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se démet de sa charge de recteur. L'Académie, au lieu d'accepter, ajoute à ses charges de chancelier et de recteur celle de directeur. M. Le Brun prend possession du tout le 18.

(A la fin du manuscrit de l'Arsenal se trouvent plusieurs extraits des registres de l'Académie relatifs à cette question.)

P. 95, 1. 3: Dans une assemblée particulière. 13 janvier 1663. (Cette date se trouve aussi dans le manuscrit de l'Arsenal.)

P. 103, 1. 7: L'Académie conserve ce billet parmi les papiers du secrétariat. En la liasse éotée B.

P. 106, 1. 27: Le roi s'étant fait représenter l'état de sa maison. Le 24 février 1663. Elle fit tout rayer à la réserve de deux (Ars.).

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P. 110, 1. 28: Tantôt d'une montre à boîte d'or. Le prix par lui (M. Du Metz) donné, d'une montre à boîte d'or et à une double boîte de chagrin piquée d'or, fut remporté le 7 avril 1663 par celui qui avoit le mieux réussi dans une composition proposée par M. Le Brun, dont le sujet fut le Brisement des tables de la Loi à la vue du veau d'or.

(Cette date et ces détails se trouvent dans le manuserit de l'Arsenal, qui ajoute en outre qu'il a présenté deux médailles d'or pour un deuxième et un troisième prix.)

P. 125, l. 17: Elle a déposé dans ses archives une copie du billet. En la liasse cotée B.

APPENDICE.

I.

Académie des Peintres et des Sculpteurs.

(Sauval, Antiquités de Paris, Paris, 1724, 3 vol. in-fol., tome II, p. 500.)

Il y a quelque quarante ou cinquante ans qu'un bourgeois de Paris logé près Saint Eustache prêta sa salle à quelques uns de ses amis, au nombre de sept ou huit, tous jeunes gens qui savoient un peu dessiner, mais dans la résolution de se perfectionner et de dessiner d'après le naturel. Pour cela, ils choisirent un petit homme, faible, appelé Vaudeschoux, qui leur servit de modèle près de six mois, et alors se rendoient à la rue du Cocq, dans la cave de l'un d'entre eux, qui leur fut fort commode parce que c'étoit en hiver. Après Vaudeschoux, ils prirent, pour leur servir de modèle, un certain ivrogne de savetier nommé Marin, mais bel homme et bien formé.

Cette manière de trafic à montrer son corps simplement et gagner sa vie à son aise fut cause que depuis, Dubois, Branlan et Girard, louèrent des salles les uns après les autres, le premier dans la cour des Cuisines du Louvre, les deux derniers ailleurs. Tous, bien faits, s'offrirent pour modèle à tous venants et prenoient de l'argent. De ces trois modèles, Branlan

passoit pour le plus achevé; c'étoit un maçon âgé de trente ans et si bien fait que, Le Brun l'ayant mené à Rome, les Italiens le préférèrent à Caporali, qui passoit chez eux pour miracle, et qu'ils ne croyoient pas avoir son pareil.

Depuis ceci, les meilleurs peintres commencèrent à avoir chez eux des modèles pour ceux de leur connaissance, et tel quelquefois s'est trouvé en avoir des cinq ou six tout à la fois.

De sorte qu'à la fin, savoir en 1648, tant ces peintres que ces sculpteurs furent érigés par le Roi en Académie Royale de Peinture et de sculpture avec permission à tous Sculpteurs et Peintres, tant français et étrangers que Maîtres ou autres, de se faire académiciens sans aucuns frais, au cas qu'ils en fussent jugés capables, avec défenses aux Maîtres Jurés Peintres et sculpteurs de les troubler en façon quelconque.

