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Statuts des cheualiers de la Paille extraits du Mercure de la Cour, etc. [2452].

(31 mai 1652.)

Tous les Cheualiers de la Paille,
Estant receus, sont auertis

D'exterminer cette canaille

De Mazarins, grands et petits;

De croire que son Éminence
Est le véritable Antéchrist;
Que c'est vertu, non pas offense,
D'auoir la teste du proscrit;

Contre luy d'vn Arrest fort iuste
Demander l'exécution

Sur qui nostre monarque auguste
A faft sa déclaration 2;

Abiurer le Mazarinisme

Qui s'est dans la Cour introduit,

Comme vne erreur ou bien vn schisme

Qui beaucoup d'esprits a séduit;

Que le Coadiuteur qui lorgne

Pour estre ministre d'Estat,
Aussi bien que Seruien, le borgne,
Est de la Fronde vn apostat;

Et que Son Altesse Royale

L'arrêt du 29 décembre 1651.

2 Déclaration du Roy portant défense au cardinal Mazarin de rentrer dans

le Royaume, etc. [925].

N'a point d'autre but que la paix
Et que le Cardinal détale

Hors de la France pour iamais;

Criant: Viue le Roi de France!
Viuent les princes de Bourbon!
Point de Iule! point d'Éminence!
Iamais Cardinal n'y fust bon.

Quand ils seront à la tauerne,
Ils boiront tous à la santé

Du Prince, et que le diable berne
Et Iule et sa postérité!

L'Ordre et cérémonie qui se doit obseruer, tant en la descente de la Châsse de Saincte Geneuiefue, Patronne de Paris, qu'en la Procession d'icelle, qui se fera Mardy 11 de juin 1652 obtenir de Dieu la Paix Généralle [2626]'.

pour

(11 juin 1652.)

CEUX qui sont quelque peu versez en la lecture des Escritures Sainctes, peuuent assez connoistre et entendre

' On trouvera dans la Liste chronologique des Mazarinades, sous la date du 11 juin 1652, les titres d'une douzaine de pièces qui ont été publiées à cette occasion. Treize châsses accompagnaient, à la procession géné rale, celle de sainte Geneviève : saint Marcel; saint Aure, à Saint-Eloy; saint Magloire, aux Pères de l'Oratoire du faubourg Saint-Jacques; saint Landry, à Saint-Germain l'Auxerrois; saint Martin et le chef de saint Paxan, à Saint-Martin des Champs; saint Merry; saint Honoré, sainte Opportune, le chef de saint Benoît, saint Médard et saint Hippolyte. La Liste et les miracles arriuez aux descentes de la chaasse de Sainte Geneuiefue, etc. [2316].

qu'il y a trois principales causes pour lesquelles nous honorons les Saincts en ce monde. La première est fondée sur ce que dit sainct Paul en l'Epistre aux Romains, chap. 2: Gloire et honneur à celuy qui œuure le bien et le met en action. Car si les Païens et Ethniques ont esté telment curieux et adonnez à célébrer la mémoire d'vn Socrate, d'vn Achille, d'vn Hector et de plusieurs autres pour leurs vertus et excellences (lesquelles toutes fois ne sont rien au regard des nostres, d'autant, comme dit Lactance, que toute leur Iustice est comme vn corps sans chef, estant hors la connoissance du vray Dieu); à plus forte raison deuons nous faire résonner et retentir les louanges de nos Saincts et Sainctes, lesquels n'ont point seullement reluy et excellé en vertus humaines, ains ont esté douez d'vne Foy diuine, d'Espérance et Charité, qui sont les trois vertus Théologalles et diuines. La seconde est à l'imitation de Iudith, laquelle après auoir excité son peuple à la pénitence, elle obtint enfin la victoire dessus Holofernes; de mesme en nos procession et ieusnes nous pouuons appaiser l'ire de Dieu iustement irrité contre nous pour nos iniquitez. La troisiesme qu'implorant la miséricorde de ce bon Dieu, nous nous adressons à sa bienheureuse Mère et à sa chère Espouse Saincte Géneuiefue pour obtenir par leurs prières ce que nous ne sommes pas dignes de demander. Et me semble que durant le grand miracle des Ardans, il se fit vne procession où la Chaasse fut descendue et portée en l'Eglise N. D. de Paris pour la première fois, et depuis continuée en la mesme sorte iusques auiourd'huy, qu'il sera fort à propos d'en faire vn brief discours, tant sur les Cérémonies obseruées en la descente de la dite Chaasse, que de l'ordre tenu en la Procession d'icelle.

