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passage de Vitruve où il est dit, Edes Honoris et Virtutis Mariana cellæ, Visconti s'est permis de substituer l'épithète de Marcelliana, que ne donne aucun manuscrit ni aucun texte imprimé (1), à celle de Mariana, qu'expliquent et justifient suffisamment les mots ad Mariana de l'autre passage de Vitruve. Il n'y a donc aucune espèce de vraisemblance pour l'opinion de notre auteur, ou, pour mieux dire, tout y est directement contraire ; et même, sans les raisons péremptoires qui viennent d'être indiquées, il suffiroit de jeter les yeux sur le monument en question, pour être convaincu que ce petit temple, quelle qu'en ait été la destination antique (2), ne sauroit être l'oeuvre vantée par Vitruve comme une des merveilles de l'architecture romaine, et conséquemment que Visconti, ou bien l'auteur, quel qu'il soit, de la description qui nous occupe, s'est fait une étrange illusion, quand il a pu voir dans l'église actuelle de SaintUrbain, tant de fois restaurée dans l'antiquité même et dans le moyen âge, l'un des ouvrages encore debout d'un architecte antérieur à Vitruve (3). Je ne crois pas avoir besoin d'excuser auprès de nos lecteurs la longueur de l'examen auquel je viens de me livrer. L'importance du monument antique qui en est l'objet, les graves et nombreuses erreurs auxquelles

péristyle commun, et sans posticum; mais cette discussion, étrangère à l'objet qui nous occupe, nous meneroit trop loin.

(1) C'est ce que n'a pas manqué de relever le savant éditeur de Vitruve, Schneider, qui attribue, d'après l'opinion commune, cette fausse leçon à Piranesi, et qui défend l'expression Mariana par son rapport avec les mots ad Mariana de l'autre passage; voy. ses Comment. tom. II, part. II, p. 16. — (2) Si l'on pouvoit ajouter beaucoup de confiance aux Actes du martyre de S. Cécile et de S. Sophie, cités par Bosio, et où il est question d'un pagus Camœnarum, situé à trois milles de Rome, près de la voie Appienne, avec plusieurs temples ou autels dédiés à Jupiter, Saturne, Junon, Venus et Diane, la distance et la situation indiquées, qui correspondent très-bien à celles de la colline où s'élève l'église de Saint-Urbain, pourroient faire présumer que cette église est un des temples en question; voy. Nardini, R. A. I, 161; et cette supposition admise, la dénomination de temple de Saturne se trouveroit assez bien d'accord avec l'observation que nous avons faite plus haut, au sujet du bas-relief de la voûte publié par Visconti. Mais ce ne seroit encore qu'une conjecture, à laquelle je n'attache moi-même presque aucune importance. M. Piale croit que ce monument fut primitivement le tombeau de quelque grande famille romaine, et cette idée ne me paroît pas non plus fort heureuse. Le fait est que nous ignorons encore sa véritable destination ; et c'est le sort de beaucoup de monumens antiques dans Rome et hors de Rome, auxquels on s'obstine à donner des noms qui n'attestent que l'insuffisance ou l'incertitude de nos connoissances. (3) Pag. 412. Fra essi però Muzio fù l'architetto dei tempi dell' Onore e della Virtù, annoverati fra i più celebri dell' antichità; delle di cui opere una è questa che da noi si è dichiarata, la quale da sì lungo tempo ancora esiste.

ce monument a donné lieu et qui pourroient recevoir du nom illustre sous l'autorité duquel elles viennent tout récemment de se produire une sorte de sanction, me faisoient un devoir de soumettre à une discussion sévère l'opinion attribuée à Visconti ; et j'avoue qu'en considérant tant d'assertions inexactes et d'interprétations abusives échappées à notre auteur, je serois maintenant plus que jamais disposé à croire qu'un pareil écrit n'est pas de lui. J'appelle donc de nouveau sur ce point toute l'attention de M. Labus.

