DU LOUVRE AU PANTHEON Par Ernest PRAROND Un beau vol. in-18 jésus. Paris, A. Lemerre, 1881. Prix: 3 fr. Le meilleur moyen de bien faire connaître la nouvelle publication de M. Prarond serait de reproduire la Préface, nette et corsée, que l'auteur a mise en tête de son livre. Elle dirait mieux que notre article. Du Louvre au Panthéon, tel est le titre du recueil. Le solide rythmeur, combattant le sentiment qui, jusqu'au siècle dernier, voulait que l'aspect des villes fût dénué de poésie, s'y nontre le champion vaillant de la « poésie des villes.» Dans la succession de scènes qu'il nous retrace avec une vigueur de plume peu commune, il s'est donné la tâche d'étudier le centre, le cœur de Paris, du vieux Paris, qu'il remonte d'abord dans le lointain des âges, parcourt ensuite aux époques intermédiaires, et enfin sillonne, contemple et scrute actuellement dans tous ses recoins et sous toutes ses faces; et vraiment c'est plaisir de voir avec quelle justesse, quel savoir, quel humour le titre est justifié, le programme rempli. Malgré quelques pièces, qui ont la sveltesse et qui s'envolent, tenant sans doute à prouver que le poète a toujours la corde lyrique sous les doigts, -ce livre n'est point le livre chanteur. Les détails y sont tellement vus et incisés, que l'on peut hardiment dire qu'ils sont œuvre de peintre et graveur. Évidemment M. Prarond nous déroule dans ces pages tout le trésor d'un aquafortiste, qui ajouterait l'éclat des couleurs à la profondeur et à la précision de ses pointes. Ce n'est pas que cette forme soit une révélation pour nous; nombre de pièces antérieures accusaient déjà, chez notre poète, cet entraînement, et aussi cette aptitude, - à peindre ou des siner dans ses rimes; mais je ne crois pas qu'aucun de ses volumes soit aussi complétement un album que celui-ci. Prosodiste consommé, M. Prarond fait ce qu'il veut de son vers, très personnel, qu'il rend ductile, assouplit et cisèle d'une façon toujours neuve et inattendue. Linguiste non moins exercé, il émaille sa diction de vocabbles qu'il trouve et enchâsse avec un bonheur infini; de sorte qu'à chaque instant un rayonnement caresse votre esprit, tout en décelant l'homme des fortes études. Le lecteur peut entrevoir, maintenant, quel charme l'attend au parcours des tableaux écrits foisonnant dans la production récente. La plupart sont courts. Cette concision nous permettra d'en citer un, que le poète a bien voulu nous dédier. Ce ne sera pas un échantillon suffisant, car la note du livre est multiple et de nuances variées; mais ou aura toujours à nous remercier du morceau intitulé Devant la boutique de Claudin, et que voici ; Elle avait le printemps tout en fleurs sur les lèvres; Ce quivre, éclair tournant, jeta ses grâces mièvres Je crus voir un rayon s'éteindre en un couloir, Et le soupçon me vint, un instant, que, parmi Etait l'âme rendue au vieux monde endormi.' Piquante, l'apparition; mais, à feuilleter le volume, que d'autres surprises! Il faut le lire, surtout les séries; Moyen âge, Renaissance, Printemps romantiques, Éclipse, la Rue, les Solitaires, les Suicides, etc... Tout au long, le saisissant des pages vous étreint. Ne pouvant me développer, je me résume en un mot: Du Louvre au Panthéon est un livre où le poète a fait, en peintre, de l'érudition sur Paris. F. FERTIAULT. BIBLIOTHÈQUE RÉCRÉATIVE Par VICTOR DEVELAY Pétrarque Epitre à la postérité et mon Testament. Sophonisbe. Psaumes pénitentiaux. (Traduit pour la première fois.) Depuis que nous avons signalé aux lecteurs du Bouquiniste la charmante relation faite par Pétrarque de son ascension du mont Ventoux, M. V. Develay a enrichi sa Bibliothèque récréative des trois ouvrages dont nous venons de transcrire les titres. L'Epitre à la postérité est une confession à la manière de saint Augustin. On y retrouve les qualités aimables et les pensées tour à tour profondes et piquantes qui caractérisent tous les écrits du poète philosophe, et de plus je ne sais quoi de touchant, d'attendrissant qui inspire au lecteur une sorte de regret de n'avoir pu jouir de la société d'un tel homme. Il est vrai que le mode de traduction adopté par M. Develay nous met, autant que possible, en communication avec Pétrarque. Son Testament nous révèle les plus beaux côtés de ce caractère, et nous montre, pour ainsi dire en action, les sentiments justes et généreux de l'homme. Sophonisbe est un épisode détaché de son poème Africa, et met en pleine lumière les beautés comme aussi les imperfections du genre. On y trouve tour à tour des tirades pathétiques, très bien rendues par le traducteur, et des déclamations ampoulées auxquelles nous ont habitués les poètes épiques de la décadence romaine. Toutefois, ce spécimen nous donne la curiosité de connaître le poème en entier. Espérons que M. Develay nous accordera prochainement cette satisfaction. On pourrait définir les Psaumes pénitentiaux de Pétrarque une adaptation des véritables Psaumes de la pénitence à sa propre personnalité. Je ne sais ce que répondrait l'auteur de la Bibliothèque récréative à celui qui, avant d'avoir parcouru ces 60 paginettes, lui chercherait querelle d'avoir compris un tel livret dans cette bibliothèque; mais, après lecture d'icelles on perdra l'envie de lui faire cette indiscrète question. Ici encore c'est Pétrarque ouvrant son cœur au Dieu qu'il invoque et au lecteur, a qui, dans tant de lettres et d'opuscules intimes, il s'est dépeint avec une sincérité naïve et charmante; et si ces confidences n'ont rien de récréatif dans le sens restreint qu'on a donné à cette épithète, au moins ne pourra-t-on en méconnaître l'attrait irrésistible et la douce influence. Cette lecture recrée l'esprit en passant par l'âme. Que voulez-vous de plus? CH.