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ensuite sécher au four; ils les écorcent, les réduisent en farine dont ils font une bouillie avec du lait; mais un pas de plus, et ils pourraient par la fermentation en faire un aliment solide, plus convenable à l'homme, du pain. Pour cet effet, il faudrait mêler cette farine préparée à d'autres farines également préparées, soit d'orge, d'avoine, ou d'un peu de seigle; il faudrait ensuite employer un levain suffisamment efficace, et c'est ici un objet capital.

L'art des levains est encore inconnu, et il serait bien important que le Gouvernement même appelât l'attention et les travaux des Chimistes sur un aussi important objet. Il faudrait, pour fabriquer les pains que je propose, des levains d'une nature particulière et excessivement actifs. Sur cet objet des levains j'ai communiqué mes vues au célèbre C. Chaptal, occupé lui-même de l'art de perfectionner la fermentation des vins; il a senti l'utilité de mes travaux. Jusques içi nul traité de Chimie n'a encore développé cet art des levains, ils sont restés un secret que se sont réservés ceux auxquels ils sont utiles et nécessaires pour leur coinmerce.

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Chez les allemands on appelle secret, le levain avec lequel ils font des fermentations de grains et de fruits, ou pour faire la distillation des eaux-de-vies, ou pour faire des alimens à leurs animaux. Chacun a son levain, son secret particulier; mais il est tel levain qui fait produire aux fermentations beaucoup plus d'esprit que ne fait un autre. J'en ai fait des épreuves multipliées au commencement de la révolution en une fabrique d'eaude-vie de grain que je fis élever au faubourg Marceau ; Cette différence est quelquefois d'un tiers et plus. Les Anglais ne tireut que 27 à 30 pintes d'eau-de-vie à 20 degrés d'un septier d'orge. Avec un certain levain j'en ai tiré jusqu'à 42! quelle différence ?

L'analogie me fait croire avec raison que si certaines farines ne font point de pain, ou le font très-indigeste et très-mauvais, c'est que d'un côté ces farines sont mal

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mélangées, mal préparées, et que de l'autre on emplois sans importance des levains qui n'ont pas la force d'animer suffisamment la matière. On peut donc faire différentes compositions de levains qui aient différens degrés d'énergie. En attendant que j'indique ces levains, je conseille do mêler à du levain de bierre, des spiritueux, des eauxde-vie, du corps muqueux sucré, des aromates. Ces levains actifs feront lever et fermenter des pâtes qui, sans ce moyen, n'auraient pu faire du pain.

Qu'est-ce qu'un levain? après que j'en aurai démontré la nature chimique, la nature végéto-animale, semblable à celle des germes de tous les végétaux, je dirai que c'est une puissance créatrice des formes, une puissance organisante, un germe, un esprit, une ame végétale qu'on place dans la matière végétale, et qui l'enrichit d'uno force, d'une vie spéciale, propres à corroborer l'esprit et la vie animale.

Ainsi donc après avoir fait germer l'orge, l'avoine, le maïs, le bled noir, les fêves, les pois, la châtaigne, après les avoir séchés, torréfiés, réduits en farine; après avoir mélangé ces farines, il faudra, avec beaucoup d'art, les faire fermenter avec des levains convenables. A ce moyen les pâtes vivifiées, deviendront un pain qui sera plus nutritif pour l'homme et pour les animaux, qu'aucune autre préparation, et je n'ai entrepris un traité de la nutrition de l'homme et de l'engrais des animaux, qu'après avoir reconnu par expérience que l'art de la fermentation donné aux végétaux une espèce de vie qui les rend propres à mourrir, et plus économiquement et plus sainement.

POLITIQUE RAISONNÉE.

MORALE. :

CONTRAT SOCIAL des Républiques, et Essai sur les abus religieux, politiques, civils, etc., parmi toutes les nations, et principalement en France; par P.-J-B. Nougaret. A Paris, chez l'auteur, rue des Petits➡ Augustins, n°. 9, chez Desenne, libraire, galeries du Jardin Égalité, no 2; Caillot, libraire, rue du Cime tiere André-des-Arcs, n°. 6, 1 vol. in-12.

On peut diviser les gens de lettres en trois classes. Nous mettons au premier rang les écrivains penseurs dont le soin est d'aller dans la région des idées, si l'on peut ainsi parler, à la découverte des espèces nouvelles. Au second rang se trouvent les écrivains élégans et corrects qui s'attachent à répandre et à rendre populaires les idées des premiers, mais qui n'inventent précisément rien eux+ mêmes; en troisième lieu viennent ceux qu'on appelle compilateurs soit de faits, de dates où de pensées qu'ils paisent ailleurs. Ils font des livres tout comme les autres.

