Le Ieudy, vint à l'audience Auec des lettres de créance Que dans sa poche il apporta , Vn Députté que députta Monsieur le Duc de La Trémouille Qui voulant empescher la rouille De son courage martial, Monté dessus son grand cheual, Pour le secours de nostre ville, Auoit leué près de trois mille, La moitié grimpez sur roussins,
D'apporter des grains à Paris Et de les débiter aux prix Qu'ils priseront leur marchandise; Ordre à tout boulanger qu'il cuise Toute la farine qu'il a, te En pain bis, blanc qu'il pestrira, Afin que chacun puisse viure , L'vn de trois , l'autre d'vne liure; Permis d'en cuire iusqu'à six , Mais passé ce poids, plus permis ; Veut qu'à la Halle soit conduite Toute la farine non cuite Que Paris reçoit chaque jour, Pour estre, chacun à son tour, Livrée à diuerse mesure, o Sçauoir : aux hommes de roture Auecque modération in Et selon leur condition; Pour messieurs de la Bluterie, Gent qui fait fort la renchérie, A qui chacun comme à Parquet Crioit : « Je suis vostre valet, » Appelant, durant la famine, u Leur femme commère ou cousine, Ces gros messieurs, dis-ie , 'en prendront Autant de septiers qu'ils voudront; Deffences à tout personnage D'arrester ou mettre au pillage Les farines ni leurs charrois; Commandement fait au bourgeois
L'autre moitié des fantassins".
La nuit, les trouppes ennemies Que nous croyions estre endormies, Vinrent voir ce que nous faisions. Et virent que nous acheuions Nostre pont dessus la riuière, Ouurage qui ne leur plut guère Et qu'elles eussent bien aimé De voir de loin bien allumé. Ce fut du costé de la Brie Que parut leur caualerie Qui yint reconnoistre ce pont; Mais son retour fut aussi prompt Qu'auoit esté son arriuée ; Heureuse de s'estre sauuée, Puisqu'elle eust bientost veu beau ieu; Les nostres affligez fort peu D'auoir manqué cette couronne, Et de n'auoir tué personne, Veu que c'est vn acte cruel Et que l'on traittoit à Ruel.
D'où le lendemain ils retournerent, Et des articles apportèrent?
D'empescher cette gribouillette Qui des charrettes seroit faite, De courir sus et d'estriller Ceux qui voudroient ainsi piller. Qu'il n'attend rien pour mettre en voye Qu'vn ordre que la Cour enuoye, . Dont il demande l'vnion Auecque vne commission Pour arriuer en diligence; Sur quoi la Cour à l'audience Incorpore par son traité
Ce Duc de bonne volonté. 3 Procès verbal de la conférence faite à fiuel, etc. [2892]; Articles de la paix conclue et arrestée à Ruel, etc. [413].
Tous nos Messieurs les Desputez Assez tard, mais assez crottez; Et dès ce jour les deux armées, Se sont vniquement aimées.' Il n'est pas resté pour vn grain De frondeur ny de Mazarin.'
Samedy, la Cour assemblée Parut extresmement troublée D'apprendre que nos Généraux ' N'auoient esté qu'en certains mots Compris au traitté pacifique, Sans auoir fourny de réplique, Veu que personne de leur part N'auoit contesté pour leur part; Si bien qu'en cette conioncture Il fut dit qu'auant la lecture De ce qu'on auoit arresté, Derechef seroit député Pour conférer des aduantages De ces illustres personnages, Et de tous les intéressez, Tant qu'ils eussent dit : c'est assez, Qu'on supplieroit le Roy de mettre En vne seule et mesme lettre.
Ce iour, on eut aduis certain Que Monsieur du Plessis-Praslain Auoit des trouppes ennemies Fait vn amas des mieux choisies, Pour s'opposer à l'Archiduc Qui s'auançoit d'vn pas caduc, Et de qui la desmarche lente Ne donnoit pas moins d'espouuante.
Le Dimanche, les Desputez. En carrosse estoient ià montez, Quand lettre du Roy fut receue
En termes absolus conceue, Portant vne interdiction De faire députation, i Que les articles qu’apportèrent
N'eussent esté vérifiez. Sur quoy Messieurs furent criez Par l'insolente populace, Qui les poussoit auec menace, , * Disant tout haut : « le sons vendus. Ie serons bien tost tous pendus S'il plaist au bon Dieu, ma commère. C'est grand pitié que la misère. Ils auont signé nostre mort. C'est fait de Monsieur de Biaufort. Guerre et point de paix pour vn double! , Mais en dépit de ce grand trouble, Il fut par Messieurs résolu . Que le lendemain seroit lu Le contenu desdits articles, Et qu'auec paire de besiclesi On examineroit de près S'ils portoient vne bonne paix.
Le Lundy, la teste affublée, Nos chefs estant en l'assemblée, Lesdits articles furent leus; Et la Cour n'en fit point refus; Mais seulement pour la réforme De quelqu'vn qui sembloit énorme, Ordonna qu'on députeroit Et qu'ensemble l'on parleroit Pour nos chefs qui feroient escrire Ce que chacun pour soy désire, Pour estre au traicté de Paris Tous les intéressez compris.
La Boullaye, qui commandoit les cochers de Paris.
Ce Lundy, le courrier du Maine, Mit nos esprits hors de la peine Où longtemps ils auoient esté, Si le Diable auoit emporté. Le sieur marquis de La Boullaye', Qu'il asseura pour chose vraye Auoir paru vers ces quartiers ? Auecque force caualliers Qui sçauoient mener le carrosse Et ne cherchoient que playe et bosse; Que le Marquis de Lauerdin Fuyant deuant luý comme vn din, Toute la Mancelle contrée Pour Paris s'estoit déclarée.
Le Mardy, tous nos Desputez Sous des passe ports apportez, Pour la troisiesme fois marchérent, Et comme il estoit dit, allèrent Pour leurs Maiestez supplier Que du mois d'Octobre dernier La Déclaration receue Après tant d'allée et venue Pour le commun soulagement Ne souffrist aucun détriment..
L'effroy de Saint Germain en Laye. * L'Entrée de M. le marquis de La Boulaye dans la ville du Mans, etc. (1224].
Ce mesme iour, Messieurs de Ville Firent vne deffence vtile De laisser sortir désormais De Paris poudre ny boulets, Ny tout ce que la ville enserre D'autres munitions de guerre, Et, comme disoit la chanson, Ny plomb, ny mesche, ny canon; Mandement à la gent soldate
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