour ce, que ladicte obédience est soubztraicte de par le Roy jusques à ce que ung vray, seul et ferme et pasteur de l'Eglise universelle soit esleu et déclairé. Et si fut pareillement déclairé par ledit proposant comment on se devoit avoir en dispensacions pour les consciences, et ès collacions des bénéfices et autres choses, tant oudit royaume comme ou Daulphiné, devant ladicte neutralité. Et aussi quelles choses on devoit conclurre sur les besongnes dessusdictes [que nul], de quelque estat qu'il feust, ne feist obédience aux deux papes dessusdiz après le jour qui estoit déclaire, et sur peine d'encourre en l'indignacion du Roy. Et après fut requis par icellui, que les lectres dont devant est faicte mencion feussent deschirées publiquement, et pareillement une autres qui autrefoiz avoit esté apportées à Thoulouse. Si en fust ainsi fait. Et avec ce, fut commandé à tous les prélas et autres gens d'église, que chascun endroit soy, ès mectes de ses bénéfices, fist publier hault et cler et par plusieurs jours ladicte neutralité universelle. Et avec ce, leur furent baillez par escript, de par ladicte Université, tous les poins et articles touchans ceste matière, et comment ilz se avoient à gouverner. Après lesquelles besongnes traictées et remonstrances faictes comme dit est, chascun se départi'. Et lendemain, les deux

1. Le 5 novembre, comme il a été dit plus haut. Le Religieux

Arragonnois dessus nommez furent ramenez et de rechef eschafaudez et menez parmi Paris, comme autrefoiz avoient esté.

En ces jours la Royne de France, qui avoit séjourné à Meleun par certains jours, vint à Paris1 et amena son filz le Daulphin, lequel estoit monté sur ung blanc cheval que conduisoient quatre hommes de pié, et aloit après le charriot de ladicte Royne, et derrière ledit Dauphin suivoient les ducs de Bretaigne et de Bourbon, les contes de Mortaigne, de Clermont et de Vendosme et très-grant nombre de grans seigneurs, tant de gens d'église, comme de séculiers, chevaliers et escuiers. A laquelle venue fut faicte grande léesse des Parisiens, et fut crié Noël en plusieurs lieux. Et ainsi s'en alèrent loger, icelle Royne, le Daulphin, son filz, et Loys de Bavière, son frère, ou chastel du Louvre.

Et lendemain' vint audit lieu de Paris la duchesse d'Orléans, douagère, et sa belle fille Ysabel, ainsnée fille du roy de France, acompaignée de plusieurs gens notables, chevaliers et autres, tous vestus de deuil. A l'encontre desquelles yssirent tous les princes dessusdiz, lesquels les conduirent et amenèrent devers la Royne et le duc d'Acquitaine pour leur faire requeste qu'ilz peussent avoir justice et raison de la piteuse mort du duc d'Orléans defunct, et aussi faire respondre et proposer à l'encontre de ce que le duc Jehan de Bour

de Saint-Denis donne tout au long les décisions de ce concile. Voy. Chr. de Ch. VI, t. IV, p. 30.

