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DICTIONNAIRE

UNIVERSEL,

Contenant generalement tous les

MOTS FRANÇOIS,

tant vieux que modernes, & les
Termes des

SCIENCES ET DES ARTS:

Divifé en trois Tomes.

TOME SECOND.

E-N.

1

UNIVERSEL,
Contenant generalement tous les
MOTS FRANCOIS,

5

tant vieux que modernes, & les Termes des
SCIENCES ET DES ARTS,

SCAVOIR

La Philofophie, Logique & Phyfique, la Medecine, ou Anatomie, Pathologie, Terapeutique,
Chirurgie, Pharmacopée, Chymie, Botanique, ou l'Hiftoire naturelle des Plantes,

& celle des Animaux, Mineraux, Meraux & Pierreries, & les

noms des Drogues artificielles:

La Jurifprudence Civile & Canonique, Feodale & Municipale, & fur tout celle
des Ordonnances:

Les Mathematiques, la Geometrie, l'Arithmetique & Algebre, la Trigonometrie, Geodefie ou
l'Arpentage, & les Sections Coniques, l'Aftronomie, l'Aftrologie, la Gnomonique, la Geographie,
la Mufique, tant en theorie qu'en pratique, les Inftrumens à vent & à cordes, l'Optique,
Catoptrique, Dioptrique & Perspective, l'Architecture civile & militaire,
la Pyrotechnie, Tactique & Statique:

Les Arts, la Rhetorique, la Poëfie, la Grammaire, la Peinture, Sculpture, &c. la Marine,
le Manege, l'Art de faire des armes, le Blafon, la Venerie, Fauconnerie, la Pêche,
l'Agriculture, ou Maison Rustique, & la plupart des Arts mechaniques:

Plufieurs termes de Relations d'Orient & d'Occident, la qualité des Poids, Mefures & Monnoyes ;
les Etymologies des mots, l'invention des chofes, & l'Origine de plufieurs Proverbes,
& leur relation à ceux des autres Langues :

Et enfin les noms des Auteurs qui ont traitté des matieres qui regardent les mots, expliquez
avec quelques Hiftoires, Curiofitez naturelles, & Sentences morales, qui feront
rapportées pour donner des exemples de phrafes & de conftructions.
Le tout extrait des plus excellens Auteurs anciens & modernes.

Recueilli & compilé par feu

Meflire ANTOINE

FURETIERE,

Abbé de Chalivoi, de l'Academie Françoise.

TROISIEME EDITION,

Revue, corrigée & augmentée par

Monfieur BASNAGE DE BAU VAL.
SECOND.

TOME

TENET MELIOR

Chez

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REINIER LEER S, MD CCVIII.
AVEC PRIVILEGE.

BIBLIOTHECA!

REGIA

MONACENSIS.

UNIVERSEL,

Contenant generalement tous les MOTS FRANÇOIS

E.

tant vieux que modernes, & les
Termes des

SCIENCES ET DES ARTS.

E.

