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MEM AOBK

ENCYCLOPÉDIQUE,

OU

ANALYSE RAISONNÉE

DES PRODUCTIONS LES PLUS REMARQUABLES
DANS LES SCIENCES, LES ARTS INDUSTRIELS, LA LITTÉRATURE
ET LES BEAUX-ARTS;

PAR UNE RÉUNION

DE MEMBRES DE L'INSTITUT,

ET D'AUTRES HOMMES DE LETTRES.

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« Toutes les sciences sont les rameaux d'une même tige.

BACON.

« L'art n'est autre chose que le contrôle et le registre des meilleures productions... A contrôler les productions (et les actions) d'un chacun, il s'engendre envie des bonnes, et mépris des mauvaises. »

MONTAIGNE.

« Les belles-lettres et les sciences, bien étudiées et bien comprises, sont des instrumens universels de raison, de vertu, de bonheur.

n

TIBKVIA

M. A. J.

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DANS LA LITTérature, leS SCIENCES ET LES ARTS.

I. MÉMOIRES, NOTICES,
LETTRES ET MÉLANGES.

EXPOSITION PUBLIQUE

DES PRODUITS DES MANUFACTURES FRANÇAISES, EN 1827.

La solennité de l'exposition est terminée : les flots de curieux qui, chaque jour, inondaient le Louvre se sont écoulés ; les récompenses sont distribuées, et l'opinion publique approuve en général les décisions du jury. Nos lecteurs trouveront dans ce cahier la liste des fabricans et des hommes industrieux dont les ouvrages ont obtenu des médailles de bronze, d'argent ou d'or, et de ceux qui ont été jugés dignes d'un prix encore plus élevé. Les curieux ont été satisfaits ; les hommes instruits ont trouvé beaucoup à louer; peu de critiques se sont fait entendre ; ces résultats semblent attester les services. rendus à l'industrie par les expositions publiques, et par conséquent, l'utilité de cette institution. Presque tous les écrits périodiques se sont empressés de lui rendre hommage; son éloge a retenti partout où les

journaux français peuvent être lus. L'émulation naturelle entre des Etats voisins fera probablement adopter l'usage des expositions industrielles dans tous les pays. qui rendent aux beaux arts cette sorte d'hommage public : déjà, l'Espagne elle-même en a donné l'exemple, au milieu de ses embarras, de ses souffrances, de sa misère. Convient-il donc à la Revue Encyclopédique de se séparer de cette unanimité si imposante, au risque d'être seule de son avis? Il ne faut rien moins que la plus intime, la plus impérieuse conviction, pour que l'on se détermine à professer une doctrine hors de saison, des vérités qui ne seront point reconnues, bien loin qu'elles soient préparées pour les applications qui, seules, peuvent leur donner quelque valeur. Nous n'hésiterons pourtant pas à nous mettre dans cette désavantageuse position; les circonstances nous permettent encore de rappeler des faits, et d'en tirer des conséquences dont quelques esprits seront frappés, quand même ils ne seraient pas convaincus. Cette opposition paisible et résignée conserve à la vérité ses droits, et aux opinions une sage liberté ses fonctions devraient être créées d'office, si personne ne s'offrait pour les remplir.

En rendant compte de l'exposition de 1823 (voy. Rev. Enc., t. xx, p. 15), nous avons déjà manifesté quelques doutes sur l'utilité réelle des expositions, telles qu'on les fait ce que nous avons vu en 1827 ne résout point la question pour l'économie politique, et semble même transférer à la politique proprement dite cette partie de nos institutions. On est tenté de croire que les arts industriels ont été considérés principalement en raison de leur influence sur l'esprit public, manière de voir qui porte quelquefois à préférer l'éclat à une prospérité réelle. L'industrie était peu disposée à se réjouir; sa fête quadriennale est venue faire diversion à plus d'une sorte de soucis. Ce résultat n'était point à négliger, quelle que fût la cause de la détresse commerciale dont il était peut-être inévitable que la France ressentît les atieintes. Tout s'est passé selon les vœux des amis de la patrie; la fête a été belle, universellement goûtée, assez

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