ページの画像
PDF
ePub

sur le martyre des saints, se renfermoient dans des limites plus modestes.

Il ne faut pas s'attendre, du reste, à trouver une rigoureuse observation des genres dans les pièces du Moyen âge. Mystères et Miracles se confondent souvent, et, sous ces titres pieux, les auteurs traitent volontiers des sujets profanes, et parfois d'une manière peu édifiante.

Cette dernière observation fourniroit au besoin la preuve d'un fait aujourd'hui incontestable : c'est que le clergé ne conserva pas long-temps le privilége exclusif de composer et de représenter les Mystères et les Miracles. Dès le treizième siècle, les confréries laïques, établies dans le siècle précédent, s'émancipoient au point de jouer des Mystères sur la place publique. Peu à peu le clergé se vit dépossédé par ses concurrents. Les Confrères de la Passion, qui fondèrent, en 1398, à Saint-Maur-des-Fossés, un théâtre régulier, obtinrent de Charles VI le privilége de transférer leur théâtre à Paris et d'y jouer des mystères de l'Ancien et du Nouveau Testament et des saints et saintes.

Munis de ce privilége, les confrères de la Passion, qui nous paroissent avoir été animés par des

motifs beaucoup moins pieux que ceux qu'on leur attribue généralement, établirent leur théâtre dans une salle de l'hôpital de la Trinité, situé en dehors de la porte Saint-Denis, qui leur fut louée à cet effet par les religieux d'Hermières. Leurs représentations, qui avaient lieu régulièrement les dimanches et les jours de fêtes, jouirent d'abord d'une telle faveur, que l'heure de vêpres fut avancée dans plusieurs églises afin de laisser au peuple le temps d'assister aux Mystères. Peu à peu, cependant, l'empressement du public se ralentit, et les confrères furent obligés, pour le rappeler, de joindre à la représentation des Mystères celle des Sotties, mises en vogue par d'autres acteurs dont nous parlerons plus loin.

Les confrères de la Passion soutinrent ainsi leur théâtre pendant près d'un siècle et demi; obligés d'abandonner l'hôpital de la Trinité vers 1539, ils s'installèrent à l'hôtel de Flandre, qu'ils durent quitter en 1543. A cette époque ils achetèrent une portion de l'hôtel de Bourgogne, situé rue Mauconseil, où ils firent construire un théâtre. Mais, lorsqu'ils demandèrent au Parlement la permission de recommencer leurs spectacles, la cour, en leur accordant, par arrêt du 7 novembre 1548, le pri

Paris. Imprimerie Guiraudet, 358, rue S.-Honoré.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][merged small][merged small][merged small]

114677

TIBBYBA

« 前へ次へ »