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BULLETIN

DU

Bouquiniste

FONDÉ PAR AUGUSTE AUBRY

Avec la collaboration de Bibliophiles et d'Erudits
Paraissant le 1er et le 15 de chaque mois.

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LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE D'AUG. AUBRY

JULES MARTIN, SUCCESSEUR

18, Rue Séguier-Saint-André-des-Arts, 18.

LES

GRANDES SCÈNES HISTORIQUES

DU XVI SIÈCLE

REPRODUCTION FAC-SIMILÉ DES GRAVURES EXÉCUTÉES AU COURS
DES ÉVÉNEMENTS

PAR TORTOREL ET PERRISSIN

PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. ALFRED FRANKLIN Administrateur adjoint de la Bibliothèque Mazarine.

Il est vraisemblable que les exemplaires de nos journaux illustrés qui, en l'an de grâce 1881, traînent sur les tables des salons, des cercles et des cafés, seront avidement recherchés par les collectionneurs de l'an 2000. On se disputera les lambeaux de papier qui reproduisent de nos jours, et d'une semaine à l'autre, les événements contemporains. Nos habitudes, notre manière d'être, tous ces mille détails de notre vie publique et privée auront beaucoup de prix, ainsi représentés par nos gravures.

La joie de nos descendants, qui pourront ainsi refaire et étudier le passé, n'aura d'égale que celle de nos contemporains, assez heureux pour retrouver aujourd'hui ces illustration du xvr° siècle, moins répandues alors, à coup sûr, que ne le seront dans trois cents ans celles que nous feuilletons aujourd'hui. Tortorel et Perrissin, deux artistes du xvi® siècle, exécutaient au cours des événements, par la gravure, les scènes tragiques qui se passaient de leur temps. Travaillaient-ils pour la postérité ? rien ne l'indique, et pourtant on est fondé à penser que les savants, les artistes, les littérateurs qui vivaient à cette époque troublée, avaient

conscience de la grandeur des faits qui se passaient journellement sous leurs yeux. Ils avaient sans doute cette impression qu'ils assistaient à une époque gigantesque, pouvant avoir sur les destinées de leur pays une immense influence, et pouvant être un jour offertes en spectacle à la postérité. Tortorel et Perrissin, en faisant ainsi de la gravure, écrivaient pour nous une histoire vivante. Jamais publication illustrée ne fut plus digne de figurer dans toutes les bibliothèques que celle des Grandes scènes historiques dont les quatre premières livraisons viennent de paraître.

Le volume d'où les gravures sont reproduites en fac-similé fait partie des richesses de la Bibliothèque nationale. M. Henri Bordier avait déjà reproduit en réduction quelques-unes des gravures de ce recueil dans sa remarquable Histoire de France publiée en collaboration avec M. Edouard Charton. Rien n'est plus curieux que ce défilé d'événements, de héros, de villes, de batailles, que ces costumes du xvI° siècle. Nous sommes ici en pleine réalité. Ces dessins sont vivants et l'exactitude de leurs détails a pour nous une réelle importance.

Les fleurons, les initiales, les culs-de-lampe originaux, dessinés par François Ehrmann, sont, au point de vue artistique, des plus remarquables. On dirait des camées ou de fines reproductions de bas-reliefs de la Renaissance.

Après les gravures, voici le texte. L'élite de nos littérateurs et de nos érudits s'est partagée la rédaction des notices qui accompagnent chaque gravure. Citons parmi eux MM. Henri Martin, de Longpérier, C. Dareste, C. Waddington, C. Lenient, F. Baudry, L. Lalanne, A. Rambaud, G. Maspéro, etc., etc.

L'ouvrage paraîtra en 44 livraisons à 3 francs.

Nous recommandons vivement ce splendide ouvrage aux amateurs et aux bibliophiles.

JULES DELORME.