L'ouvrage que nous annonçons appartient éminemment à cette dernière espèce. L'auteur l'a intitulé, nous ne savons trop pourquoi, Contrat Social des Républiques. Nous ouvrons le livre, et nous trouvons des réflexions bonnes et mauvaises sur la religion, les cabriolets, les contributions, les comédiens, etc, etc. Il n'y a rien daus tout cela qui ressemble à un contrat, bien moins à un contrat social, et moins que tout cela à un contrat social des républiques. Nous demanderons comment un contrat social des républiques peut être un essai sur les abus, elci, religieux, politiques, civils, parmi toutes les nations et principalement en France, car tel est le second titre que l'auteur a trouvé à propos de donner à son ouvrage. Le contrat social, outre qu'il est un contrat, et non point un essai sur les abus, est un, et le même pour les Répu bliques comme pour les Monarchies. C'est le pacte originel fait entre les individus, élémens de la société future pour la formation de laquelle ils se rassemblent, et dont

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conditions présumées, car l'instrument réel du pacte n'existe nulle part, sont mieux observées dans les Gou→ vernemens Républicains que dans les Gouvernemens Monarchiques.

D'après cela, il faut renoncer à trouver dans le livre du C. Nougaret' quelque chose qui ait rapport au Contrat Social. Pour faire connaître, néanmoins, le genre de ses réflexions; nous en citerons au hasard quelques-unes, afin que le lecteur déjà trompé par le titre de Contrat Social, ne le soit pas du moins sur ce qui caractérise réellement cette production. Voici les idées sur lesquelles l'auteur est tombé à propos de l'Institut national.

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« Nos Législateurs, dira-t-on peut-être, se sont proposés de réunir toutes les lumières dans un seul foyer, >> afin qu'elles eussent plus d'éclat et de force. Nous ré»pondrons à cette idée physique par une autre du même » genre les rayons du soleil, pour être vraiment utiles, » ne doivent point être rasssemblés au centre d'un miroir ardent; ils brûlent alors, et portent par-tout l'incendie; » c'est en répandant de toutes parts une douce chaleur » que l'astre du jour ranime et vivifie la nature. »

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Il dit, à notre grande surprise, assez de bien des libraires « un libraire est souvent un honnéte homme, rempli d'intelligence, mais il fait souvent sentir à un » auteur qu'il lui procure les moyens de vivre, et qu'il » lui ouvre les portes de l'immortalité. »

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Il propose « qu'une compagnie de riches spéculateurs se » charge de prêter aux gens de lettres à dix pour cent, >> les sommes dont ils auront besoin pour l'impression de » leurs ouvrages en tout genre.» Alors tout le monde ponrra faire imprimer des livres dans le genre de celui du C. Nougaret.

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An VIII. 3°. Trimestre,

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Essai sur le genre d'instruction qui paraît le plus analogue à la destination des femmes ; par Antoinette LEGROING-LAMAISONNEUVE, avec cette épigraphe de Lafontaine :

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Mais ce champ ne se peut tellement moissonner, > Que les derniers venus n'y trouvent à glaner. à Paris, chez l'auteur, rue de Seine, près le jardin des Plantes, maison d'Éducation, no. 1348 et 13, et Charles Pougens, libraire, quai Voltaire, n°. 10, I vol. in-18 prix, 50 cent., et 60 cent. franc de port pour les départemens.

L'auteur de cet ouvrage s'est proposé d'examiner les questions suivantes? 1°. qu'est-ce que la société demande des femmes ? 2°. quelles sont les choses qu'une femme doit indispensablement savoir? 3°. que serait-il avantageux aux femmes de savoir? 4°. quelles sont les études les plus propres à perfectionner la raison d'une femme ? 5°. quels sont les talens qui contribuent le plus à rendre une femme agréable? 6°. dans le cas d'un grand désastre dans sa fortune, quels sont les talens dont elle peut plus facilement se faire une ressource? 7°. quelle est la manière d'instruire dont on peut espérer le plus de succès auprès des enfans?

En lisant cette série de questions, plus d'une mère croira les avoir décidées d'avance dans l'éducation de sa fille. A la vérité, elle s'est peu occupée de la culture de son esprit et de sa raison; mais persuadée qu'avec de la beauté, et des talens agréables, sa fille serait toujours sûre de plaire, et ne manquerait point de s'établir avantageusement dans le monde, elle n'a rien négligé pour développer les charmes de sa figure et façonner les grâces

de son jeune âge aux airs et aux tournures à la mode;

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