-EM. RUElle. LIVRES En vente aux prix marqués A la Librairie de Jules MARTIN OUVRAGES SUR LA CHAMPAGNE ET LA LORRAINE 7453. ABBAYE D'ORVAL (Les ruines et chroniques de l'). Esquisse morale, religieuse et chevaleresque de l'histoire de l'ancien comté de Chiny, par Jeantin. Paris, 1857, in-8, br. Plans et figures. 450 7454. ADÉLAIDE de Champagne, par Dortigue de Vaumorière. La Haye, 1746. 4 parties en 2 vol. in-12, v. mar. 3 50 7455. ACADÉMIE DE TROYES. Histoire sérieuse d'une Académie qui ne l'était pas, par le Dr Payen. Paris, 1848. — Quelques mots sur un ouvrage intitulé: Mémoires de l'Académie de Troyes, par Socard, 1854. Petit supplément aux Mémoires de l'Académie de Troyes. Chalons, 1874. Ens. 3 broch. in-8. 4 » 7456. ANNUAIRE administratif, statistique et commercial du dép. de l'Aube pour 1863. Troyes, in-8, br. Figures. 350 Cont. entre autres pièces historiques: Inventaire des chaines de fer, qui, au XVIe siècle servaient à la défense de Troyes. maine. Le château de Foujon. Le camp de Sainte-GerUn mot sur un imprimeur de Troyes, au XVIe siècle. Inauguration du monument Thénard, etc. 7457. ARDENNES. Géographie historique du département des Ardennes, par J. Hubert. Charleville, 1856, in-12 de 520 pages, br. Carte. 2 50 7458. ATTIGNY, avec ses dépendances, son palais, ses conciles, et autres événemens qui ont contribué à son illustration et à sa décadence, par Hulot. Rheims, s. d., 1826, in-8, br. Notes manuscrites. 7459. AUBE (Dictionnaire topographique du dép. de l'), comprenant les noms de lieu anciens et modernes, par Boutiot et E. Socard. Paris, I. N., in-4, br. 6 » 7460. AUBE (Les archives historiques du département de l') et de l'ancien diocèse de Troyes, depuis le vie siècle jusqu'à 1790, par A. Wallet de Viriville. Troyes, 1841, in-8, br. Fac-similés. 10 » 7461. AUBE (Procès-verbal des séances de l'assemblée administrative du département de l'), tenues à Troyes dans les mois de novembre et décembre 1790. Troyes, 1791, 3 vol. in-4, br. 15 » 7462. AUBE. Recueil de 26 pièces, en 2 vol. in-8, d.-rel. chagrin viol. 30 » Arrest Recherches sur l'établissement et l'exercice de l'imprimerie à Troyes, pa Corrard de Breban, 1851. Portrait et fac-similé. A propos d'un vieu livre, par A. Socard, 1865. Portrait. Notice sur la bibliothèque de Troyes par Harmand, 1844. Discours sur le proverbe: Quatre-vingt-dix-neuf moutons et un Champenois font cent bètes, par Herluison, 1810. Notes sur les actes et les recherches de l'état-civil dans l'arr. de Troyes, par Boutiot, 1850. Recherches sur les grands jours de Troyes. par Boutiot, 1852. Pièces relatives à l'abbaye de Clairvaux et suivies d'une notice sur un ms. du président Bouhier et cont. l'inventaire des joyaux et autres biens de Marguerite de Flandre, duchesse de Bourgogne, 1856. Etudes sur les documents antérieurs à 1285, conservés dans les archives des quatre petits hôpitaux de Troyes, par d'Arbois de Jubainville, 1857. Recherches sur les anciennes pestes de Troyes, par Boutiot, 1857. La Saint-Barthélemy à Troyes, 1845. de 1733, pour Mgr l'évêque de Troyes contre plusieurs ecclésiastiques, réimpr. Discours de la prinse de Montyramé, par Mgr le prince de Joinville, gouverneur de Troyes, en 1590, réimpr. La prise et capitulation de Mery-surSeyne, avec la défaitte du sieur de Poitrincour, etc. 1615. Réimpr. ciation faicte entre les princes, seigneurs, gentilshommes, subjectz du comté de Champagne, au bailliage de Troyes, par l'évêque dudict Troyes. Réimpr. Armoiries des communautés religieuses de Troyes et des environs par Coutant, 1856. Planches. Des privilèges de l'abbaye de N.-D. aux Nonnains de Troyes, par Boutiot, 1864. Marie ou la grosse cloche du beffroy de Troyes par Boutiot, 1863. Considérations sur les monnoies du comte de Champagne par Hiver, 1839. Planche. La Champagne vengée, ode anacréontique, dédiée à tous les gourmets, 1830.- Tablettes historiques de Troyes par Aufauvre, 1858. Portrait. Antiquités troyennes jusqu'ici négligées, par Lapaume, 1851. Notice sur une collection de peintures exposée à Troyes, Chronique équestre, 1307-1843, par Gayot, etc. 1843. Asso 7463. BABEAU (A.), de Troyes. Le Village sous l'ancien régime. Paris, 1878, in-8, br. 3 50 7464. BAR-SUR-AUBE (Histoire de) sous les comtes de Champagne. 1077-1284, par d'Arbois de Jubainville et Pigeotte. Bar-sur-Aube, 1859, in-8, br. Plan de la ville et sceaux. 3 » 7465. BAR-LE-DUC (Nouveau commentaire sur la coutume de), con |