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Peut d'vn accent alternatif

Dire au moins pour se satisfaire :
Il est de Sicile natif.

Il est tousiours prompt à mal faire.

Ce faquin est gras comme suif
Et n'est pas beaucoup maladif.
Il n'est ni fourbu ni poussif;
Mais pour le point génératif
Il aime le copulatif;

Autrefois on le vit passif;
Maintenant on le croit actif;
Et quoique pour chose si claire
Il est fort sur le négatif,

On

peut soustenir le contraire : Il est de Sicile natif.

Il est tousiours prompt à mal faire.

Chez lui, tout est impératif;
Et comme il sçait peu la grammaire,
Il ne connoit point le datif;

Il prétend faire vn positif
De tout pronom démonstratif.
Il fait vn grand préparatif
Dont il sera mémoratif;
Mais on sçait que ce fugitif
Ne fut iamais expéditif,
Qu'il n'a pas l'esprit inuentif
Et que ce n'est qu'vn apprentif
Dans la science militaire.

Il est meschant. Il est craintif.
Il est de Sicile natif.

Il est tousiours prompt à mal faire.

Quoiqu'il soit fort appréhensif,

Il pille tousiours en corsaire.
Il charge d'vn bien excessif
Aussi bien galère qu'esquif.
Il a des tables d'or massif,
Dont on fait ailleurs inuentaire.
Sous lui tout le peuple est captif.
Il est de Sicile natif.

Il est tousiours prompt à mal faire.

Mais qu'il ne soit plus si rétif De peur qu'vn bois de chesne ou d'if N'empesche vn bourreau d'estre oisif Et qu'vne lettre circulaire

Ne prône encore d'vn ton plaintif :

Il est de Sicile natif.

Il est tousiours prompt à mal faire.
Il est fourbe au superlatif.

Il est de Sicile natif.

Relation véritable des particularitez obseruées en la réception du Roy dans sa bonne Ville de Paris, et tout ce qui s'est fait et passé en Parlement le Lundy 21 octobre 1651, en présence de son Alt. Royalle et autres Ducs et Pairs de France, auec la Harangue faite par M. le Prévost des Marchands à sa Maiesté [3260].

(21 octobre 1652).

Monseigneur le Duc d'Orléans s'estant rendu au Palais sur les huict heures du matin, accompagné de Monsieur le duc de Beaufort, Monsieur le Mareschal d'Estampes et autres Seigneurs, et ayant pris sa place à l'accoustumée, Monsieur le Président de Nesmond luy a adressé la parole et dit qu'il auoit reçeu Lettre de Cachet de la part du Roy, qu'il a présentée à la Compagnie, sur la suscription de laquelle il y auoit : A nostre amé et féal Monsieur de Nesmond, nostre Conseiller d'Estat et Président en nostre Parlement, qui porte :

Qu'il aye à se trouuer le Mardy 22 d'Octobre en son Chasteau du Louure pour receuoir et entendre ses volontez sur toutes les affaires présentes.

Aucuns de Messieurs se sont plaints de ce que plusieurs d'entre eux auoient été obmis et auxquels on n'auoit pas escrit, qu'il sembloit qu'il y eust du particulier, que l'on vouloit demeurer dans vne dissimulation trop secrette, pour leur iouer quelque pièce dans ce temps. Il est arriué qu'vn particulier est entré dans l'Assem

blée et a présenté vn gros pacquet; lequel ayant esté déployé, il se seroit trouué qu'il y auoit dans ledit pacquet six autres petits pacquets.

Le premier pour Messieurs de la grand'Chambre, et les autres pour les cinq autres Chambres des Enquestes du Parlement de Paris, lesquels ayant esté aussi ouuerts, il s'y est trouué plusieurs particularitez qui seroient trop prolixes à réciter.

Messieurs de Paris ayant sceu le iour pris par sa Maiesté pour y reuenir, ils enuoyèrent par toutes les Parroisses et Églises commander de carillonner; ce qui a esté fait depuis les trois heures de releuée iusques à l'arriuée de sa Maiesté en son Louure;

Et le soir du mesme iour, faire les feux de ioie par toutes les rues de la Ville, pour tesmoigner le grand contentement qu'elle auoit de voir son Roy auec elle.

Dès les huict heures du matin, vne Compagnie des Archers de la ville à cheual, auec leurs hocquetons et trompettes, s'allèrent rendre à l'Hostel du Mareschal de l'Hospital, Gouuerneur de Paris, pour le conduire et accompagner à la Maison de Ville, pour, auec Messieurs les Préuost des Marchands, Escheuins et les Mandez, aller receuoir le Roy à son arriuée.

Au deuant du Roy, allèrent toute la Noblesse des quatre Académies, très bien montez et couuerts, iusques au delà du Cours à la Reyne.

Quantité de Seigneurs et Nobles furent iusques à Ruel, où le Roy fut receu par Madame la Duchesse d'Aiguillon et disna au Chasteau auec Monsieur le Duc d'Aniou, son frère.

Monsieur le Préuost des Marchands, Escheuins et Officiers de Ville et vn grand nombre de Bourgeois man

dez, tous à cheual, auec les trois Compagnies d'Archers et d'Arbalestriers, sortirent aussi iusques au delà du Cours.

Il y auoit vne multitude infinie de Peuple de tous les quartiers de la Ville, curieux de voir arriuer le Roy à Paris.

Auparauant arriuèrent à Paris Monsieur Séguier, Chancelier de France, Monsieur le Premier Président Molé, Garde des Sceaux, Messieurs les Présidens de Nouion et Le Coigneux, les Secrétaires d'Estat, partie des Gardes Françoises et Suisses.

Sur les six à sept heures du soir, le Roy arriua à Paris par la porte S. Honoré et alla descendre au Louure.

Sa Maiesté estoit accompagnée de Monsieur le duc d'Aniou, son frère, du Roy d'Angleterre, du Duc de Vendosme, du Cardinal de Retz, de plusieurs Ducs et Pairs de France,

Des sieurs d'Estrées, de l'Hospital et de Villeroy, Mareschaux de France,

Des quatre Compagnies des Académies,

Et d'vn grand nombre de Noblesse.

Entre trois heures de releuée iusques à l'arriuée du Roy à Paris, l'on carillonna par toutes les Paroisses et Églises de Paris;

Et au soir les Canons de l'Arsenal et de la Grèue, au nombre de quarante-six, auec quantité de Boëtes;

Et par toutes les rues de Paris, les Feux de ioye et des Lanternes allumées aux fenestres, auec cris de Viue le Roy! et mousquetades, ce qui dura iusques à dix et onze heures du soir.

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