Pour achever de rendre compte des matières contenues dans le second volume des œuvres de Visconti, il ne me reste plus qu'à indiquer les morceaux qui le terminent, et parmi lesquels je me contenterai d'en citer deux: l'un, relatif à la tête d'Apollon, conservée au palais Grimani, à Venise, et qui est une copie, en marbre grec, du même original que le fameux Apollon du Vatican (1); l'autre, consistant en additions et corrections que Visconti préparoit pour une seconde édition du Musée Pie-Clémentin, qui devoit se faire à Florence (2). Ce travail n'étoit encore arrivé qu'à la dixième planche du premier volume, forsqu'une mort prématurée vint surpendre ce savant illustre : c'est donc le dernier fruit de ses veilles; c'est le dernier monument d'un génie près de s'éteindre, et qui nous le montre, à l'extrémité de sa carrière, encore occupé de perfectionner son plus bel ouvrage et l'un des chefsd'œuvre de la science. Il se mêle à la lecture de ces dernières pages, tracées en quelque sorte par la main défaillante d'un grand homme, je ne sais quoi de religieux, qui m'empêcheroit de les soumettre à la critique, quand bien même je pourrois y trouver quelque sujet de l'exercer; et il me semble qu'après le soin que j'ai mis à l'examen de ses écrits, le silence que je garde ici est encore un hommage que je rends

à sa mémoire.

(1) Pag. 419-422, tav. XV. - (2) Pag. 423-447

RAOUL-ROCHETTE.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

Grammaire de Denys de Thrace, tirée de deux manuscrits arméniens de la bibliothèque du Roi, publiée en grec, en arménien et en français, précédée de considérations générales sur la formation progressive de la science glossologique chez les anciens, et de quelques détails historiques sur Denys, sur son ouvrage et sur ses commentateurs; par M. Cirbied. Paris, imprimerie d'Éverat, librairie de Delaunay, 1831, in-8°.

Electre, tragédie de Sophocle, expliquée en français suivant la méthode des colleges, par deux traductions, l'une littérale et interlinéaire, avec la construetion du grec dans l'ordre naturel des idées, l'autre conforme au génie de la langue française; précédée du texte pur, accompagné de notes explicatives, d'après les principes de MM. de Port-Royal, Dumarsais, Beauzée, et des plus grands maîtres; par L. A. Vendel-Heyl. Paris, Delalain, 1831, in-12, 252 pages; prix 4 fr. 50. c.

Les Comédies de Térence, traduction nouvelle, par M. J. A. Amar, tome second, contenant les Adelphes et Phormion, Paris, Panckoucke, 1831, in-8°, 430 pages; prix, 7 fr. C'est la 48o livraison de la Bibliothèque latine-française. Grammaire française classique, sur un nouveau plan, par. M. H. L. D. Rivail. Paris, imprimerie de Ducessois, librairie de Hachette, &c., 1831, première partie, 160 pages in-4°; prix, 1 fr. 25 c. On a publié une 3o édition (considérablement améliorée) de la Grammaire française, méthodique et raisonnée, de M. Alex. Boniface. Paris, imprimerie de Gratiot, librairie de Johanneau, 1831, 376 pages in-12. Cette grammaire s'annonce aussi comme rédigée d'après un nouveau plan, et fondée sur un grand nombre de faits, ainsi que sur l'autorité des grammairiens les plus célèbres.

Nouveau Dictionnaire des Rimes, entièrement refondu, où les mots sont classés, pour la première fois, selon la plus grande richesse des rimes, augmenté de 10,000 noms historiques, &c., par M. Eugène T. Montpellier, imprimerie de la veuve Picot; Paris, librairie de la veuve Béchet, 1831, in-16, 240 pages.

Poésies de Pernette du Guillet, Lyonnaise. Lyon, Perrin, 1830, 140 pages in-8°, édition tirée à 100 exemplaires seulement. Ces poésies ont été publiées, en 1545, à Lyon, chez J. Detournes, in-8°; en 1546, à Paris, chez Marnef, in-16. Duverdier cite une réimpression chez Detournes, in-8°, en 1552: ce n'est peut être qu'une indication fautive de l'édition de 1545.

