Ayant fait chacun des légendes De tous leurs petits intérests', Commirent à Ruel exprès
Pour porter leurs humbles prières, Le Duc de Brissac et Barrières, Le sieur de Bas et de Crécy2.
Le Vendredy dix-neuf, icy Nous sceusmes que dans la Gascogne La Reine auoit de la besogne, Que le Parlement de Bordeaux Tout prest à iouer des cousteaux
Auoit fait armer à nostre aide. L'action n'en estoit pas laide'; Car le Normand et ce Gascon Et le nostre faisoient tricon".
Ce mesme iour, par vne lettre Thoulouse nous faisoit promettre Que nous pouuions tenir pour hoc Le Parlement de Languedoc,
1 Voyez plus haut Demandes des princes et seigneurs, etc. [997].
2 Mais tquiours vnanimement
La Guyenne aux pieds du Roy, etc. [1536]; La Guyenne victorieuse
contre ses tyrans, etc. [1537], etc., etc.
Et qu'il a fait vne ordonnance Portant vne expresse deffence De reuenir à nos guerriers, Qui fort peu chargez de lauriers, En trouuant la couronne chère En ces beaux païs de lanlère, Par vne horrible trahison Abandonnoient leur garnison,
Qui se déclaroit pour le nostre Tellement qu'auecque cet autre C'estoit vn quatorze bienfait.
Le Samedy ny beau ny laid, Ny chaud ny froid, à l'audience Nos Généraux prirent séance, Et là dirent tous d'vne voix, Qu'ils auoient donné cette fois Des propositions à faire 1,
Mais qu'ils l'auoient creu nécessaire, Monsieur le Cardinal resté 2,
Pour n'auoir plus de seureté, Scachans bien qu'homme d'Italie Iamais vne offense n'oublie;
Qu'au contraire ils estoient tous prests D'abandonner leurs intérests S'il luy plaisoit faire voyage,
Espérant pouuoir mieux en France Faire monstre de leur vaillance, Mieux qu'ils ne firent à Lérida. Ces Catalans se trompent dà
S'ils pensent nous prendre sans mouffles. Vrayment ce sont de bons marouffles. Le Prince est assez empesché. Parbleu! son cheual a bronché.
Samedy vingt, Messieurs de Ville,
Qui faisoient vne longue file, Furent receus au Parlement Pour receuoir l'ordre amplement
De la procession bannale
Qu'on fait tous les ans générale
A tel iour que le iour présent,
A cause du retour plaisant
De Paris en l'obéissance
De Henry quatre, Roy de France.
1 Déclaration faite en Parlement par Monseigneur le Prince de Conty, etc.
Sinon, que pour vn tesmoignage Qu'ils seroient tousiours seruiteurs De nos illustres sénateurs,
Ils s'en rapportoient à ces iuges, Protestans que dans nos grabuges Ils auoient armé seulement Pour le public soulagement. Ce iour, ordonnance Royalle Dessus la plainte générale Qu'auoient faite nos Escheuins, Qui n'estoient pas des Quinze-vingts, Voulut qu'on nous donnast de viures Pain et vin, de quoy nous rendre yures, Et boire en diable à la santé
De sa chrestienne Maiesté;
De toutes parts, par eau, par terre, Librement comme auant la
Le commerce estant restably Et le reste mis en oubly 2, Bonne nouuelle pour la pance.
Lundy, vingt et deux en l'absence Du vaillant Prince de Conty Que la fièure auoit inuesty3, Le Coadiuteur en sa place
Vint au Parlement, de sa grâce,
• Ordonnance du Roy........ pour le rétablissement du commerce, etc. .[2617]. Nonobstant laquelle Ordonnance
Nos ennemis font résistance; Et nous n'auons iamais vn pain Qu'ils n'en retiennent vn lopin.
Mais quoiqu'ils prennent tant de peines,
I'en auois pour trente semaines;
Et nous pouuons bien nous mocquer Puisque nous n'en saurions manquer.
Vint au Parlement l'âme sainte De l'Archeuesque de Corinthe.
Qu'il voulust enuahir la France, Il estoit prest de retourner
Si la Reine pour terminer
Les différends des deux couronnes Vouloit nommer quelques personnes; Et dit nostre frondant pasteur Que Conty prenant fort à cœur L'occasion aduantageuse
De conclure vne paix heureuse, Auoit à Ruel député
Pour derechef estre insisté Sur ce que l'archiduc propose1, Qui méritoit bien vne pose, Et qu'il coniuroit nostre Cour Par son zèle et par son amour De peser vn peu cette affaire, Et la paix qu'elle pouuoit faire; Qu'il estoit tousiours prest, pour luy, D'abandonner dès auiourd'huy Tout ce qu'il auoit pu prétendre Si Messieurs y vouloient entendre; Qu'au contraire si Léopol
Par supercherie ou par dol
Venoit pour pescher en eau trouble
(Dont i'aurois parié le double)
Il déclaroit dès à présent
Qu'il ne le trouuoit pas plaisant, Que luy mesme sur les frontières Iroit luy tailler des iartières, Et l'accommodant de rosty, Se monstrer Prince de Conty. Sur
quoy Messieurs firent escrire
Tout le contenu de son dire.
Ce iour, on sceut qu'à Saint Germain On auoit fait accueil humain Aux Desputez de Normandie, Qui pour chasser la maladie Dont nous estions tous menacez, Y venoient comme intéressez Pour délibérer du remède;
Que le bon Dieu leur soit en aide!
Le Mercredy, l'on sçeut qu'Erlac
Estoit clos et coy dans Brissac,
Quoy qu'on nous voulust faire entendre 2
'Le comte d'Erlac, lieutenant général, commandait les Weymariens dans l'armée de Turenne. Le financier Hérard lui avait compté six cent mille livres pour payer ses troupes, et l'avait ainsi maintenu dans le parti du roi.
Quoique nous veuille faire entendre
Vn sot Courrier qu'on deuroit pendre, Et qui prend le nom de la Cour *; Imposteur, homme sans amour Sinon pour le party contraire, Qui deuoit bien plustost se taire Que de mentir si puamment. Ça, Mazarin, traistre normand, Tu t'es seruy de cette fraude Pour nous donner l'allarme chaude.
Le fin mathois, le bon ruzé, Prétends tu point t'estre excusé Si tu dis que c'estoit son monde?
Courrier de la Cour portant les nouuelles de Saint-Germain, etc. [824].
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