Premièrement a esté de tout temps pratiqué que lorsqu'il est question de descendre le Corps Sainct de la dite Vierge, pour porter hors son Église en Procession, il faut que ce soit à la requeste et publication de Messieurs les Preuost et Escheuins de la ville de Paris, qui viennent présenter leur requeste à Messieurs de Nostre Dame, et ce pour quelque vrgence, nécessité ou péril qui soit au dommage de la République.

De plus, il faut vn Arrest de Messieurs de la Cour de Parlement; et il faut qu'ils promettent auant que rien se face, de ne laisser passer aucune chose due à l'honneur de la dite Saincte. Car c'est vne maxime généralle, ratifiée de toute antiquité, que la dite Procession tant au partir qu'au retour doit estre faite auec tout honneur et réuérence.

Parquoy Messieurs de Nostre Dame d'vne part, ayant fait leur requeste envers Monsieur l'Abbé et les Religieux de Saincte Geneuiefue d'autre part, si la cause est nécessaire, ils ne peuuent aucunement estre refusez, veu que c'est le refuge et confort des Parisiens en leurs nécessitez.

Enfin le iour estant pris d'vne part et d'autre pour faire les Processions, on fait aduertir toutes les Paroisses par Messieurs les Archiprestres de la Magdelaine et de Sainct Séuerin pour faire commencer les dites Processions.

La première Procession se fait de la sorte qui suit: c'est que chaque Paroisse et Monastère vont directement à N.-D. de Paris et de là en l'Eglise de Saincte Geneuiefue, où la messe est chantée par Messieurs de Nostre Dame.

La messe ditte, il faut que Monsieur l'Archeuesque se transporte au Chapitre, accompagné du corps de son

Église, pour déclarer par deuant Messieurs les Religieux et Nottaires Royaux qu'il n'innouera rien et qu'il ne prétend aucune Iurisdiction sur lesdits Religieux.

Et le iour qu'elle est portée en Procession, on doit tenir les rues par où passe le Corps Sainct, le plus nettement que faire se peut, plus, tapisser deuant les maisons comme le iour de la Feste-Dieu.

Or cependant les Religieux doiuent, en attendant le iour arresté, s'exercer autant qu'il leur est possible et que Dieu leur en fera la grâce, en tous jeusnes, prières, oraisons et autres bonnes œuures.

La veille estant venue, on dit Vespres et Complies comme la veille de la feste Saincte-Geneuiefue, lesquelles finies, les Religieux s'en vont retirer iusques à neuf heures du soir.

Les neuf heures venues, les Religieux viennent au Chœur et chantent Matines comme au iour de la dite feste, lesquelles Matines dites à Minuit, ou vn peu deuant, l'on dit Prime, Tierce, Sexte, None; et cela dit, on descend la Chaasse à la manière qui s'ensuit.

PREMIÈREMENT, M. L'ABBÉ s'en vient à l'autel, reuestu en Aube, et là se met à genoux sur vn tapis, lequel lui est préparé, commence les sept Pseaumes Pénitentiels; et lui respondent les Religieux, pareillement estant à genoux sur des tapis; lesquels finis, Monsieur l'Abbé dit les Oraisons et fait l'absolution que l'on a accoustumé de faire le Jeudi Sainct, adioustant l'Oraison propre à ce que l'on requiert.

Cela fait, le Cheuecier, accompagné d'vn autre religieux, reuestus d'Estolle et nuds pieds, montent à la Châsse pour l'accommoder et ayder à la descendre. Estant en l'air, le Chantre commence le Respond :

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