Don Juan ou Lisbonne sauvée, tragédie en 5 actes et en vers, par M. Adr. Giraudeau. Paris, Fardeau, 1830, in-8°; prix, 2 fr. 50 c.

Romans de Henri Zschoke, traduits de l'allemand par M. A. Loève-Veimars. Paris, imprimerie de Lachevardière, librairie de Gosselin, 1831, 4 vol. in-12; savoir: tom. VI-IX. Véronique ou la Béguine d'Arau en 1544.

Paul Clifford, par M. Bulwer, traduit de l'anglais, par M. J. Cohen. Paris, Fournier jeune, 4 vol. in-12; prix, 12 fr. M. Bulwer a précédemment publié d'autres romans intitulés Devereux, l'Enfant désavoué, O'Neill, &c.

L'Écumeur de mer ou la Sorcière des eaux, roman américain de M. J. Fennimore Cooper, traduit (ou travesti ) en français. Paris, Gosselin, 1831, 4 vol. in-12; prix, 12 fr.

Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, par MM. Nodier, J. Taylor, Alf. Cailleux. Paris, Firmin Didot, Engelman. Livraisons ou cahiers in-fol., I-XVII ; les cinq derniers concernent l'Auvergne. Prix de chaque cahier, 15 fr. 50,

Voyage à la grande Chartreuse, par M. E. P. Dupré-Deloire. Valence, Borel, 1831, in-12, 360 pages,

De l'Afrique, ouvrage contenant les navigations des capitaines portugais et autres, faites audit pays jusqu'aux Indes tant orientales qu'occidentales, Perse, Arabie Heureuse, Pierreuse et Déserte, ensemble la description de la Haute Éthiopie, pays du Prête-Jean, et du noble fleuve du Nil, par J. Teniporal. Paris, imprimerie de Ducessois, 1830, 1831, 2 vol. in-8°.

Quatre années de séjour dans l'Afrique méridionale, esquisses par M. Cowper Rose, officier au corps royal du génie, traduites de l'anglais par M. J. J. Cabanis, Paris, Cherbuliez, 1831, in-8°, viij et 335 pages; prix, 5 fr.

Histoire des Gaules et de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la fin du règne de Hugues Capet, par Mme la comtesse Legroing. Paris, 1830, in-8°: première livraison de 96 pages. Il y aura 3 vol.

Collection de costumes, armes et meubles, pour servir à l'histoire de France depuis le commencement de la monarchie jusqu'à nos jours, par M. le comte Horace de Viel-Castel. Paris, imprimerie de Renouard, 1830, 1831, in-4o, 34 livraisons, chacune d'une demi-feuille de texte et de 5 planches. Le nombre des livraisons sera de 60, qui formeront 3 vol.

!

Essai historique, géographique et statistique sur le royaume des Pays-Bas, par MM. Balbi et de la Roquette. Paris, imprimerie de Pihan de ja Forest Morinval, librairie de Jules Renouard, &c., 1831, in-plano, grande feuille coloriée; prix, 6 fr.

Philosophie française, par Mme Dadolle, née Grou-Boussel. Paris, imprimerie de Courcier, 1831, 83 pages in-12, — La même dame a publié, en 1830, les Veillées d'une Française. Paris, Pichon et Didier, 147 pag. in-12; prix, 2 fr. De l'instruction publique, et des institutions nationales et philanthropiques qui s'y rattachent, par M. Adolphe de Lajous (de l'Ariége). Paris, imprimerie d'Auffray, librairie de le Vavasseur, 1830, 88 pages in-8°. Prix, ↑ fr. 50 e. Cartas filosoficas sobre la educacion, &c. Lettres philosophiques sur l'édu cation, terminées à Sainte-Croix de Ténérife, en 1800, par D. François de Say, ancien second lieutenant du régiment d'infanterie d'Ultonia, maintenant ermite de Mareuil-lès-Meaux. Paris, Corbet jeune, 1830, in 8o. Prix, 6 fr.