VIE

D'ARTUS PRUNIER DE SAINT-ANDRÉ

D'APRÈS UN MANUSCRIT INÉDIT DE NICOLAS CHORIER

AVEC INTRODUCTION, NOTES, APPENDICES ET CORRESPONDANCE INÉDITE
Par ALFRED VELLOT

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Au nombre des grands magistrats qui, par leurs services et leur dévouement, ont illustré la fin du xvi° siècle, il en est un dont les biographies passent le nom sous silence, et qui cependant a exercé une grande influence sur ses contemporains. — Nous voulons parler d'Artus Prunier de Saint-André.

Après la notice d'un biographe local (Guy-Allard), Artus avait bien eu un historien; mais, par un de ces accidents trop fréquents dans le domaine des lettres, l'œuvre de l'historien s'était éclipsée, s'était perdue.

Par les soins d'un compatriote aussi zêlé qu'érudit, ce travail vient d'être retrouvé, et c'est le fruit de ses infatigables recherches dont M. A. Vellot nous gratifie dans son beau volume.

Le titre de cet article a déjà dû vous dire quelle bonne fortune nous avons à vous annoncer : il s'agit d'une étude de prédilection du savant Chorier, que je n'ai pas besoin de qualifier

auprès d'aucun bibliographe.

C'est en 1677 que Chorier, engagé par les « services signalés » qu'il devait aux petits-fils d'Artus Prunier, résolut d'écrire la vie de cet homme de valeur, et il s'acquitta de cette tâche avec tous les soins d'un cœur reconnaissant. Il commença d'abord à rediger sa narration en latin; mais ce n'était là pour lui qu'une ébauche. Cinq ans plus tard, il la reprit en français, en lui donnant toute l'étendue désirable.

La perte du manuscrit excitait donc un vif regret, et M. Vellot

(1) Se trouve à la librairie J. Martin.

:

allait se plonger dans des investigations acharnées pour reconstruire cette histoire intime, lorsque le concours inappréciable de deux amis vint le tirer d'embarras : M. le comte de SaintFerriol, d'abord, M. le marquis de Virieu, ensuite, lui communiquèrent, le premier la copie d'un fragment, le second la copie complète du manuscrit français de Chorier, copie authentique et corrigée de la main même de l'historien.

Le vaillant chercheur éprouva une joie facile à comprendre. Il venait d'exhumer un trésor, et n'avait plus qu'à en préparer la toilette pour le présenter au public lettré.

Sans perdre un instant, il se mit à la besogne, revoyant son texte avec une sollicitude toute filiale. Il nous a religieusement conservé l'orthographe de son auteur, mordernisant seulement la ponctuation, afin de rendre la lecture plus facile.

Mais il ne s'en est pas tenu là. Plein de son sujet, il a écrit un Avant-propos des plus substantiels, et une Introduction dont le sous-titre (« les services d'un magistrat dauphinois à la fin du XVIe siècle ») dit toute l'importance. C'est le reflet de cette époque troublée (1548-1616); c'est un véritable et excellent morceau d'histoire. Et ce n'est pas tout des Notes savantes et très étendues élucident chaque page du livre, que l'éditeur littėraire a terminé par la Correspondance de Prunier Saint-André, et des Appendices contenant des pièces, des actes, des documents d'un haut intérêt.

Avant de finir, faisons part d'une indécision qui nous reste. En parlant de l'éminent magistrat, nous avons toujours dit: Artus Prunier de Saint-André, quoique, au courant du livre, on trouve alternativement: Artus Prunier, et Artus de Prunier. Guy-Allard, Chorier et M. Vellot lui-même, disent volontiers tantôt l'un, tantôt l'autre. Mais le titre et la couverture du livre, toujours tirés en dernier, nous semblent devoir donner la version la plus réfléchie, la plus voulue. Ce serait donc à Artus Prunier que l'on devrait s'en tenir... Qu'à cela ne tienne! A ce de n'est point attachée la fortune du livre, qui a déjà reçu une recompense méritée, la Médaille d'or à l'Académie delphinale.

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F. FERTIAULT.

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