ページの画像
PDF
ePub

1

lablement obseruer les loix du Royaume et particulièrement le traité de Bordeaux pour le bien commun de tous les Ordres de l'Estat et la seureté de tous les bons et fidelles suiets du Roy.

Ferons maintenir et entretenir les anciennes alliances, traictez et confédérations renouuellez par le feu Roy auec les Princes, Potentats et Républiques estrangères, amis, alliez et confédérez qui sont en la protection de la Couronne, et restablir pour cet effect et remettre en la conduite des affaires de l'Estat les anciennes maximes du feu Roy, dont il s'est si heureusement serui durant son règne pour la seureté de son Estat et la paix publique de la Chrestienté, desquelles l'on s'est départy depuis sa mort.

Promettons en outre de nous opposer sous l'authorité du Roy par tous moyens à nous possibles, mesme par nos iustes armes et assistance des bons alliez et confédérez de cette Couronne, à tous ceux qui voudroient empescher l'effect de cette vnion, en laquelle nous n'auons autre but que de conseruer au Roy l'authorité et dignité de sa Couronne, affermir son sceptre en ses mains et de ses légitimes successeurs, et sous la commune liberté des François maintenir nos vies, biens, honneurs et dignitez contre la desloyauté et perfidie de ceux qui ont coniuré nostre ruyne auec celle de la Maison royalle et de tout le Royaume.

Et afin que nous puissions mieux et plus seurement conduire vn si louable et nécessaire dessein pour la commune destinée de l'Estat, l'obseruation des loix publiques et priuées d'iceluy et la ruyne des ennemis du Roy et du Royaume par les nostres, et par vne ferme liaison entretenir vne ferme et perdurable concorde et viure ensem

1 Du 26 décembre 1649. Articles accordez par le Roy et la Reyne régente, sa mère, sur les présens mouvemens de la ville de Bourdeaux [404].

blement comme vrais membres d'vn mesme corps, soubz le Chef qui sera choisi par nous, et suyuant les règlemens qui seront (arrêtés) par nous cy après, nous promettons et donnons la main les vns aux autres, dont Dieu est tesmoin entre nous, de garder fidellement cette vnion et tout ce qui en dépendra, par commun conseil et concorde les vns des autres, et par vne mutuelle correspondance et communication nous maintenir, supporter et secourir envers et contre tous; et à cette fin renonçons à tous intérests, respects, périls et considérations parti- . culiers qui nous pourroient estre proposez au contraire, pour conioinctement courir au secours de celuy ou ceux qui seront assaillis et attaquez en haine de ladite vnion ou en conséquence d'icelle, directement ou indirectement, par quelque voye et par qui que ce soit, en faire nostre propre fait et contribuer de bonne foy, à nostre commune deffense et de chacun de nous en particulier, tout ce que Dieu nous donne de pouuoir, sans excuse, remise ou tergiuersation, et sans nous pouuoir départir de la présente vnion et association, ny poser les armes qu'il ne soit pourueu aux choses dessus dictes, ny entendre à aucun accord ny traité de paix, sinon d'vn commun

consentement.

Sera la présente vnion et association tant pour nous que pour nos enfans et descendans d'eux que nous entendons y estre compris et auxquels, arriuant le décez d'aucun de nous ou que pour cause nécessaire il fust obligé de partir du Royaume, nous promettons en ce cas rendre le mesme secours et assistance que dessus.

Et pour éuiter toute diuision et malentendu qui pourroient suruenir de nos associez ou de la pluspart d'iceux en iuste nombre ausquels nous serons tenus d'acquies

cer, sans pour ce prendre prétexte de se refroidir en ce qui sera de cette présente association,

Demeurera le présent escrit serré entre nous sans venir en éuidence, sinon lorsque par vn commun aduis il sera iugé vtile.

Et pour la fin protestons deuant Dieu de garder inuiolablement les articles cy dessus, le prions de nous en faire la grâce, et qu'il luy plaise tenir nos bonnes intentions, les conduire et faire réussir à l'affermissement de la Couronne et au bien et à la conseruation de nostre patrie.