Traité des preuves judiciaires, ouvrage extrait des manuscrits de M. Jérémie Bentham, jurisconsulte anglais, par M. Et. Dumont; seconde édition. Paris, impr. de Lachevardière, libr. d'Hector Bossange, 1830, 2 vol. in-8°.

Traité de chimie, par M. J. J. Berzelius, traduit par M. A. J. L. Jourdan,

sur des manuscrits inédits de l'auteur, et sur la dernière édition allemande, Première partie, chimie minérale, 3 vol. in-8°. Paris, Firmin Didot, 1830 et

1831.

Essai de chimie microscopique appliquée à la physiologie, ou l'Art de transporter le laboratoire sur le porte-objet dans l'étude des corps organisés, par M. Raspail. Paris, imprimerie de Fournier, librairie de Meilhal, 1831, in-8°, 156 pages et 5 planches.

Mémoires métallurgiques sur le traitement des minerais de fer, d'étain et de plomb en Angleterre, faisant suite au Voyage métallurgique de MM. Dufrénoy et Elie de Beaumont, ingénieurs des mines; par M. Léon Coste, ancien élève de l'École polytechnique, ingenieur au corps royal des mines, et M. Auguste Perdonnet, ancien élève de l'École polytechnique et de l'École des mines, membre de la Société helvétique des sciences naturelles. Paris, Bachelier, 1830, in-8°, ix et 415 pages, avec un atlas comprenant 14 grandes planches gravées; prix, 9 fr.

Traité des productions naturelles, indigènes et exotiques, ou Description des principales marchandises du commerce français, à l'usage des négocians, rédigé par une réunion de commerçans et de courtiers près la bourse de Paris, sur les matériaux recueillis et fournis par M. Delanoye, courtier de commerce. Paris, imprimerie de Decourchant, librairie de Renard, 1831, in-18, 568 pages.

Vaisseau insubmersible, ou Méthode de construction navale, fondée sur les lois de la gravitation universelle, par M. Nosarewski. Paris, Ma Huzard, 1830, 90 pag.; prix, 2 fr. 50 c.

Mémoire sur les colonies agricoles de bienfaisance de la Belgique et de la Hollande, rédigé d'après la demande de la Société royale et centrale d'agriculture, suivi de recherches comparatives, 1o sur les principaux systèmes adoptés par divers gouvernemens, pour la répression des délits et de la mendicité, et leurs résultats; 2° sur les différens genres de colonies agricoles qui existent dans plusieurs états de l'Europe; 3° sur les avantages que la France pourroit retirer de l'établissement des colonies agricoles; 4o enfin sur les moyens de les y fonder, par M. Huerne de Pommeuse. Paris, 1830, in-8°.

ANGLETERRE.

The ancient english romance of Havelot the Dane, &c., printed for the Roxburnhe club. London, in-4°. Traduction anglaise du poëme français de Havelot le Danois. On publie en même temps le texte original, qui étoit inédit et dont il n'existe aucun manuscrit en France. Il est d'un auteur inconnu, mais qui semble antérieur à Robert Wace. Geoffroy Gaymar a publié, sur le même sujet, un poëme que l'on fait entrer dans le volume que nous annonçons. Cette publication importante sera l'objet d'un article particulier dans l'un de nos prochains cahiers.

Levi and Sarah, or the Jewish Lovers; Levi et Sara, ou les Amans juifs, traduction anglaise d'un conte écrit en allemand par Julius Ursinus Niemcewiez, Polonais. Londres, J. Murray, 1830, in-8°, 348 pages. Pr. 8 sh. 6 p. L'auteur de cette production est connu par la part qu'il a prise aux affaires politiques de son pays; il est un des membres du gouvernement provisoire qui vient d'être

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