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AVERTISSEMENT.

Ce n'eft qu'après de longues années, de grandes recherches & des dépenses extraordinaires (1), que M. le Duc de la Valliere eft parvenu à rassembler une collection auffi nombreuse, auffi bien compofée, & qui peut fervir, à beaucoup d'égards, à donner une idée très exacte des commencements, des progrès & de la

(1) Outre les acquifitions journalieres faites dans les ventes publiques les plus confidérables, tant à Paris que chez l'Étranger, M. le Duc de la Valliere a acheté la Bibliotheque entiere de M. Guyon de Sardiere. Il est vrai, comme le dit M. l'Abbé Rive, pages 24 & 26 du Prospectus (peu connu) d'un Ouvrage dont nous donnons le titre ci-après, que M. le Duc de la Valliere avoit vendu avant l'année 1767 fa plus riche partie d'Histoire naturelle au Roi; & plufieurs de fes précieux Manufcrits, ainfi que de fes premieres Éditions & de fes Livres imprimés fur vélin, à MM. Gaignat & Randon de Boiffet. Mais il eft également vrai, quoique M. l'Abbé Rive ne le dife pas, que depuis cette vente, M. le Duc de la Valliere a acquis les

perfection de l'Imprimerie, un des Arts les. plus utiles que les Hommes aient inventé, & qui affure à toutes les découvertes qu'ils peuvent faire dans les fciences & dans les autres arts, une durée abfolument indépendante des temps, des circonftances & de la plupart des caufes de deftruction, soit phyfiques, foit morales.

Les Lettres que M. le Duc de la Val

Bibliotheques entieres de MM. Bonnemet & Jakfon, dont les catalogues font imprimés; celle de la famille d'Urfé, qui étoit en grande réputation du temps de du Verdier, qui la cite avec éloge, ainfi que le P. Jacob, dans fon traité des plus belles Bibliotheques. A la vente de M. Gaignat, M. le Duc de la Valliere fit racheter par M. de Bure le jeune, la plus grande partie des articles précieux qu'il avoit vendus à cet Amateur en 1767, & beau coup d'autres Livres très rares, pour 30 à 90000 livres. La collection des livres d'Hiftoire naturelle, telle qu'elle est actuellement, eft du double plus confidérable que celle qui avoit été vendue au Roi. M. le Duc de la Valliere nous chargea auffi de lui acheter à Londres, à la vente de M. le Docteur Askew, faite en 1775, pour 12 à 15000 livres.

liere cultiva toute fa vie (1), lui avoient infpiré dès fa jeunesse le defir de raffembler les meilleurs Livres dans tous les genres; & c'eft dans un âge où la plûpart des hommes font communément occupés d'objets moins férieux, que ce Seigneur a commencé à jetter les fondements de fa magnifique Bibliotheque, la plus riche & la plus précieuse qui ait jamais été expofée en vente. M. l'Abbé Rive a contribué ses soins à la porter au dégré de perfection où elle est aujourd'hui ( 2 ).

par

(1) Nous croyons devoir rapporter ici des vers faits par M. l'Abbé de Voisenon, qui étoient gravés au bas du portrait de M. le Duc de la Valliere; nous avons été obligés avec regret de les supprimer en faisant réduire la planche, pour mettre ce portrait à la tête du Catalogue.

Courtisan, Philofophe, enjoué, studieux,
Il cultive les arts, les plaisirs, la fageffe,
Il amufe, il inftruit, il plaît, il intéreffe,

Son efprit vous féduit, fon cœur vous rend heureux. (2) Tout le monde fait que M. l'Abbé Rive a exercé pendant plus de douze ans dans cette Biblio

cr

Ce favant (1) Bibliognofte a publié, il y a quelque temps, le Profpectus d'un Ouvrage intitulé : « Essai sur l'art de vérifier l'âge des Miniatures peintes dans des Manufcrits depuis le quatorzieme jusqu'au dix-fep"tieme fiecle inclufivement, de comparer « leurs différents styles & degrés de beauté, « & de déterminer une partie de la valeur « des Manufcrits qu'elles enrichissent.

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" &c. "

Il eût été à fouhaiter que cet Ouvrage, (qui doit contenir plufieurs descriptions & notices dont la plus grande partie, pour ne pas dire la totalité, eft faite d'après les Ma

theque les mêmes fonctions que les feuls Bibliothé caires exercent ailleurs.

(1) Comme nous ne voulons du tout point (*) altérer les expreffions de M. l'Abbé Rive, que nous avons eu foin de faire imprimer en italique, nous croyons qu'il eft à propos d'avertir ceux de nos Lecteurs qui ne font pas auffi favants que lui, que Bibliognofte eft un mot purement grec, qui signifie, dans fon acception la plus étendue, un homme

(*) Façon de parler, employée par M. l'Abbé Rive, dans fa Notice de la Guirlande de Julie, in 4, pag. 4, lig. 23.

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