Subft. mafc. Cinquième lettre de l'Alphabet, la feconde des voyelles. Il n'y a gueres dé lettre qui reçoive plus de fons differens dans toutes les langues que celle-ci. Elle a quatre fons differens en François. Le premier est un e mafculin, clair, ou ferme, qu'on marque d'un accent aigu, & qu'on prononce fortement, comme en ce mot Divinité. Le deuxiéme l'e feminin; il fe mange quand il eft fuivi d'une autre voyelle: comme en ce mot, divine. On l'appelle auffi muet, ou obfcur, parcequ'il a un fon plus fourd, & qu'en effet on ne'le doit prefque pas fentir dans la prononciation, & qu'à peine fe fait-il entendre. Le troifiéme eft l'e ouvert,ou plutôt très-ouvert, parcequ'il faut l'allonger, & ouvrir la bouche en le prononçant: il repond parfaitement bien à l'n des Grecs. C'eft celui que l'on marque d'un circonflexe, quand on retranche l's qui y peut fuppléer pour faire fentir qu'il eft long: comme, fuprême, extrême, conquête. Le quatriéme tient une espece de milieu entre l'e fermé, & l'e ouvert quant à la prononciation, qui repond à la diphthongue ai;comme, fer, fuccés: ou à la lettte a feule: comme Empereur pour Ampereur. Il est bien neceffaire aux étrangers de faire attention fur ces quatre differences, afin de fçavoir élever, ou rabaiffer, éclaircir ou obfcurcir à-propos le ton de lá voix, pour lui donner l'inflexion qu'elle doit avoir. Mais après tout il n'y a que l'ufage par lequel on puiffe s'affûrer de la veritable prononciation. Car toutes les regles qu'on a données pour la diverfe prononciation de l'e font impraticables. Il eft impoffible en parlant, de faire attention à chaque fyllabe, pour examiner fi elle est comprise dans la regle, ou dans l'exception. Ceux qui ne diftinguent que trois fortes d'e, en trouvent les trois prononciations differentes dans le mot de netteté. La premiere fyllabe a un e ouvert, la deuxième un e feminin, & la troifiéme une mafculin. Ces differentes prononciations de l'e doivent particulierement être obfervées par les Poëtes, afin de ne point faire de rimes vicieuses, en faifant rimer des mots qui ne fe prononcent point de la même maniere. Sur tout il faut prendre garde à ne pas faire rimer l'e ouvert, avec l'e fermé. Voyez la fyl

Tome II.

labe ER. Menage a repris um grand nombre de ces fortes de rimes dans Malherbe. Il le cenfure pour avoir fait rimer tempête, avec étes.

Les Imprimeurs appellent e trema; unë où il y a deux petits points deffus; & un é acut, quand il eft accentué.

E, chez les Anciens, étoit une lettre numerale qui fignifioit 250. fuivant ce vers:

E quoque ducentos & quinquaginta tenebit.

E A U.

EAU. f. f. C'est le troifiéme des quatre Elemens vulgaires, qui eft froid, & humide par fa nature. Ce nom fe donne à tous les corps clairs, & liquides qui coulent fur la terre: comme, Eau de mer, de riviere, de fonteine, d'étangs, de fources, de cîternes, de puits. L'eau pefe 800. fois plus que l'air, & de 14. à un à l'égard du mercure. L'eau d'Efpagne eft excellente; elle ne fe corrompt jamais. PERRONIANA. Thales foutenoit que l'eau étoit le principe de tous les corps: & cette opinion a été renouvellée en nos jours par Ro bert Flud, qui en a fait un Syfteme compris en plufieurs Volumes.

Ce mot eft derivé du Latin aqua, d'où on a fait premierement aigue, temoin Aiguefmortes, Aigueperse, Ai, guebelette; enfuite on a dit ayve & ayau, qu'on dit encore en quelques lieux, dont enfin on a fait cau. Borel dit que ce mot vient du vieux Gaulois auen ou aubn, qui fignifioit autrefois riviere, d'où font venus les noms des villes Gandavum, Genabum & autres. Du Cange dit qu'on a appellé une lfle Eia, mot tiré du Saxon eaze, d'où nous avons fait eane, & depuis eau. On dit en general, Aller par eau; pour dire, Naviger, voyager fur la mer, fur les lacs & fur les rivieres. Paffer l'eau, ou delà l'eau; c'eft-à-dire, de l'autre côté de la riviere. On dit une eau claire, tranfparente, dormante, obfcure, profonde, &c. Les eaux font des bordées, font crues. Les eaux les plus tranquilles ne font pas les plus divertiffantes. M. Sc.

Le Rhin tranquille & fier du progrés de fes eaux. Bo1. Le Danube en trembla caché dans fes rofeaux, Et faifi de frayeur precipita fes eaux. MEN. On dit qu'une chofe ne fent que l'eau, quand elle n'a ni

A

fel,

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