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velles connaissances. Les filles qui courent les rues sont appellées impures par celles qui font leur métier sans sortir de leur domicile.

RETRAITE DES FILLES DU PALAIS

ROYAL.

Leurs traits altérés, grossis, commencent-ils à se ressentir de leur vie licencieuse, leurs supérieures leur annoncent aussitôt que l'heure de la retraite a frappé pour elles; qu'il faut renoncer aux plaisirs sans cesse renaissans qu'elles goûtent dans ce séjour enchanteur, et aller, sur un théâtre moins brillant, chercher à tirer parti des talens variés qu'elles ont acquis. Cet avis est un ordre absolu et irrévocable, et le lendemain on voit notre prêtresse de Vénus s'acheminer humblement vers le quartier de la ville où elle croit que ses

charmes lui produiront le plus de ressources. Arrivée dans l'asyle qu'elle a choisi, il lui faut commencer pary essuyer les plaisanteries, les sarcasmes de celles dont elle va devenir la compagne, et que la veille elle se serait bien gardée d'approcher. Là, logée, vêtue à tant par jour, à un taux modéré, il faut qu'elle commence de bonne heure à chercher chalan si, elle ne veut pas courir le risque de se coucher sans étrenner. Ea veille on se disputait sa conquête, aujourd'hui trop heureuse si elle peut obtenir de fixer les regards du dernier manoeuvre dont le vin a enflammé l'imagination. Alors les goujats succèdent aux mille fleurs; l'haleine forte et empoisonnée de l'ivrogne remplace la bouche parfumée qui naguère parcourait ses charmes ; un lourdaud, grossier et butor, vient chercher de l'amusement auprès de celle qu'un petit-maître agréable et enjoué carressait avec légèreté et délicatesse. Quel changement de situa

tion! Tel est le triste sort de ces êtres dé-· plorables. Mais la résignation est prompte, et elle a bientôt pris les manières et les habitudes de son nouveau séjour.

La maison de Saint-Lazare renferme toujours mille à douze cents femmes publiques qui se succèdent; elles en sortent plus dissolues, parce que rien n'est plus fatal que l'exemple pour les femmes, et plus communieatifque le grand libertinage. Celle qui n'a fait qu'effleurer le vice d'ésapprend à rougir; il n'y a plus chez elle de retour à la vertu.

CONSEIL AUX JEUNES GENS.

Les jeunes gens devraient tous visiter le muséum de démonstration de physiologie et de pathologie de M. Bertrand professeur d'accouchement, galerie du Palais-Royal, No. 23.

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Ce muséum est un cours de morale. On y voit toute la structure du corps humain et les maladies auxquelles il est sujet ; tout ce qui concerne les femmes ; les maladies internes et externes, telles que la pulmonie, l'obstruction du pylore, celle da foie, la néphrétique, l'apoplexie, le miserere, l'onanisme et ses terribles résultats dans les deux sexes; les maladies vénériennes, et celles qui sont produites par l'excès de la continence, etc. Les pères de famille doivent conduire dans cet endroit leur fils adolescent, pour lui donner un préservatif contre la séduction des femmes impures. L'on ne remarque pas sans horreur dans ce muséum, une figure qui représente un jeune homme d'environ dix-huit ans, attaqué des accidens qui caractérisent la vérole: son moral est digne de pitié; il exprime la douleur et le repentir.

Une jeune et jolie fille, avec tous les

attraits de la jeunesse, et de la santé ; ayant néanmoins la gonorrhée virulente.

C'est un avertissement salutaire pour les jeunes gens, qui ne se laissent que trop souvent séduire par des apparences agréables, mais perfides, et qui après leur font répandre des larmes amères. Cette jeune fille est représentée, quatre ans après, dans un état déplorable: son physique est affreux, et n'inspire que de l'horreur. On voit un jeune homme sur son lit de mort expirant, des effets d'un moment d'erreur; plusieurs autres figures de grandeur naturelle, avec des symptômes vénériens digne fruit de la débauche.

Allez, jeunes gens inconsidérés ; d'après cet affreux tableau, osez vous laisser séduire de belles formes qui recèlent le trépas le plus vil et le plus douloureux.

par

Et vous, adolescens, qui voulez sans prêtresse offrir des sacrifices à l'amour,

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