ページの画像
PDF
ePub

toire de Cad

mus.

n'établit que les myfteres de Samothrace, que Chryfès fon épouse avoit apris dans l'Arcadie, & que ce ne fut que leur fils Idaus qui porta dans la Phrygie ceux de la mere des Dieux: on voit toujours le temps auquel ces myfteres y fu(1) Voyez rent établis,par celui où vivoient ces perfonnages (1).. Si nous. au T. 3. l'hif- en croyons Lucien (2), il y a beaucoup de preuves que la Déeffe de Syrie eft la même que Rhea, puifqu'elle a com(2) De Dea me elle des Lions, des Tambours, des Prêtres eunuques, Syria. & la tête couronnée de Tours. Macrobe prétend que la Déeffe Atergatis des Syriens étoit parmi ce Peuple le fymbole de la terre (a). Voilà donc déja le culte de la terre éta bli en Syrie: mais le Peuple de ce Pays n'en étoit pas le véritable inventeur, puifqu'il l'avoit puifé chez les Egyptiens qui honoroient la Terre fous le nom d'Ifis. C'eft ce que nous (3) In-8. An. apprennent Servius (3), & Ifidore après lui: Ifis lingua Egyptiorum eft terra. Macrobe & plufieurs autres Auteurs, di fent la même chofe, & Herodote convient qu'lfis eft la même que Cerès, Divinité toujours confondue avec la Terre; & c'est pour cela que les Egyptiens fe fervoient de Tambours & d'autres inftruments femblables dans les fêtes de Cybele, comme Aufone le dit.

Ifiacos agitant Mareotica fiftra tumultus.

Ce que je dis là n'eft point oppofé à ce que j'ai rappone ailleurs d'Ifis, puifque les mêmes Dieux étoient fouvent le fymbole de plufieurs chofes differentes voilà fans doute F'origine du culte de la Terre, qui paffa avec les autres cérémonies des Egyptiens, d'abord dans la Syrie & la Phenicie, de-là dans la Phrygie qui eft une partie de l'Afie mineure, enfuite dans la Grece & enfin dans l'Italie: c'eft le chemin

ordinaire des fables & de l'Idolâtrie. Mais pour dire quelque chofe de plus pofitif du culte particulier de Cybele, il eft bon de remarquer qu'ayant été établi du temps même de fon pere Meon, felon Diodore de Sicile & de

(a) Affyrii Deo Adad nomen dederunt ; fubjungunt ei Deam Adargatim, Solem Teramque intelligentes, Saturn, lib. 1. c. 23..

[ocr errors]

T'apparition de fa Statue à Peffinunte, marquée dans une des époques de la Chronique de Paros à l'an 257. avant la prise de Troye, & quelques années après l'arrivée de Cadmus & de Danaüs dans la Grece, il s'enfuivra que le regne de Meon & le commencement des myfteres de Cybele, tombera vers l'an 1580. avant l'Ere chrétienne.

Les Romains ne fe diftinguerent pas moins par le culte de cette Divinité que les Phrygiens. Ce peuple averti par quelques vers des Sibylles, envoya une célebre Ambaffade en Phrygie, & fit apporter la Statue de cette Déeffe, qui étoit d'une pierre noire, qu'il reçut avec beaucoup de pompe & de folemnité. De graves Auteurs rapportent que le Vaiffeau s'étant à fon retour arrêté à l'embouchure du Tybre, fans qu'on pût le faire avancer, on fut obligé de confulter l'Oracle des Sibylles; & l'on apprit qu'une Vierge devoit le faire entrer dans le Port. Alors Claudie (celle des Veftales dont la réputation étoit la plus équivoque) croyant que c'étoit-là une belle occafion de prouver fa vertu, qu'un air trop libre joint au grand foin de fe parer avoit rendue fufpecte, fit fa priere tout haut à la Déeffe; & ayant attaché fa ceinture au Vaiffeau, elle le fit avancer fans réfiftance; ce qui la fit admirer de tout le monde. Je fçais que Tertulien attribue cet évenement au demon ; & que d'autres penfent que Thabile Veftale profita du vent qui commença alors à fouffler; mais je dirai fans craindre de bleffer la vénérable Antiquité, que Claudie étoit, ou bien effrontée, ou bien fuperftideufe de tenter ainfi la Déeffe.

Les Romains ne manquoient pas tous les ans d'aller laver dans le fleuve Almon leSimulacre de cette Déeffe,comme plufieurs Auteurs nous l'apprennent (a). Ammian Marcellin dit que cette cérémonie fe faifoit le fix des Kalendes d'Avril; & Herodien dans l'Hiftoire de l'Empereur Commode, ajoute qu'il regnoit une licence effrenée dans les fêtes de cette Déeffe; paffimque omnibus ludendi licentia permiffa, &c. Cet Auteur dit auffi qu'on y portoit tout ce qu'on avoit de plus fomptueux en meubles & en vaiffelle.

(4) Lucain, Liv, 1. Ovid. 4. Fast, Valerius Flaccus, liv. 1. Claudien, &c.

n'établit que les myfteres de Samothrace,
épouse avoit apris dans l'Arcadie,
fils Idaus qui porta dans la Phrygie
Dieux: on voit toujours le temps

(1) Voyez rent établis,par celui où vivoient au T. 3. l'hif- en croyons Lucien (2), il y a Déeffe de Syrie eft la même

toire de Cad

mus.

