Tous nos Messieurs les Desputez Assez tard, mais assez crottez; Et dès ce iour les deux armées, Se sont vniquement aimées. Il n'est pas resté pour vn grain De frondeur ny de Mazarin. Samedy, la Cour assemblée Parut extresmement troublée D'apprendre que nos Généraux N'auoient esté qu'en certains mots Compris au traitté pacifique, Sans auoir fourny de réplique, Veu que personne de leur part N'auoit contesté pour leur part; Si bien qu'en cette conioncture Il fut dit qu'auant la lecture De ce qu'on auoit arresté, Derechef seroit député Pour conférer des aduantages De ces illustres personnages, Et de tous les intéressez,
Tant qu'ils eussent dit : c'est assez, Qu'on supplieroit le Roy de mettre En vne seule et mesme lettre.
Ce iour, on eut aduis certain Que Monsieur du Plessis-Praslain Auoit des trouppes ennemies Fait vn amas des mieux choisies, Pour s'opposer à l'Archiduc Qui s'auançoit d'vn pas caduc, Et de qui la desmarche lente Ne donnoit pas moins d'espouuante. Le Dimanche, les Desputez En carrosse estoient ià montez, Quand lettre du Roy fut receue
En termes absolus conceue, Portant vne interdiction
De faire députation,
Que les articles qu'apportèrent Vendredy, ceux qui conférèrent, N'eussent esté vérifiez.
Sur quoy Messieurs furent criez Par l'insolente populace,
Qui les poussoit auec menace, Disant tout haut : « le sons vendus. Ie serons bien tost tous pendus S'il plaist au bon Dieu, ma commère. C'est grand pitié que la misère.
Ils auont signé nostre mort.
C'est fait de Monsieur de Biaufort.
Guerre et point de paix pour vn double!
Mais en dépit de ce grand trouble,
Il fut par Messieurs résolu
Que le lendemain seroit lu Le contenu desdits articles, Et qu'auec paire de besicles On examineroit de près S'ils portoient vne bonne paix.
Le Lundy, la teste affublée, Nos chefs estant en l'assemblée, Lesdits articles furent leus; Et la Cour n'en fit point refus; Mais seulement pour la réforme De quelqu'vn qui sembloit énorme, Ordonna qu'on députeroit Et qu'ensemble l'on parleroit Pour nos chefs qui feroient escrire Ce que chacun pour soy désire, Pour estre au traicté de Paris Tous les intéressez compris.
Qui sçauoient mener le carrosse Et ne cherchoient que playe et bosse; Que le Marquis de Lauerdin Fuyant deuant luy comme vn din, Toute la Mancelle contrée Pour Paris s'estoit déclarée.
Le Mardy, tous nos Desputez Sous des passe ports apportez, Pour la troisiesme fois marchèrent, Et comme il estoit dit, allèrent Pour leurs Maiestez supplier Que du mois d'Octobre dernier La Déclaration receue Après tant d'allée et venue Pour le commun soulagement
Ne souffrist aucun détriment3.
L'effroy de Saint Germain en Laye.
'L'Entrée de M. le marquis de La Boulaye dans la ville du Mans, etc.
Le Mercredy, lettre ciuille Vint de Monsieur de Longueuille, Qu'il addressoit au Parlement, Et qui n'estoit qu'vn compliment, A qui fit aussitost responce La Cour qui pèse tout à l'once. Or ce jour, le Duc de Bouillon Ayant pris congé du bouillon, Des médecines, des clystères Et des drogues d'apothiquaires, N'estant debout que de ce iour, Releua La Mothe-Houdancourt A Ville Iuifue où nostre armée S'estoit desià bien enrhumée.
C'est ce mesme iour qu'on a sceu Qu'au Mans auoit esté receu Nostre Marquis de La Boullaye*, Qui bien qu'il criast: Hollà! haye!
De sortir de la ville en hâte
Tant de pied comme de cheual, Tant celle pour le Cardinal
Que pour nous; enioint que bien viste
Ils aillent coucher à leur giste Dans leurs ordinaires quartiers Sur peine d'estre tous entiers, Et non d'vne seule partie, Hachez plus menu que charpie. 1 Le grand Marquis de La Boulaye Et que c'estoit chose très vraye Qu'ayant fait fuir l'Abbé Costard, Deuenu soldat sur le tard,
Et qui depuis peu dans le Maine Battoit le tambour pour la Reine, Ensemble l'Éuesque du Mans Qui contre son deuoir armans Troussa ses vénérables guestres
Quand le Marquis auec cent Maistres
Dedans le Mans mesme est entré.
Le Duc de Bouillon fut tousiours malade du
rant nostre guer.
Alte, Marquis de Lauerdin! L'autre ne fut pas si badin Que de tourner iamais visage, Ains courut tousiours dauantage, Qu'à la parfin nostre Marquis Ayant force chappons conquis, Les faisoit cuire en cette ville, Et que ses gens estoient cinq mille. Vn autre aduis bien plus certain, Fut que le Mareschal Praslain, Qui d'vne desmarche guerrière Estoit allé sur la frontière. Taster le poux à Léopol, Auoit pris ses iambes au col, Sans auoir dit ny quoy, ny qu'est-ce (Ce qui n'est pas grande proüesse), Et qu'estant icy de retour,
Dans leurs garnisons d'alentour Ses trouppes estoient retournées; Trouppes très mal moriginées, Et qui contre l'accord passé D'acte d'hostilité cessé, Pillèrent toute la cheuance
De deux bourgs à leur bienséance, Qu'ils treuuèrent sur leur chemin; Chemin que tenant sans dessein, Quelque Boullangère badine, Blanche pour le moins de farine, Qui venoit de vendre son pain, Se sentit légère d'vn grain, Sans argent et sans pucelage, Hormis vne qui fut si sage Que de le laisser à Paris, Qui n'eut que son argent de pris.
Le Ieudy, les chefs de nos bandes,
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