1. Le Religieux de Saint-Denis dit : le dernier dimanche de ce mois (août), par conséquent le 26 août.

2. Le 27 août 1408.

France généralement et ceulx du Dauphiné, se soubztrairoient de leur obédience. Car ainsi l'avoient conclud lesdiz prélas qui au concile avoient esté, comme il apparoit par lectres seellées de leurs sceaux que ceulx de ladicte Université avoient pardevers eulx. Et pour ce, que ladicte obédience est soubztraicte de par le Roy jusques à ce que ung vray, seul et ferme et pasteur de l'Eglise universelle soit esleu et déclairé. Et si fut pareillement déclairé par ledit proposant comment on se devoit avoir en dispensacions pour les consciences, et ès collacions des bénéfices et autres choses, tant oudit royaume comme ou Daulphine, devant ladicte neutralité. Et aussi quelles choses on devoit conclurre sur les besongnes dessusdictes [que nul], de quelque estat qu'il feust, ne feist obédience aux deux papes dessusdiz après le jour qui estoit déclaire, et sur peine d'encourre en l'indignacion du Roy. Et après fut requis par icellui, que les lectres dont devant est faicte mencion feussent deschirées publiquement, et pareillement une autres qui autrefoiz avoit esté apportées à Thoulouse. Si en fust ainsi fait. Et avec ce, fut commandé à tous les prélas et autres gens d'église, que chascun endroit soy, ès mectes de ses bénéfices, fist publier hault et cler et par plusieurs jours ladicte neutralité universelle. Et avec ce, leur furent baillez par escript, de par ladicte Université, tous les poins et articles touchans ceste matière, et comment ilz se avoient à gouverner. Après lesquelles besongnes traictées et remonstrances faictes comme dit est, chascun se départi'. Et lendemain, les deux

1. Le 5 novembre, comme il a été dit plus haut. Le Religieux

Arragonncis dessus nommiez furent ramenez et de rechef eschafandez et menez parmi Paris, comme autrefoiz avoient este.

En ces jours la Boyne de France, qui avoit séjourné à Meleun par certains jours, vint a Paris' et amena son filz le Dauphin, lequel estrit monté sur ung blane cheval que conduisoient quatre boemes de pié et aloit après le charriot de la dicte Poyne, et demere ledit Dauphin suivcient les dos de Ecetagne et de Bourbon, les contes de Mortaigne de Camacco es de Vendosme et très-grant pire de grans wigments. tant de gens d'estise, comme de sendes, de Lem et escuiers. A laquelle vecse fut faite pre po des Parisiens, et fut crie Noel en plusieurs Sema. Et ainsi s'en alerent lozer, icele Rose, le Iellphim KE filz, et Lovs de Baviere, soc frere, og fase ༦. Louvre.

Et lendemain vint and Dea de Paris is for d'Orléans, douagere, et sa bebje file sael amore i a du roy de France, acompagnée de plusieurs pas tra bles, chevaliers et autres, tous restos de dent 1 Tag contre desquelles yssirent tous les prinos instit lesquels les conduirent et ametement deneme ja kone et le duc d'Aquitaine pour leur faire request to peussent avoir justice et rusco de la pitense mom bu duc d'Orléans deft, e asi laine respondre et prom poser à l'encontre de a se le duc hie a bow

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pevent bailler édificacion. Lesquelles proposant, dist moult de choses de la paix, concorde et union, devoir estre mise en l'Eglise. Et le demena par manière de procès longuement et éloquentement, en disant comment Pierre de La Lune, du premier jusques au derrenier s'estoit très mauvaisement porté à procurer la paix et union de l'Eglise, demonstrant icellui estre scismatique et hérétique obstiné en mal, et moult parla de ladicte obstinacion en déclarant icelle par six manières. Pour laquelle chose le roy de France avoit autrefoiz fait neutralité contre lui, en lui soubztraiant de son obéissance.

Après ce, icellui proposant nota, par poix, les choses contenues en ladicte lectre faicte en manière de bulle, en démonstrant comment elle estoit pleine de fraude et de décepcion, offensive de la majesté royale, et que pour ce, tous ceulx, là estans, avoient esté mandez de par le Roy afin que les choses dessusdictes leur feussent notifiées et que sur ce ilz baillassent conseil, aide et faveur au Roy, pour avoir paix et union en ladicte Eglise, comme ils estoient tenus. Et pendant que ces choses furent dictes et faictes, maistre Sansieu Leleu1 et le messager de Pierre de La Lune qui avoit apporté au Roy la lectre dessusdicte, tous deux Arragonnois, mitrez et vestus de habillemens où estoient figurées les armes de icellui Pierre de La Lune renversées, furent amenez moult honteusement et deshonnestement sur ung tumbereau, du Louvre en la court du palais. Et prestement, près de la pierre de marbre, au bout des grans degrez, fut élevé ung eschafault sur lequel

1. Autrement dit Sanche Lopez. (Voy. plus haut, p. 257.)

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