Le Courrier burlesque de la guerre de Paris, enuoyé à monseigneur le prince de Condé pour diuertir Son Altesse durant sa prison: ensemble tout ce qui se passa iusqu'au retour de leurs Maiestez [814]'.

(18 janvier 1650.)

Vous la terreur de l'uniuers,
Moy courier, suis parti d'Anuers,
Pour entretenir Vostre Altesse,
Et pour diuertir sa tristesse.

Prince, si mon dessein est grand,

C'est une seconde édition corrigée du Courrier françois, en vers. — Revue en 1650 pendant la prison du prince de Condé et dédiée au marquis d'Alluye, qui était de la cabale du duc de Beaufort, on comprend sans peine le sens des corrections nombreuses que l'auteur y a faites. Je crois qu'on ne sera pas fâché de trouver en regard de ce nouveau texte les passages du texte primitif qui s'en éloignent le plus.

L'auteur s'appelait Saint-Julien. Il était de Paris, né sur la paroisse de Saint-Paul.

Il existe du Courrier burlesque de la guerre de Paris une édition de format in-12, dont les exemplaires sont aujourd'hui assez rares.

le prends vostre cœur pour garand,
Et dans vn malheur si funeste
Ie luy laisse à faire le reste.
C'est luy qui vous consolera,
Qui mieux que moy diuertira
L'ennuy mortel qui vous accable.
C'est luy qui combattra le diable,
S'il vous tentoit de désespoir,
Et c'est luy qui doit faire voir
Que vous, le vainqueur d'Allemagne,
La terreur de Flandre et d'Espagne,
Riez du sort et de ses coups

Qui sont grands, mais bien moins que vous.

A donc sur cette confiance

Que ie prends de vostre constance

Et de vostre religion

(Car contre la tentation,

En prenant vn peu d'eau beniste

Vous la ferez courir bien viste),

le viens pour charmer vos douleurs, Iustes dans de si grands malheurs; Et connoissant que la lecture

En

peut seule faire la cure,

le viens avec ce lénitif

Très propre à guérir vn captif,
Et

pour commencer vne histoire
Toute fraîche en vostre mémoire
Par la mort du grand Chastillon;
Voilà vos dames, tous de bon;
C'est fait. Dego s'en va. Silence!
Paix là! Monseigneur, ie commence.
L'an estoit encore tout neuf
De mil six cens quarante-neuf.
C'estoit la cinquième iournée
De l'aisné des mois de l'année,

5 janv.

Quand le Roy vint dans le faubourg
A l'hostel iadis Luxembourg,

Et qu'vne grammaire nouuelle
Le palais d'Orléans appelle.
Là, dans la chambre où s'alictoit
Madame, qui fébricitoit;

« Comment vous portez-vous, ma tante?
Disoit le Roy. Vostre seruante,

Respondit Madame, assez mal. »
Mais la Reine et le Cardinal
S'entretenoient dans vne salle
Auec son Altesse Royalle.

Ce qu'ils dirent, ie ne sçays pas;
Car ils causèrent assez bas;

Mais dans tout ce qu'ils purent dire,
Ie n'y vois point le mot pour rire.
Ils parloient de nous assiéger,
(Fi pour ceux qui veulent manger!),
En quel terme? il ne m'importe;
Soit qu'vn d'eux parla de la sorte :
« Il faut affamer ces ingrats,

Ces baricadeurs scélérats;

[ocr errors]

Foin de vous, repartit la Reine.

Où courrons-nous la pretantaine

Auec vn peigne en vn chausson? >>
Monsieur répéta la chanson :

<< Ce qu'on peut prendre, est bon à rendre.

Et le succez a fait comprendre

Que tous trois conclurent sans moy
Qu'il falloit emmener le Roy.

Ce soir, Prince, tu fis ripaille
Chez vn fameux pour la bataille
Qu'il perdit deuant Honnecour',

Les pamphlétaires de la Fronde font souvent allusion à cette malheureuse bataille d'Honnecourt. Par exemple, dans le Testament véritable

« 前へ次へ »