LIVRE NEUVIÈME. I. ATQUE ea diversâ penitùs dum parte geruntur, Audacem ad Turnum. Luco tùm fortè parentis : Lydorumque manum, collectos armat agrestes. Quid dubitas? nunc tempus equos, nunc poscere currus: Rumpe moras omnes, et turbata arripe castra. » Dixit, et in cœlum paribus se sustulit alis, Ingentemque fugâ secuit sub nubibus arcum. Agnovit juvenis, duplicesque ad sidera palmas Sustulit, ac tali fugientem est voce secutus: << Iri, decus cœli, quis te mihi nubibus actam Detulit in terras? undè hæc tàm clara repentè 20 Tempestas? medium video discedere cœlum, Palantesque polo stellas: sequor omina tanta, Après avoir consacré les deux chants précédents aux préparatifs de la guerre, Virgile ouvre enfin la scène des combats qui se prolongent jusqu'à la fin du poëme. Les quatre derniers livres de l'Enéide sont entièrement écrits dans le style héroïque on pourrait les intituler le résumé de l'Iliade. Ils contiennent une suite non interrompue d'imitations d'Homère, appliquées avec un goût exquis, et le plus souvent embellies par son harmonieux interprète. Enée ct Turnus y remplissent alternativement les personnages d'Achille et d'Hector, et partagent leurs succès et leurs revers. Les compagnons d'Enée sont les Grecs de l'Iliade; ceux de Turnus en sont les Troyens. Dans le cours de ce neuvième livre, les exploits du prince Rutule, favorisé par l'absence d'Enée comme Hector par celle d'Achille, correspondent presque constamment aux victoires du défenseur de Troie, depuis le 8me jusqu'au 12me chant de l'Iliade. Cependant le message d'Iris est imité du 18me. chant, où la même déesse vient, par l'ordre de Junon, appeler Achille à la défense de Patrocle : Πηλείωνι ποδήνεμος ὠκέα Ιρις ἄγγελος ἦλθε θέουσ ̓ ἀπ ̓ Ολύμπου, θωρήσσεσθαι, κρύβδα Διὸς, ἄλλων τε θεῶν· πρὸ γὰρ ἦκέ μιν Ηρη. ἀγχοῦ δ ̓ ἱσταμένη ἔπεα πτερόεντα προσηύδα Ορσεο, Πηλείδη, πάντων ἐκπαγλότατ' ἀνδρῶν· Πατρόκλῳ ἐπάμυνον, οὗ εἵνεκα φύλοπις αἰνὴ ἔστηκε πρὸ νεῶν· οἱ δ ̓ ἀλλήλους ὀλέκουσιν. » Τὴν δ ̓ ἡμείβετ ̓ ἔπειτα ποδάρκης διος Αχιλλεύς" Πρι Θεά, τίς γάρ σε θεῶν ἐμοὶ ἄγγελον ἧκεν ; » Τὸν δ ̓ αὖτε προσέειπε ποδήνεμος ὠκέα Ιρις· Ηρη με προέηκε, Διὸς κυδρή παράκοιτις, οὐδ ̓ οἶδε Κρονίδης ὑψίζυγος, οὐδέ τις άλλος ἀθανάτων, οἱ Ὄλυμπον ἀγάννιφον ἀμφινέμονται. IL. XVIII, v. 166 et 181. Jamque omnis campis exercitus ibat apertis, Per tacitum Ganges, aut pingui flumine Nilus, Cette image vive, mais trop concise, de la marche de l'armée latine n'approche pas des pompeuses descriptions par lesquelles Homère a préludé au dénombrement des Grecs et aux quatre grandes batailles de l'Iliade (ch. 11, v. 455; IV, v. 422; VIII, v. 53; X1, v. 47 ; et XIX, v. 357.) On ne peut y rapporter ici qu'un tableau partiel du 13me. chant, représentant la phalange troyenne réunie sous les ordres d'Hector (Voyez Milton, Paradis, ch. VI, υ. 56): Οἱ δ ̓ ἴσαν, ἀργαλέων ανέμων ἀτάλαντοι ἀέλλῃ, * ῥά θ' ὑπὸ βροντῆς πατρὸς Διὸς εἶσι πέδονδε, Θεσπεσίῳ δ ̓ ὁμάδῳ ἁλί μίσγεται, ἐν δέ τε πολλὰ κύματα παφλάζοντα πολυφλοίσβοιο θαλάσσης, κυρτά, φαληριόωντα, πρὸ μέν τ' ἄλλ', αὐτὰρ ἐπ' ἄλλα· ὡς Τρῶες πρὸ μὲν ἄλλοι ἀρηρότες, αὐτὰρ ἐπ ̓ ἄλλοι, χαλκῷ μαρμαίροντες ἅμ ̓ ἡγεμόνεσσιν ἕποντο. Εκτωρ δ' ἡγεῖτο, βροτολοιγῷ ἶσος Ἄρηϊ, Etudes grecq. 1ΙΙ' Partic. 9 |