D'abord cette Académie se tint près Saint-Eustache, chez un bourgeois qui leur prêta sa salle; ensuite ils en louèrent une autre à la rue des Deux Boules, près la chapelle des Orfèvres. Cependant les Maitres Jurés s'étant opposés à l'enregistrement des lettres du Roi, lorsqu'on y pensoit le moins, cette opposition se changea en union, de sorte qu'ils se joignirent à eux, et là dessus dressèrent des statuts que j'obmets comme étant trop longs. Le tout enfin ayant été enregistré en Parlement en 1652 avec certaines modifications, ils choisirent pour tenir leurs assemblées et leurs modèles une des salles de Sainte Catherine, à la rue des Déchargeurs, que ces Maîtres Jurés tenoient auparavant pour les mêmes raisons. Leur salle s'ouvroit tous les jours, excepté les dimanches et fêtes; en hiver depuis trois heures après midi jusqu'à cinq, en été encore l'après-diné, depuis six jusqu'à huit. Là s'exposoit un modèle qu'un de la compagnie mettoit en attitude, et quatre ans durant Bosse, graveur fameux, y professa la perspective

et ses dépendances, qu'il avoit apprise de Desargues.

En 1654, le Roi déclara qu'il leur vouloit faire båtir un lieu commode pour placer leur Académie, et que cependant il leur donnoit la Galerie du Collége Royal avec mille livres de rente assignées sur les fonds des gages des offices de ses batiments, et payées, suivant les ordonnances du surintendant et de l'intendant des bâtiments, à leur trésorier.

Davantage, il accorda à cinquante de leur corps le committimus de toutes leurs causes, aux requêtes de son hôtel ou du Palais, à leur choix. Enfin, un mois après, ils prièrent le cardinal Mazarin d'être leur protecteur; depuis, les Académiciens s'étant séparés d'avec les Mattres, ils furent établis dans la galerie du Louvre par le chancelier Séguier, alors leur protecteur, qui pour cela leur donna deux mille livres, et de la enfin, M. Colbert, intendant des finances, leur vice-protecteur, les a transférés dans la Bibliothèque de l'hôtel de Richelieu, où maintenant ils s'assemblent et continuent leurs exercices.

Cependant en 1661, tout au commencement le roi, en son conseil, ordonna que tous ceux qui se qualifieroient de peintres et de sculpteurs eussent à s'unir au corps de cette Académie, à peine de perdre cette qualité, avec permission aux Maîtres Jurés de Peinture et de Sculpture de leur intenter procès là dessus.

La même année, vers la fin, il agréa le protecteur et vice-protecteur choisis par l'Assemblée, et lui accorda quatre mille livres par an, dont l'emploi se fait dans l'état de ses bâtiments; de plus, il défendit à qui que ce fût d'établir autre part des exercices publics de Peinture et de Sculpture, et moins encore de troubler ceux de l'Académie, sous peine de deux mille livres d'amende.

Outre ceci, il coufirma l'ordonnance faite contre

ceux qui se qualifient ses peintres et sculpteurs, et voulut que tout le temps qu'avoient demeuré chez eux les élèves des Académiciens leur fût compté pour parvenir à la Maîtrise dans toutes les villes du Royaume, et qu'enfin le certificat, approuvé par le chancelier de la Compagnie, et contresigné du secrétaire, leur tînt lieu d'obligé, confirmant d'ailleurs les statuts suivants, qui comprennent ou corrigent ceux de 1648, 1651 et 1655, que je n'ai pas voulu rapporter afin d'éviter les redites.

(Il n'est pas besoin de réimprimer ici la longue analyse donnée par Sauval des statuts de l'Académie, l'histoire que nous publions en contenant une, et les statuts eux-mêmes étant parfaitement connus.)

II.

Les académies de peinture et de sculpture se tiennent l'une et l'autre dans le palais Brion, qui fait partie du Palais-Royal, et qui a sa porte dans la rue de Richelieu (1). Leurs exercices sont dirigez sous la même discipline, qui est au Roy et au public d'une très-grande utilité; car les élèves des bons maîtres y sont instruits et exercez d'une manière très édifiante. Pour être compris dans la liste des disciples qui doivent y avoir entrée, l'aspirant doit avoir pour protecteur l'un des académiciens, qui, pour justifier la protection qu'il luy accorde, luy donne un billet imprimé, signé de luy et adressant aux officiers de l'Académie, auxquels il le présente; après quoy,ce billet ayant été pareillement signé du Recteur qui est

(1) On trouve des estampes de toutes sortes chez le portier de l'Académie des peintres, rue Richelieu (p. 24).

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