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Les cardinaux et leur faueur.
Et vous tout de contraire humeur
Courez après son Éminence,
Et prenez en main sa deffence?
Ah! ie comprens vostre raison :.
Vn Breuet en vostre maison
(Mais le Breuet d'vne abbaye)
Vous peut faire aymer chose haye.
Ainsi vous aymez Mazarin1;
Et Faideau suit le mesme train2,
Faisant voir qu'vn grand Ianseniste
Peut estre grand Mazariniste,
Et qu'on peut sans difficultez
Conioindre ces deux qualitez
Auecque vne bonne abbaye,
Portant tiltre de Baronnye,
Comme fait celle de Berné
Dont on luy bailla par le né,
Lorsque feu son oncle fit flandre
Pour en l'autre monde se rendre,
Et là voir si le Cardinal

Fait loger les siens bien ou mal.
'Perrot, Tubeuf et Bragelonne3,

Nous sçauons bien ce qu'on vous donne,
Et ce qu'on ne vous oste pas

Le Mercure de la Cour, etc. [2452] suppose que c'est Bautru qui a conseillé au cardinal Mazarin d'appeler le parlement à Pontoise. Il le fait parler ainsi : « Le Coigneux et Perrot seront les deux espaules, parce que ce sont deux bons soutiens de iustice; et s'il y a des coups à receuoir, ils sont capables de les porter. »

2

* Feydeau, abbé de Bernay, conseiller clerc. Il faut voir le Parlement burlesque de Pontoise, etc. [2701].

* Charles Tubeuf, baron de Blansac, président au mortier, un des familiers du cardinal Mazarin.

« Bragelogne et Tambonneau seront les cuisses parce que ce sont deux bons gros piliers. » Le Mercure de la Cour, etc.

Pour suiure de Seue Mandas',

De la Barre et de Ville-Neufue,

Gens qui font tout pourueu qu'il pleuue ;
Aussi bien comme Tambonneau,

2

Lefèure et le gros Menardeau

Qui pour obtenir l'intendance
Est Mazarin à toute outrance.

Quant à vous, Monsieur Champlastreux,
Vous seriez vn malencontreux,
Et de Saincte Croix vostre Frère3,
Si le tran tran de vostre père
Vous ne suiuiez de point en point;
Car aussi bien n'en est-il point
De plus lourd ny de plus facile
Pour enrichir vostre famille,
Et vous faire bien tost bailler
L'écritoire de le Tellier.
Vous enfin Maistres des Requestes,
Et tout ce que de Iuges estes
En vostre Parlement chétif,
Auez vous quelqu'autre motif,
Pourquoy vous laissiez vos confrères,
Qui pourtant disent des lanlères

Et de vous et de vos Arrests,

1 << Mandat, le ventre, parce qu'il a bon appétit. » Le Mercure de la Cour, etc.

2

« Lefèure et Fraguier, les iambes, parce qu'ils sauent se sauuer du et comme on dit, au diable les iambes qui ne sauuent pas le Le Mercure de la Cour, etc.

danger;

corps.

* Jean Molé, sieur de Champlastreux, et François Molé, abbé de Sainte-Croix, fils du premier président et conseillers. « Champlastreux, Sainte-Croix et Menardeau en seront les parties honteuses parceque ce sont des gens à cacher plutôt qu'à produire. » Le Mercure de la Cour, etc. On avait parlé de Champlâtreux pour remplacer le secrétaire d'État Le Tellier, éloigné de la Cour sur les instances du prince de Condé.

C'est Menardeau, le conseiller, qui est le héros de la Guerre des Menardeaux, etc. [1524].

