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BULLETIN

DU

Bouquiniste

FONDÉ PAR AUGUSTE AUBRY

Avec la collaboration de Bibliophiles et d'Erudits

Paraissant le 1" et le 15 de chaque mois.

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En distribution :

CATALOGUE

DE

LIVRES ANCIENS & MODERNES

LIVRES A VIGNETTES, GRAVURES
ILLUSTRATIONS DU XIX SIÈCLE

DONT LA VENTE AURA LIEU

HOTEL DES COMMISSAIRES-PRISEURS, RUE DROUOT Salle no 4, à 2 heures

Les 18 et 19 Mars 1881

Par le ministère de Me DELESTRE, Commissaire-priseur,
Assisté de M. J. MARTIN, Libraire.

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Par le Ministère de M° ALEXANDRE, Commissaire-priseur, Assisté de M. Jules MARTIN, Libraire.

BIBLIOTHÈQUE ELZEVIRIENNE. Supercheries littéraires de Quérard et Dictionnaire des Anonymes de Barbier, nouv. édition. Muse historique de Loret. Collection de Mémoires relatifs à l'histoire de France, par Michaud et Poujoulat. Le Bibliophile français. Bibliographie de la Presse, pa Hatin. — Armorial du Bibliophile, etc., etc.

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

UNE RÉSURRECTION LITTÉRAIRE

THOMAS CORNEILLE

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La gloire rayonnante de Pierre Corneille a, depuis longtemps, absorbé la réputation de son frère. Aujourd'hui le pauvre Thomas est pour ainsi dire oublié. Assurément, cet oubli est injuste, et il faut savoir beaucoup de gré à l'excellent éditeur Laplace de ressusciter en quelque sorte un auteur dramatique, naguère applaudi, à de nombreuses reprises. L'édition, très soignée, des œuvres complètes de Thomas Corneille, qui vient de paraître, en un seul volume grand in-8, avec une intéressante préface de M. Edouard Thierry, le savant conservateur-administrateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, permettra aux amis du passé, aux lettrés, aux délicats, de se rendre un compte exact de la place que le frère de l'immortel auteur du Cid méritait d'obtenir et a obtenue dans le monde littéraire. On sait bien que le Comte d'Essex eut du succès; on n'ignore pas davantage que le Festin de Pierre, mis en vers, fut fort bien accueilli, mais on n'a guère entendu parler, en revanche, de Don Bertrand de Cigarral, imité de François de Roxas, « qui fut la joie vingt fois renouvelée de la Cour, pendant la minorité de Louis XIV et que, près d'un siècle et demi plus tard, le chevalier de Mouhy regrettait de ne plus voir à la scène. »>

Timocrate, que le public ne se lassait pas d'applaudir, à tel point qu'il fallut cesser de représenter cette pièce uniquement pour plaire aux comédiens, las de la jouer, -est absolument abandonnée, depuis bien longtemps déjà! Et Circé, cette féerie jadis célèbre, dont les trois premières représentations fournirent

ce total, énorme pour l'époque: 7985 livres, qu'est-elle devenue? Et le Baron d'Albikrac, et la Comtesse d'Orgueil, et l'Inconnu, et Bradamante, et la Devineresse? et vingt autres pièces du même auteur, tragédies ou comédies, qui les a lues, actuellement, qui les connaît même par ouï-dire? A peine quelques curieux, quelques chercheurs infatigables! M. Laplace a donc eu cent fois raison de réunir ces œuvres d'un vif intérêt scénique et littéraire, et de les publier dans la collection, remarquable à tous égards, qu'il a consacrée au théâtre français, depuis les origines jusqu'à nos jours. La notice, confiée à M. Edouard Thierry, l'ancien directeur de la Comédie-Française, nous montre Thomas Corneille, depuis sa naissance, à Rouen, le 20 août 1625, jusqu'à sa mort, aux Andelys, le 8 décembre 1709. Il avait succédé à son illustre frère, à l'Académie, en 1685.

La docte Compagnie le remplaça par Houdart de la Motte. << C'était un aveugle qui succédait à un autre (fait judicieusement observer M. Thierry), par le droit d'un mérite réel et le rapport touchant d'une infirmité commune. Si le fauteuil des deux Corneille eût passé, la chose était possible, de Lamotte à Lesage, de l'auteur de Turcaret à l'auteur de la Métromanie, deux aveugles aussi, deux esprits d'ordre supérieur, qui ne furent pas académiciens, il aurait été le fauteuil des OEdipes de la littérature française. >>

N'oublions pas de mentionner que l'édition nouvelle du théâtre de Thomas Corneille est enrichie de figures, habilement dessinées et coloriées, représentant les types des principaux rôles des pièces, réimprimées avec soin. En outre, l'ouvrage contient de fort curieux fac-simile de dessins du XVIIe siècle, relatifs aux trucs bizarres et ingénieux, employés dans la Devineresse, comédie composée, en collaboration avec de Visé, pour dévoiler les prétendus mystères de sorcellerie, qui attiraient à ce moment (fin de 1679) la foule chez la Voisin.

Thomas Corneille ressuscitę à propos; le succès du livre es certain.

ALEXANDRE PIEDAGNEL.

MONTESQUIEU

LE TEMPLE DE GNIDE

SUIVI DE

CÉPHISE ET L'AMOUR

Avec figures dessinées dans le texte par CH. EISEN Gravées par NOEL LE MIRE, reproduites par GILLOT et imprimées Par MOTTEROZ

Texte original avec préface, par le bibliophile JACOB
EDITION UNIQUE:

300 exempl. papier vélin : 16 fr.

100 exempl. Hollande avec gravures sur chine: 30 fr.
36 exempl. Whatman, gravures sur chine en doubles épreuves: 48 fr.

Nul ne doit s'attendre, à propos de cette belle réédition, à trouver ici la moindre étude sur l'œuvre légère et mythologiquement poétiquc de Montesquieu.

Jeune, aimant délicatement le commerce des femmes, le futur auteur de l'Esprit des Lois s'est complu à ce pastiche, où il a enveloppé des transparences du voile grec les émotions et (peutêtre) les aventures de son propre cœur.

Dans la savante et piquante Préface que le bibliophile Jacob a écrite pour ce joli livre, le lecteur pourra voir tout ce qu'il y a de vrai dans cette gracieuse fantaisie, qui n'a qu'à petite dose le mouvement du poème, mais qui est bien une ravissante idylle,

idylle soi-disant antique, mais pleine d'allusions à des amours personnelles et contemporaines. Pour qui saura lire, M11e de Clermont apparaîtra entre les lignes. C'est elle la Thémire du poète.

Pour se rendre compte de la séduction que le Temple de Gnide a exercée en son temps, il suffit de se rappeler que Colardeau et, à côté de lui, Léonard, se sont, l'un stimulant l'autre, délectés à le traduire en vers. Seulement, toutes ingénieuses que

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