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munication qui y est exprimée, ou si on prétend qu'il y en ait quelqu'une, doit être réputée pour tout à fait invalide, et qu'elle subsiste d'autant moins qu'il est plus evident qu'elle manque des causes essentiellement requises, sçavoir d'un péché mortel, de contumace dans une erreur notable, de la citation précédente des personnes, &c. Et que l'écrit de la Cour de Rome tend, non pas à défendre l'héritage du Seigneur, mais à usurper les droits impériaux sur les Duchés de Parme et de Plaisance.

Et comme selon la pensée des Saints Pères et des Conciles, les censures sont souvent redoutables, non pas à ceux à qui elles sont infligées, mais à ceux qui les infligent; nous remettons à l'estime et au jugement de Dieu, tout-puissant juge de toute chair, et qui sonde les cœurs, de même qu'à celui de tout homme qui ne sera point prévenu de passion, ce qu'il faut croire de ces larmes des eclésiastiques, qui ont les oreilles bouchées pendant que nos ennemis et ceux du Sacré Empire Romain, dans les provinces d'Allemagne et d'Italie, même dans le domaine des Papes, opriment cruellement et à leur fantaisie les ministres de Dieu et l'Eglise ; et commencent seulement à s'élever contre nous et contre le sérénissime et très-puissant Charles III., Roi d'Espagne, contre le royaume de Naples, et contre le Duc de Savoye, lorsque le ciel commence à favoriser notre juste cause, en sorte que le reste de l'Italie, le royaume de Naples et les Pays-Bas ont été miraculeusement delivrés de leurs cruelles et pesantes mains.

Nous déclarons donc, par la teneur de ces présentes, à perpétuelle mémoire de la chose, et nous protestons avec toute l'efficace que nous pouvons, et qu'il en est

besoin, que nous ne pouvons renoncer ou abandonner aucun droit, et beaucoup moins le direct et souverain domaine sur Parme et Plaisance au Siège Romain ; qu'au contraire, nous nous réservons et au Sacré Empire Romain fermement et expressément tous et chacun des domaines souverains, qui en ont jamais été usurpés, ou sont encore aujourd'hui retenus, de quelque nom qu'ils soient appelés, et nous les declarons nôtres dans la forme et manière la meilleure qui puisse être, annullant, abolissant, et cassant toutes les possessions et prétentions illégitimes, excepté celles qui ont été expressément transférées au dit Siège par la bonté et munificence des empereurs, déclarant toutes les autres pour d'autant plus nulles, injustes, et invalides, qu'il est evident que tout ce qu'on prétend d'aliéner et de soustraire publiquement, ou en secret, et par autorité propre, du domaine de l'empire, est sans aucune force, même tout ce qu'un empereur aurait pu aliéner sans y observer les formes requises.

Nous nous oposons encore très solennellement et spécialement à la pretention qu'a la Cour de Rome, de pouvoir, par voie de bulles et de décrets, disposer des droits, d'un tiers, et des biens temporels, qui ne lui apartiennent point en propre; les bulles et décrets n'étant point valides en ce genre, et ce pouvoir n'étant aucunement reconnu de quelque nom ou titre qu'on se serve pour cela, et ne pouvant et ne devant obliger, en aucune manière, nous ni l'Empire Romain: parce que nous n'admettons et ne pouvons tolérer aucun pouvoir dans la Cour de Rome, qui ait la force d'annuller ce que nous disposons et ordonnons de droit et en vertu de notre autorité Impériale; ne doutant nulle

ment d'être incontinent avoués et assistés en ceci par l'assemblée de tout l'empire en général, et en particulier de tous les électeurs, princes, états, vassaux et sujets de l'empire, de leur conseil et secours effectifs, où il en sera besoin, et où la conjoncture des affaires le demandera.

Donc, de nouveau, de propos délibéré, après un meur conseil et avec la plénitude de notre pouvoir impérial, nous déclarons publiquement par ces présentes, que nous nous oposons, nous abolissons, nous cassons, et nous protestons comme dessus de la maniere la plus solennelle qu'il se peut, contre tout ce qui est exprimé dans l'écrit raporté, tant contre la matière, au préjudice de nos droits, et de ceux du saint Empire Romain, que contre nos ministres, commissaires, soldats, et toutes autres personnes, desquelles l'écrit peut avoir voulu, pû, ou entendu parler.