Que celuy de vos interests?
Sans vous bouffer de colère,
Auouez le nous, la Berchère,
d'Orgeual et vous Balthazar,
Et sans vous ietter au hazar
De demeurer dedans Pontoise
Pour iuger Perrette et Françoise.
Reuenez ioindre vostre Corps,
Qui dans Paris et non dehors,
A son siége et son domicile,
Où mesme l'homme de Sicille
Qui vous mesprise et qui les craint,
Bongré malgré sera contraint
De rendre compte à nostre maistre,
(Quand tout de bon il voudra l'estre)
Des désordres qu'il a commis.
Et pour lors Messieurs mes amis,
Vous cognoistrez que frénésie
Auoit vostre teste saisie,

Et qu'elle auoit besoin de sens,
De croire que malgré deux cens
Qui n'ont ceruelle ny mains gourdes,
Quatorze ou quinze happelourdes
Pouuoient absoudre et maintenir
Ce fat qu'on ne peut trop punir;
Et qu'enfin ni loix ni prophètes,
N'authoriza ce que vous faites,
Quand Parlement vous appelez,
Quatre teigneux et deux pelez.

Les Iustes plaintes de la Crosse et de la Mitre du Coadiuteur de Paris portant par force le deuil de Madame de Rhodez, sa sœur d'amitié, auec la Requeste présentée par eux à Messieurs du Parlement et l'Arrest donné en conséquence d'icelle [1785].

(7 août 1652.)

Quoy! nous portons le deuil de Madame de Rhodez! Vne femme nous couure d'vn habit noir; et vn Prélat qui deuroit nous considérer auec honneur, nous expose à la honte et à l'infamie! Que dira-t-on à Rome quand on sçaura l'iniure que nous faisons à toutes les Crosses et à toutes les Mitres? Le Pape fera vne Bulle par laquelle il ordonnera que les Gondys ne seront iamais honorez des dignitez de l'Église; et peut estre nous déclarera-t-il excommuniez d'auoir souffert ce changement. Les Cardinaux tiendront vn consistoire auquel nous serons citez de comparoistre; et cependant deffense de continuer le dueil. Les Archeuesques assembleront vn Concile national et nous desclareront indignes de seruir à aucun de leur Corps; les Éuesques de la Prouince nous enuoye

ront des Lettres de cachet et nous sonimeront de vuider promptement l'Archeuesché de Paris; les Abbez mesmes ne voudront plus aller après nous; et tout le clergé se scandalizera de notre lascheté. Mais quoy, nous ne pouuons pas nous opposer à des tirans qui nous ont habillez par force. Nous auons résisté fort longtemps; nous en faisons des plaintes en public. Il ne reste plus qu'à s'a

dresser à Messieurs du Parlement et leur demander à estre deschargez du deuil que nous portons. Cette procédure nous iustifiera en Cour de Rome. Le Pape, les Cardinaux, Archeuesques, Éuesques et Abbez n'auront rien à nous reprocher. Nous serons exempts de blasme et hors de mesdisance; et si quelque iniurieux nous attaque en nostre honneur, nous le deffendrons l'espée à la main. Nostre Palais est remply d'hommes armez. Tous les braues affectionnez au party Mazarin y font foule auec allégresse ; et les Prélats qui le fréquentoient autres fois auec liberté, n'y osent plus entrer qu'auec passeport et en saluant les armes. Ne nous mettons plus en peine de nostre deffense: nous la chercherons chez nous si les forces nous manquent d'autre part.

Si nous faisions pourtant vne sérieuse réflexion sur nostre conduite malheureuse, nous trouuerions en nous des suiets de désespoir et de rage. A-t-on iamais veu vn Coadiuteur si peu estimer les présens et les biens qui doiuent le rendre le premier Pasteur d'vne ville? A-t-on iamais veu vn Prestre se mesler d'intrigues auec les femmes et quitter l'Autel pour caioller dans les ruelles de lict? A-t-on iamaiz veu vn Archeuesque prescher dans des Églises pour animer le peuple à la destruction de ses ennemis? A-t-on iamais veu vn cardinal si rusé et si adroit à composer des libelles séditieux qui déclarent criminels d'Estat ceux qu'il déclaroit innocens, il y a vn an? Pourquoy donc, en nous plaignant de nostre robbe de deuil, ne nous plaindrions-nous pas des caballes de celuy qui nous la fait porter? Il y a longtemps que nous connoissons les visites trop fréquentes qu'il rend à la Duchesse de Cheureuse, à la Marquise Dampu et à Madame de Rhodez. Les visites nocturnes

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