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13 mars.

44 mars.

Tous nos Messieurs les Desputez
Assez tard, mais assez crottez;
Et dès ce iour les deux armées,
Se sont vniquement aimées.
Il n'est pas resté pour vn grain
De frondeur ny de Mazarin.
Samedy, la Cour assemblée
Parut extresmement troublée
D'apprendre que nos Généraux
N'auoient esté qu'en certains mots
Compris au traitté pacifique,
Sans auoir fourny de réplique,
Veu que personne de leur part
N'auoit contesté pour leur part;
Si bien qu'en cette conioncture
Il fut dit qu'auant la lecture
De ce qu'on auoit arresté,
Derechef seroit député
Pour conférer des aduantages
De ces illustres personnages,
Et de tous les intéressez,

Tant qu'ils eussent dit : c'est assez,
Qu'on supplieroit le Roy de mettre
En vne seule et mesme lettre.

Ce iour, on eut aduis certain
Que Monsieur du Plessis-Praslain
Auoit des trouppes ennemies
Fait vn amas des mieux choisies,
Pour s'opposer à l'Archiduc
Qui s'auançoit d'vn pas caduc,
Et de qui la desmarche lente
Ne donnoit pas moins d'espouuante.
Le Dimanche, les Desputez
En carrosse estoient ià montez,
Quand lettre du Roy fut receue

En termes absolus conceue,
Portant vne interdiction

De faire députation,

Que les articles qu'apportèrent
Vendredy, ceux qui conférèrent,
N'eussent esté vérifiez.

Sur quoy Messieurs furent criez
Par l'insolente populace,

Qui les poussoit auec menace,
Disant tout haut : « le sons vendus.
Ie serons bien tost tous pendus
S'il plaist au bon Dieu, ma commère.
C'est grand pitié que la misère.

Ils auont signé nostre mort.

C'est fait de Monsieur de Biaufort.

Guerre et point de paix pour vn double!

Mais en dépit de ce grand trouble,

Il fut par Messieurs résolu

Que le lendemain seroit lu
Le contenu desdits articles,
Et qu'auec paire de besicles
On examineroit de près
S'ils portoient vne bonne paix.

Le Lundy, la teste affublée,
Nos chefs estant en l'assemblée,
Lesdits articles furent leus;
Et la Cour n'en fit point refus;
Mais seulement pour la réforme
De quelqu'vn qui sembloit énorme,
Ordonna qu'on députeroit
Et qu'ensemble l'on parleroit
Pour nos chefs qui feroient escrire
Ce que chacun pour soy désire,
Pour estre au traicté de Paris
Tous les intéressez compris.

D

15 mars

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Qui sçauoient mener le carrosse
Et ne cherchoient que playe et bosse;
Que le Marquis de Lauerdin
Fuyant deuant luy comme vn din,
Toute la Mancelle contrée
Pour Paris s'estoit déclarée.

Le Mardy, tous nos Desputez
Sous des passe ports apportez,
Pour la troisiesme fois marchèrent,
Et comme il estoit dit, allèrent
Pour leurs Maiestez supplier
Que du mois d'Octobre dernier
La Déclaration receue
Après tant d'allée et venue
Pour le commun soulagement

Ne souffrist aucun détriment3.

L'effroy de Saint Germain en Laye.

'L'Entrée de M. le marquis de La Boulaye dans la ville du Mans, etc.

[1224].

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Le Mercredy, lettre ciuille
Vint de Monsieur de Longueuille,
Qu'il addressoit au Parlement,
Et qui n'estoit qu'vn compliment,
A qui fit aussitost responce
La Cour qui pèse tout à l'once.
Or ce jour, le Duc de Bouillon
Ayant pris congé du bouillon,
Des médecines, des clystères
Et des drogues d'apothiquaires,
N'estant debout que de ce iour,
Releua La Mothe-Houdancourt
A Ville Iuifue où nostre armée
S'estoit desià bien enrhumée.

C'est ce mesme iour qu'on a sceu
Qu'au Mans auoit esté receu
Nostre Marquis de La Boullaye*,
Qui bien qu'il criast: Hollà! haye!

De sortir de la ville en hâte

Tant de pied comme de cheual,
Tant celle pour le Cardinal

Que pour nous; enioint que bien viste

Ils aillent coucher à leur giste
Dans leurs ordinaires quartiers
Sur peine d'estre tous entiers,
Et non d'vne seule partie,
Hachez plus menu que charpie.
1 Le grand Marquis de La Boulaye
Et
que c'estoit chose très vraye
Qu'ayant fait fuir l'Abbé Costard,
Deuenu soldat sur le tard,

Et qui depuis peu dans le Maine
Battoit le tambour pour la Reine,
Ensemble l'Éuesque du Mans
Qui contre son deuoir armans
Troussa ses vénérables guestres

Quand le Marquis auec cent Maistres

Dedans le Mans mesme est entré.

17 mars.

Le Duc de Bouillon fut tousiours malade du

rant nostre guer.

re.

18 mars.

Alte, Marquis de Lauerdin!
L'autre ne fut pas si badin
Que de tourner iamais visage,
Ains courut tousiours dauantage,
Qu'à la parfin nostre Marquis
Ayant force chappons conquis,
Les faisoit cuire en cette ville,
Et que ses gens estoient cinq mille.
Vn autre aduis bien plus certain,
Fut que le Mareschal Praslain,
Qui d'vne desmarche guerrière
Estoit allé sur la frontière.
Taster le poux à Léopol,
Auoit pris ses iambes au col,
Sans auoir dit ny quoy, ny qu'est-ce
(Ce qui n'est pas grande proüesse),
Et qu'estant icy de retour,

Dans leurs garnisons d'alentour
Ses trouppes estoient retournées;
Trouppes très mal moriginées,
Et qui contre l'accord passé
D'acte d'hostilité cessé,
Pillèrent toute la cheuance

De deux bourgs à leur bienséance,
Qu'ils treuuèrent sur leur chemin;
Chemin que tenant sans dessein,
Quelque Boullangère badine,
Blanche pour le moins de farine,
Qui venoit de vendre son pain,
Se sentit légère d'vn grain,
Sans argent et sans pucelage,
Hormis vne qui fut si sage
Que de le laisser à Paris,
Qui n'eut que son argent de pris.

Le Ieudy, les chefs de nos bandes,

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