& que

au

par PHiftoire. Liv. III. CHAP. III.

e de Paros à l'an 257. avant la prife

ue à Pelinunte, marquée dans une des

apres l'arrivée de Cadmus &

res de Cybele, tom

le culte

Senfuivra
que
le
regne
de

(2) De Dea me elle des Lions, des T Syria. & la tête couronnée Déeffe Atergatis des bole de la terre (a). bli en Syrie ma véritable inven qui honoroie

3) In-8. Ba. apprenner

Ægypti
fent J

353

qu'

Déeffe ux Vefta, & l'autre ce que nous Juter à l'Hif

eulement exepréfentant le der le feu qui Vierges defti a croit qu'Enée e Numa Pomit pour Vestales dix ans,

dont la

ps fans défaut. On

--- uu y en ajouta deux dans la

s dix premieres années étoient pour le noviciat; pendant les dix années fuivantes elles faifoient les fonctions de Prêtreffes, & pendant les dix dernieres elles formoient à leur tour d'autres Novices. Après trente ans il leur étoit libre de fortir, & même de fe marier; mais pendant le temps qu'elles. étoient confacrées à la Déeffe, on exigeoit d'elles une chafte té si fevere, que lorfqu'elles péchoient contre leurs vœux on les enterroit toutes vives (a).

Quand le feu facré venoit à s'éteindre par leur faute, le Pontife les puniffoit feverement, & on en tiroit de mauvais augures. On croyoit même, outre les calamités publiques. dont on étoit menacé, que la Déeffe vouloit marquer par

(a) L'Empereur Commode pour ren-, cufoit d'avoir été fubornée par un Che dre fon regne recommandable,fit enterrer valier Romain nommé Celer. vive la malheureufe Cornelie, qu'on ac

[ocr errors]
[ocr errors]

365

[ocr errors]

crime de quelque Veftale, & celle qui étoit foupçonnée
able étoit obligée de s'en purger. On ajoute qu'Emilie
es Veftales dont la vertu étoit équivoque, jetta pour
voile au milieu de la cendre facrée, & que le feu fe
On le laiffoir éteindre feulement au dernier jour de
le rallumoit le premier jour de Mars, qui étoit le
r de l'année.

(1) Liv. 2.

commune étoit que l'on confervoit dans le Veftales, outre le feu facré, plufieurs autres avoit apportées de Phrygie: c'étoit fans doute dium, avec les Dieux Penates, & quelques s Dieux Samothraces que Dardanus avoit e. & que le religieux Enée avoit eu foin ieu des tempêtes (1). Ce fut pour fauver qu'on regardoit comme neceffaires à la Ant. Rom. le, que Cecilius Metellus fe jetta au que le feu brûloit le Temple des Vefes Prêtreffes s'enfuioient; ce qui lui Capitole avec une belle infcription... fait bâtir ce Temple, Romulus devotion qu'il eût, à la Déeffe, en enouveller le fouvenir du crime par fon exemple le déreglement des autres Veftales; s'étant contenté, comme nous l'apprend Denys d'Halicarnaffe, de faire conftruire en l'honneur de Vefta de petites Chapelles dans chaque Tribu.

∞ d'autorifer

[ocr errors]

od & I

Il eft conftant que le culte de la Déeffe Vesta & du feu gr avoit été apporté de Phrygie en Italie par Enée & les autres Troyens qui y aborderent; mais les Phrygiens eux-mêmes l'avoient reçu des autres Peuples de l'Orient. Les Chaldéens avoient une grande véneration pour le feu, qu'ils regardoient. comme une Divinité: il y avoit dans la Province de Babylone une ville confacrée à cet usage, que l'on nommoit la ville d'Ur, ou du Feu. Les Perfes étoient encore plus fuperfitieux fur ce fujet que les Chaldéens: ils avoient des Temples qu'ils nommoient Pyrées, deftinés uniquement à conferver le feu facré, comme nous l'avons dit dans l'Hiftoire

[ocr errors]

CHAPITRE I V.

De Vefta, & des Veftales.

OUR parler avec quelque exactitude de cette Déeffe faut remarquer que comme on diftinguoit deux Vefta, T'une étoit regardée comme le fymbole de la terre, & l'autre du feu; & leur culte étoit un peu different. Après ce que nous venons de dire de Cybele, nous n'avons rien à ajouter à l'Hif toire de Vesta prife pour la Terre ; nous allons feulement expofer ce qui regarde cette Déeffe, comme repréfentant le feu. Son culte confiftoit principalement à garder le feu qui fui étoit confacré. Les Romains avoient des Vierges defti nées à cet ufage, qu'on appelloit Veftales: on croit qu'Enée fut l'inftituteur de cet Ordre en Italie , que Numa Pompilius rétablit dans la fuite. On choififfoit pour Veftales de jeunes filles entre l'âge de fix & de dix ans, dont la naiffance devoit être fans tache & le corps fans défaut. On n'en prit d'abord que quatre, on y en ajouta deux dans la fuite les dix premieres années étoient pour le noviciat; pendant les dix années fuivantes elles faifoient les fonctions de Prêtreffes, & pendant les dix dernieres elles formoient à leur tour d'autres Novices. Après trente ans il leur étoit libre de fortir, & même de fe marier; mais pendant le temps. qu'elles. étoient confacrées à la Déeffe, on exigeoit d'elles une chafteté fi fevere, que lorfqu'elles péchoient contre leurs vœux on les enterroit toutes vives (a).

Quand le feu facré venoit à s'éteindre par leur faute, le Pontife les puniffoit feverement, & on en tiroit de mauvais augures. On croyoit même, outre les calamités publiques. dont on étoit menacé, que la Déeffe vouloit marquer par

(a) L'Empereur Commode pour ren-, cufoit d'avoir été fubornée par un Che dre fon regne recommandable,fit enterrer valier Romain nommé Celer. vive la malheureufe Cornelie qu'on ac

[ocr errors]
[ocr errors]
« 前へ次へ »