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SUR EUSTACHE LE SUBU.

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nommé Le Sueur le Raphaël de la France, car aucun peintre plus que lui n'a ressemblé à ce prince de la peinture, par la sagesse et la grandeur de ses compositions, par l'art de jeter les draperies et d'en disposer les plis avec noblesse et simplicité : comme Raphaël, il sut varier ses airs de tête, suivant l'état, l'âge et le caractère des personnages; comme lui, il sut bien rendre les affections de l'ame; et de même que lui, il ne posséda pas cette vigueur de ton et cette entente parfaite du clairobscur, qui ont été le partage des écoles vénitienne et flamande; mais il n'eut pas dans son dessin l'extrême pureté qui fait le principal mérite de Raphaël.

Ainsi que l'ont déjà fait remarquer Lévêque et Taillasson, les compositions de Le Sueur sont simples et majestueuses; rien d'inutile n'y est amené pour faire des contrastes, pour établir de beaux groupes, pour étonner le spectateur par le fracas d'une scène théâtrale; ses peintures sont composées et dessinées avec tant de goût qu'on croirait qu'elles ne sont que l'ouvrage de l'art; elles paraissent si vraies qu'elles semblent prises d'après nature : ce qui a manqué à Le Sueur pour donner à son talent tout le développement dont il était susceptible, est d'avoir eu, comme Le Brun, de grands travaux à exécuter.

La pureté des mœurs de Le Sueur et la douceur de son caractère lui attirèrent l'estime de tout le monde; mais ses talens lui suscitèrent des envieux, tandis que sa modestie et son exacte probité l'empêchèrent de chercher à s'appuyer de puissans protecteurs; cependant il fut aimé de M. Lambert de Thorigny, qui l'occupa pendant onze années à peindre divers appartemens de son hôtel. Il avait à peine terminé ses travaux, lorsqu'au mois de mai 1655 il mourut à la suite d'une maladie de langueur, augmentée peut-être par les tourmens que pouvait lui occasioner un ancien émule devenu son rival heureux; c'est du moins ce qu'on peut augurer de la phrase de Félibien, qui dit : « Sa trop grande passion pour l'art, le désir

IV NOTICE HIST. ET CRIT. SUR EUSTACHE LE SUEUR.

surpasser les autres peintres qui avaient plus de réputation, lui firent faire de si grands efforts d'esprit qu'il épuisa bientôt toutes ses forces. » C'est donc à tort qu'on a prétendu que ses jours avaient été abrégés; on aurait pu dire seulement, sans cesser d'être vrai, que le chagrin qu'on lui causa empoisonna ses jours.

Le Sueur fut enterré à Saint-Etienne-du-Mont. Florent Le Comte rapporte au sujet de sa mort une anecdote qu'il raconte avec une naïveté qui doit donner à réfléchir, disant que « Le Brun, pénétré de son mérite et de ses vertus, ne put s'empêcher de dire, en apprenant sa mort, que la France avait perdu en lui un des plus rares génies de l'Europe, ce qui, ajoute-t-il encore, surprit fort les élèves de M. Le Brun, qui savaient que huit jours auparavant il le craignait plus qu'il ne l'aimait. C'est cependant encore une erreur de penser que des méchans aient poursuivi la réputation de Le Sueur jusque dans son tombeau, en mutilant plusieurs de ses tableaux du cloître des Chartreux; il est plus naturel de croire que des ignorans, des gens grossiers aient détérioré ces précieuses peintures, comme il arrive si souvent de voir mutiler les statues qui décorent les jardins publics.

Le Sueur, qui aurait tant influé sur l'école française s'il eût vécu plus long-temps, n'a pas formé d'autres élèves que ses trois frères, Pierre, Philippe et Antoine Le Sueur, qui n'ont acquis aucune célébrité, et Thomas Gouslai, son beau-frère, qui l'a aidé quelquefois dans plusieurs de ses tableaux.

Les compositions gravées d'après lui passent le nombre de 112; Gérard et Benoît Audran, Étienne et Bernard Picard, Fr. Chauveau, Duchange, Duflos, Bartholozzi, Audouin, R. U. Massard, et Henri Laurent, sont les principaux graveurs qui aient travaillé d'après lui.

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HISTORICAL AND CRITICAL

NOTICE

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