Nous défendons de même à tous et à chacun des eclésiastiques et seculiers vassaux de nous et de l'Empire, à nos ministres et sujets, soit dans les terres de l'Eglise, soit dans les Duchés de Parme et Plaisance, ou habitant quelque part que ce soit, sous peine de notre très-griève indignation et celle de l'Empire, sous la confiscation de tous ses biens, et encore de peine corporelle, d'avoir aucun égard en quelque que ce soit à ce qui est contenu dans l'écrit raporté; commandons au contraire le plus étroitement que nous pouvons, d'obéir, comme ils sont tenus constamment, à nos commandemens et à nos ordres; leur promettant réciproquement de les faire jouir des effets de notre protection et clémence. Devant faire avertir pour cet effet dans les formes dues le Duc de Parme, à ce qu'il ne reconnoisse pour les Du

chéz de Parme et de Plaisance aucun autre domaine que le nôtre et celui de notre dit très-cher frère le Roi d'Espagne, comme étant seuls seigneurs et possesseurs légitimes du Duché de Milan; étant d'ailleurs évident qu'il est tenu de répondre à nous de nos droits et de ceux du S. Empire Romain.

Nous prions enfin le tout puissant et très-juste Dieu de vouloir inspirer à tous une ardeur et sincère amour d'une honnête, fidèle, et constante paix et concorde, et de nous donner la grace de défendre constamment et virilement tout ce qui appartient à nous et au Saint Empire, protestant de tenir de la divine Majesté, avec la plus humble reconnaissance tout ce qui est des droits de l'Empereur et de l'Empire, et protestant par cette publique déclaration, protestation et reservation, que nous renouvellons encore, que touchant les biens et les droits temporels de l'Empire, personne ne peut rien prétendre, occuper, ou retenir légitimement, si ce n'est ce qui en a été aliéné avec le consentement exprès de nos prédécesseurs, et en particulier aucun domaine temporel du dit empire. Tout ce qui a été fait au contraire, ou réputé avoir été fait, devant être tenu pour non fait, et d'aucune force, et nous y oposant en vertu de ce diplome, souscrit de notre main, et muni de notre sceau impérial, afin que notre oposition ait dès à présent, et à tous les siècles à venir, toute la solemnité et la force qu'elle peut avoir.

Donné en notre ville de Vienne, ce 26 du mois de Juin, l'an 1708. De notre Royaume des Romains le 19, de celui de Hongrie le 22, et de Bohème le 24.

JOSEPH.

ANSWER OF THE EMPRESS MARIA THERESA TO POPE CLEMENT XIII.

His pontificiis litteris respondit Imperatrix, se e pontificiis litteris maximum percepisse dolorem ; sicut enim summopere Pontificem veneratur, ita non potest quin e Pontificis moestitiâ moerorem percipiat; neminem se magis optasse ne evenirent, quæ evenerunt, et ne reges ingratum aliquid Pontifici facerent; se non recusaturam esse, quin adhiberet operam suam pro pace firmandâ, si religioni aliquod immineret periculum.

Sed cum religio nullo sit in discrimine, et concertationes de juribus ad principatum spectantibus sint, quarum unusquisque est solus judex, neque possunt ab alio principe discuti, colliget Pontifex, esse valde arduum et difficile quod Pontifex ab illâ expetit.

Tamen, ut pro potest, meliore modo Pontificis fiducia respondeat,temporum, circumstantiarum,casusque animadversionumque, quas ipsa habere debet, capitumque præcipuorum regiminis suarum ditionum ratione habitâ, amicè adhortabitur principes, ut Pontificis majori dolori parcant.

Obsecundet Deus his conatibus, quos Imperatrix suscipit, ut ostendat quantum summo Ecclesiæ Pastori adhaereat. Hinc ille saltem colliget, quantum cultu, quo illum prosequitur, quantum studio pacis mo

veatur.

Deum orat, ut Pontifici causas doloris imminuat, ab coque Apostolicam benedictionem petit.

Datum Vindebonæ, die 11 Aug., An. 1768.

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